Bibliographie du Quais du Polar 2019

Le boucher de Chicago

Robert Bloch

Robert Bloch, vous le connaissez sans le connaître. Oui. C’est lui qui écrivit Psycho (1959) qui donna plus tard une adaptation au cinéma plutôt connue.
Le boucher de Chicago n’est pas un polar qui fait la part belle au pâté en croûte ou à la mortadelle. Quoique. G. Gordon Gregg est un homme charmant, précautionneux et très organisé, voyez plutôt : profitant de l’Exposition universelle de Chicago, il s’est aménagé dans son château de belles dépendances pour accueillir… et se débarrasser de jeunes créatures avec un compte en banque bien garni. Une journaliste intrépide va tâcher de mettre un terme à ces crimes parfaits et jusque-là impunis. Courage, le monsieur est retors.
Un détail : G. Gordon Gregg est inspiré de H. H. Holmes, le premier serial-killer de l’histoire des Etats-Unis.

Le témoin solitaire

William Boyle

William Boyle, on l’aime beaucoup et il faut remercier ici les éditions Gallmeister de nous donner à lire son dernier opus. Comme dans son premier roman traduit dans la collection Rivages / Noir, William Boyle niche le cœur de son histoire au cœur du quartier de Gravesend (Brooklyn).
Amy, dont on devine qu’elle fut une fêtarde patentée, passe son temps désormais à aider les personnes âgées et se consacre aux bonnes œuvres de l ‘église. Voilà pour le côté pile. Côté face, il y a un meurtre, commis en pleine rue. Dont Amy est (malheureusement) témoin. Du coup, vous imaginez bien : sa vie va s’en trouver (radicalement) changée. William Boyle sait écrire des romans noirs avec cette touche de tendresse à l’endroit de ses personnages qui le rend si indispensable au polar. Merci !

Le poète

Michaël Connelly

Osons la grandiloquence : Le poète de Michaël Connelly est un grand livre qui aura marqué l’histoire du polar. Voui, comme on vous dit. Connelly est un maître incontesté du polar américain mais ce Poète précisément le fait entrer au panthéon des meilleurs – tout court.
L’histoire fouillée, précise, pleine de chausse-trappes, suit Jack dont le frère flic (et jumeau) s’est (mystérieusement) suicidé. Un mot est laissé près du cadavre, un mot emprunt de poésie. Jack flaire le louche 10 km à la ronde. Du reste il retrouvera auprès d’autres flics suicidés ces étranges petits mots qui renvoient aux vers d’un certain Edgar Allan Poe. L’enquête ne fait que commencer. Et promesse : vous ne pourrez pas lâcher ce polar absolument maîtrisé mais dont on ne veut vous rien vous raconter, rebondissements obligent !

Helena

Jérémy Fel

Avec Helena, Jérémy Fel va en bluffer plus d’un. Et pour cause ! Alors qu’on pourrait s’attendre à un polar à la française, Jérémy Fel, qui avait remporté le prix signe ici un roman qui a tout d’un grand thriller américain.
Kansas, période actuelle. Pendant que Tommy, 17 ans, éventre chats et chiens dans un abattoir abandonné, Hayley, jeune prodige du golf essayant de se reconstruire tant bien que mal à la suite du décès de sa mère tombe en panne au beau milieu de nulle part. Loin de tout, elle accepte bien volontiers quand Norma — une mère de famille rêvant de faire de sa fille une mini reine de beauté — qui lui propose de l’héberger pour la nuit, le temps que le garagiste du coin retape sa voiture. Mais le road trip de la jeune femme tourne au vinaigre lorsqu’on comprend que Tommy est le fils de Norma… Va alors commencer une véritable descente aux enfers qui va réveiller les monstres qui sommeillent dans les cœurs de chacun des protagonistes.
Avec ses personnages dévorés vivants par leur passé et leur désir de vengeance, Helena est un roman noir, viscéral, violent et percutant qui sonne un peu comme si Joyce Carol Oates avait écrit un polar. À couper le souffle !

