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A l’occasion des 60 ans de l’indépendance algérienne et de la fin de la guerre d’Algérie, la bibliothèque met à l’honneur la parole et la place des jeunes dans cette histoire, porteuse de douleurs et de violences, de deuils ou d’espoirs. C’est à travers l’ouvrage de Paul Max Morin, Les jeunes et la guerre d’Algérie et le podcast Sauce algérienne, co-écrit avec Justine Pérez et Maxime Ruiz, que nous aborderons le sujet.

L'équipe du podcast "Sauce algérienne" - photo de groupeL'équipe du podcast "Sauce algérienne" - ©Maxime Ruiz
Dans son livre, Paul Max Morin a mené une enquête auprès des jeunes de 18 à 25 ans pour savoir ce qu’ils connaissent de la guerre d’Algérie. Il est aussi allé à la rencontre de ces 39% de jeunes qui sont liés par leur famille à cette histoire. Ils ou elles sont petits-fils ou petites filles de pieds noirs, d’appelés, de harkis, de combattants algériens, de juifs algériens, de membres de l’OAS. Quelle histoire et quelle mémoire leur ont été transmises ? Comment se sont-ils construits avec cet héritage personnel et commun ? Quelle est leur place aujourd’hui dans ce « conflit des mémoires » si souvent évoqué à propos de la guerre d’Algérie ?

Les jeunes et la guerre d’Algérie propose une synthèse sur l’enseignement de la Guerre d’Algérie et sa présence dans la culture populaire. Il entre ensuite dans l’intimité des familles où les mots sont souvent absents, parfois acerbes voire violents. Il aborde la construction politique des individus aux prises avec cette mémoire enfouie et taboue. Au-delà des transmissions familiales, c’est l’héritage politique de cette histoire dans l’ensemble de la société française, avec son lot de racisme, qui est analysé. Et c’est la part algérienne de la France qui prend sa place.

Le podcast Sauce Algérienne est un voyage au cœur de cette part algérienne de la France, avec ces jeunes français-e-s lié-e-s familialement à la colonisation et à la guerre. Six d’entre eux y confient leurs questionnements et leurs cheminements pour panser les plaies du passé et surtout les dépasser.

Le livre et le podcast se nourrissent de l’idée que cette parole de la jeunesse, trop rare dans l’espace public, peut être un moyen d’apaiser les tensions. Car les témoignages de chacune et chacun sont riches d’émotions et d’une forte envie de comprendre et de transmettre. En épousant leur regard, on adopte la perspective de celles et ceux qui « par curiosité et sans animosité, simplement pour comprendre leur présence au monde et la société française dans laquelle ils vivent» se sont repenché-e-s sur leur histoire.

Cette rencontre réunira autour de la table Paul Max Morin, Justine, Kahina et Simon, tous trois témoins dans le podcast.

Paul Max Morin et Maxime Ruiz seront aussi les invités de Radio Canut le 29 septembre de 10h à 12h dans une émission spéciale Radio canut à la sauce Algérienne proposée par Baptiste Caruana, qui réalise l'émission hebdomadaire Poezz e-chroniK.