Les saisons inversées

Renaud S. Lyautey

2003, Paris – Téhéran - Santiago du Chili. Trois capitales pour une enquête sur l’assassinat de Pierre Messand, directeur des affaires politiques du Ministère des Affaires étrangères français, de ce fait, le 3ème personnage de la diplomatie française.
Assassiné avec le même modus operandi que Chapour Bakhtiar / Marié à une iranienne / Disparu entre le 16 et 25 août. Voici les éléments qui vont être donnés à René Turpin, chargé de mission du Quai d’Orsay, et à Bertrand Alvarez, inspecteur à la DST, pour retrouver le meurtrier. Ils vont partir sur les traces de ce diplomate de 1970 aux années 2000.
Au fil des pages, nous allons côtoyer Jean-Baptiste et Adrien, Mazière et Châtel, des jalousies et des rivalités interservices, et un acteur majeur, La Diplomatie Française.
Avec une écriture fluide, élégante, Renaud S. Lyautey nous explique les prises de position de la diplomatie française. Il nous donne une version de l’histoire récente sous couvert d’un roman policier captivant. Très efficace, instructif et passionnant !

Cet été-là

Lee Martin

Dans une petite ville de l’Indiana, les principaux témoins du drame reviennent sur la disparition de Katie, 9 ans, survenue en juillet 30 ans auparavant. Ils se confient sans retenue au lecteur pour soulager leur conscience.
L’auteur décrit avec finesse et précision la noirceur des âmes, les failles, les faiblesses ou la solitude qui peuvent s’emparer des êtres humains.
À la lecture de ce roman, des questions nous hantent et nous glacent : « Qu’est-il arrivé à Katie ? Pourquoi ? Qui ? »
Vous ne lâcherez pas ce thriller psychologique avant d’avoir enfin la réponse !!!

Darktown

Thomas Mullen

Du noir, du vrai !
Darktow, c’est le quartier noir de la ville d’Atlanta. Thomas Mullen pose son intrigue en 1948, et nous ouvre les portes de cette ville sous la forme d’une saga criminelle fascinante. Évidemment il y sera question de tensions raciales, de droits civiques sur fond de dénonciation de la ségrégation sudiste. Mais au-delà de cette dimension socio-politique, Thomas Mullen montre aussi comment on (sur)vit au quotidien et dresse ainsi par petites touches bien senties un fin portrait des couches populaires dans une Amérique clivée et violente. Rythme haletant, polyphonie des points de vue, Darktown nous offre un condensé efficace et documenté de ce qu’il y a de mieux dans le roman noir.

Mejico

Antonio Ortuno

Et si on parlait de polar mexicain que le polar états-unien éclipse bien souvent ? Réparons ici le préjudice avec un roman noir signé Antonio Ortuno qui nous avait déjà convaincu avec son précédent opus (La file indienne, 2016).
Ortuno, dans un chassé-croisé spatio-temporel futé, fait croiser ici la petite et la grande histoire et dépeint une communauté de destins dont la violence quotidienne est la pierre d’angle. Ce polar étonnant peut se lire autant comme une saga familiale haletante (et sanguinaire) qu’une relecture éprouvante des liens qui unissent l’Espagne au Mexique. Vous l’aurez compris : c’est du très bel ouvrage et qu’on soit né à Guadalquivir ou Veracruz, dieu que le chemin est pavé de mauvaises intentions !

La guerre est une ruse

Frédéric Paulin

Merci Frédéric Paulin de nous régaler avec un roman d’espionnage… à la française et qui plus est qui se déroule au Maghreb, en pleine confusion algérienne à l’aube des années 90. Un polar richement documenté qui s’inspire de faits réels.
Le cadre : les généraux d’Alger ont annulé les élections générales et n’hésitent pas à réprimer les islamistes qui les ont gagnées. Un agent des services français de renseignement est diligenté pour suivre ces luttes de pouvoir et comprend assez vite le jeu trouble auquel l’armée se livre. L’agent de la DGSE Tedj Benlazar est un personnage d’autant plus passionnant à suivre qu’il est partagé entre ses différentes racines, ne fait confiance et personne et échafaude des plans fragiles au regard des circonstances.
La guerre est une ruse est un polar passionnant, qui raconte à sa façon le terrorisme, la violence politique et l’exigeante soif de vérité.

La trilogie hambourgeoise

Cay Rademacher

1. L’assassin des ruines
2. L’orphelin des docks
3. Le faussaire de Hambourg

Au travers d’enquêtes policières Cay Rademacher nous raconte le quotidien à Hambourg entre janvier 1947 et juin 1948. Ces investigations sont menées par Franck Stave, policier brisé par le nazisme et la guerre. Un homme intègre, droit, dont le désarroi et les efforts sont touchants. Il est accompagné d’un officier anglais, tout en combats et espoirs, mais également d’un juge pugnace.
Au cours de ces enquêtes d’une facture classique, nous sommes transportés dans l’après-guerre, l’après nazisme d’une ville anéantie par les bombardements (opération Gomorrhe en 1943 : 45. 000 morts, 80.000 blessés). Hambourg devenu un champs de ruines, avec les enfants loups, le marché noir, la prostitution, l’emprise encore présente du nazisme, l’occupation et les aides des alliés, l’angoissante attente et le retour de prisonniers, le froid, la canicule, troc et rationnement, les fantômes… la difficulté des relations après les traumatismes, après la guerre.
Cette trilogie est une immersion réaliste et réussie dans l’Allemagne en zone britannique d’après-guerre. Le contexte est très bien documenté, remarquablement dépeint et définit une balade dans un monde après le passage de l’apocalypse où la renaissance et l’espoir reviennent malgré toutes les horreurs.
Chaque volume peut se lire indépendamment.

Le Vieux pays

Jean-Pierre Rumeau

Dans un style d’une grande fluidité, Jean-Pierre Rumeau, en alternant présent et passé, nous dresse le portrait d’un lieu, Vieux Pays et d’un homme, Pasdeloup Meunier. Un village devenu fantôme. Un homme devenu cruel, brutal, aigri et secret.
L’auteur s’est inspiré d’un fait réel pour nous faire voyager dans ce qu’il y a de pire à travers le temps, à travers le monde.
Une fiction bien construite avec une écriture remarquable.
Foncez vite découvrir le portrait de cet homme hors du commun !

Pension complète

Jacky Schwartzmann

Au départ, il y a l’idée de vendre du papier-peint motif tapis marocain depuis le Luxembourg.
Pour Dino, le protagoniste de Pension complète, le dernier livre de Jacky Schwartzmann, c’est l’occasion de quitter sa banlieue lyonnaise et son milieu pour vivre avec Lucienne, une riche Luxembourgeoise de 32 ans son aînée. Alors qu’il vit dans le luxe, même s’il a conscience de ne pas appartenir totalement à ce monde, Dino va perdre un par un tous ses avantages et finir dans un camping dans le sud.
Le ton de Schwartzmann oscille entre dérision et observation acérée, le constat de nos absurdités, tout en délivrant des réflexions sur le changement de classe sociale, l’amitié et une peinture de l’écrivain goncourisé assez inquiétante. Pension complète fait rire, se moque de beaucoup de choses mais sans cynisme et avec une énergie décapante, le tout sous le soleil de La Ciotat.

Le tireur

Glendon Swarthout

John B. Books est l’une des dernières légendes de l’Ouest, l’une des gachettes les plus habiles. Mais il est bien mal en point : atteint d’une maladie incurable, il ne lui reste que quelques semaines à vivre. La nouvelle de son arrivée à El Paso et de sa mort prochaine va se répandre comme une trainée de poudre, et toutes sortes de vautours vont se bousculer à son chevet, espérant tirer quelque profit de la lente agonie du vieux tireur.
Mais John B. Books ne l’entend pas de cette oreille : il est bien décidé à rester jusqu’au bout le chef d’orchestre de sa vie… et de sa mort.
Un roman dur et froid, véritable face à face avec la mort, tantôt cru, tantôt mélancolique. L’écriture, précise et virtuose, ne laisse rien au hasard et nous happe de la première à la dernière page.

Évasion

Benjamin Whitmer

Et si on se faisait la malle ?
Benjamin Whitmer nous avait marqués avec son roman intitulé Pike. Il revient ici avec un troisième roman absolument épatant, et dont l’histoire se niche quelque part dans le Colorado, tout prêt des montagnes Rocheuses.
Alors que la soirée du Réveillon se profile, douze détenus en profitent pour se faire la belle. Autant le dire tout de suite : la violence va s’inviter dans la danse, d’autant que les habitants de la ville voisine fomentent de ramener les prisonniers à demeure par tous les moyens.
Quintessence du livre noir, très noir, ce petit bijou édité chez l’excellent Gallmeister va ravir les aficionados du genre.

The guilty

Réalisé par Gustav Möller
Avec Jakob Cedergren, Jessica Dinnage, Omar Shargawi

Urgences de la police. Une femme appelle. Pas n’importe quelle femme. Une femme victime d’un kidnapping. Mais la ligne coupe brutalement. Plus de voix. Plus rien. Le policier panique. Que faire ? Comment retrouver la personne derrière cette voix apeurée ?
Il faudra compter sur beaucoup d’intuition, beaucoup d’imagination aussi. Le policier en aura-t-il assez ?
Voilà un thriller danois au suspense téléphonique terriblement efficace.
Ne coupez pas !

Love hunters

Réalisé par Ben Young
Avec Emma Booth, Ashleigh Cummings, Stephen Curry

L’Australie, un soir d’été. On est en 1987. Vicki se rend à pied à une soirée, la nuit est calme, elle marche tranquillement dans les rues quand une voiture l’aborde. Un couple d’une trentaine d’années à son bord. Rien de bien méchant en apparence. Grossière erreur. Et gros kidnapping à la clé.
Le couple est barré, le couple est terrifiant, le couple est un méchant duo de prédateurs sexuels. Séquestrée, Vicki pourra-t-elle s’en sortir ?
Un huit clos absolument terrifiant. On a peur pour Vicki. Pitié, donnez-lui sa chance.

Mindhunter (série)

Créée par Joe Penhall et réalisée par David Fincher
Avec Jonathan Groff, Holt McCallany, Anna Torv

Si vous n’avez pas encore dévoré cette petite merveille télévisuelle, il est temps de vous y mettre avant la sortie de la saison 2 prévue pour cette année.
Avec Mindhunter, Joe Penhall adapte les mémoires de John E. Douglas (renommé Holden Ford dans la série), l’agent du FBI qui a eu l’idée dans les années 70 d’appliquer les sciences du comportement à la traque des certains tueurs atypiques donnant ainsi naissance à une nouvelle discipline, le profiling, et à une nouvelle nomenclature, celle des serial killer. Pour ce faire, lui et son partenaire vont sillonner les USA allant de pénitencier en pénitencier pour rencontrer et étudier le plus grand nombre de ces tueurs. Plus qu’une série policière, il s’agit là de suivre les balbutiements d’une méthode scientifique en devenir, et l’impact ces rencontres peuvent avoir sur la psyché des enquêteurs eux-mêmes.
Le tout réalisé de main de maître par David Fincher qui, au sommet de son art, parvient à filmer chaque entretien avec ces tueurs en série comme de réelles scènes d’action. On en ressort le souffle court, comme si nous avions été nous-même présents lors de ces interrogatoires.

Red sparrow

Réalisé par Francis Lawrence
Avec Jennifer Lawrence, Joel Edgerton, Matthias Schoenaerts, Charlotte Rampling

Elle est jeune, belle, gracile. Elle est ballerine. Du moins elle était ballerine. Une chute va l’empêcher de continuer à exercer. Contre sa volonté et guerre froide oblige, elle sera rapidement recrutée par les services secrets russes. Formée, dressée, entraînée d’une main de maître par une cheftaine charismatique (ah ! Charlotte Rampling !), elle se découvre de vrais talents de manipulation et de séduction : le jeu ne fait que commencer….
Excellente adaptation du roman de Jason Matthews. Casting en or, ambiance vénéneuse, chausse-trappes à tous les étages : l’espionnage se porte très bien, merci !

Le dernier Lapon

Cosnava / Carbos

Voici une adaptation fidèle du polar multi primé d’Olivier Truc, notre spécialiste de « polar nordique ».
Depuis quarante jours, la Laponie est plongée dans la nuit. Et dans cette obscurité étrange, les éleveurs de rennes ont perdu un des leurs : Mattis a été tué et ses oreilles, découpées… comme on le fait aux bêtes pour les marquer. Non loin de là, un tambour de chaman a été dérobé. Seul Mattis connaissait son histoire. Les habitants se déchirent : malédiction ancestrale ou meurtrier dans la communauté ? Et quand l’extrême-droite s’en mêle, tout se complique…
À noter : les superbes couleurs grises et bleues (très belles planches signées Toni Carbos), et une atmosphère cotonneuse qui renforce le suspense.

Nada

Cabanes / Manchette

Nada est un petit chef-d’œuvre du roman noir écrit en 1972 par Jean-Patrick Manchette, et que Claude Chabrol adaptera au cinéma.
Max Cabanes Et Doug Headlines l’adaptent ici en bd, traçant un sillon déjà magnifiquement creusé avec deux adaptations,La Princesse du sang et Fatale.
Nada, c’est le nom d’un groupe formé de six desperados venus de l’extrême-gauche et qui ont comme projet d’enlever l’ambassadeur américain. Le hic, c’est qu’un commissaire futé et pugnace est à leurs trousses et tout ne se passera pas comme prévu (évidemment).
Cette adaptation graphique est un très bel hommage au talent de Manchette dont on perçoit ici avec acuité l’amer désespoir de ses personnages. Mention spéciale pour la colorisation des planches, particulièrement bien choisie.

Berceuse assassine

Philippe Tome, Ralph Meyer

Tome1 : Le cœur de Tenlenko
Tome 2 : Les jambes de Martha
Tome 3 : La mémoire de Dillon

Avis aux adeptes du film noir ou du hard-boiled, cette BD est faite pour vous !
En trois tomes, Philippe Tome nous livre une histoire sombre et violente qui nous prend aux tripes : Telenko, chauffeur de taxi, est marié à Martha, son amour de jeunesse. Mais l’amour a laissé place à un sentiment tout autre, et c’est une haine viscérale qu’ils ressentent désormais l’un pour l’autre. Coincés dans une vie qui ne leur convient pas, bouffés par le ressentiment, chacun d’eux pense entrevoir une issu dans la disparition de l’autre. Et il y a Dillon, qui les hait tous les deux…
Dans la plus pure tradition du roman noir, ce sont des êtres brisés, poussés à bout, ayant perdu toute foi dans l’avenir que Philippe Tome nous propose de suivre dans une véritable descente aux enfers.
Et que dire du dessin de Ralph Meyer qui retranscrit à merveille cette ambiance oppressante avec des choix de coloris atypiques : à New-York tout est gris, à l’image des âmes désabusées des personnages, et seul le jaune du taxi, des réverbères, des phares, etc… vient faire irruption avec une violence incroyable.
Chacun des tomes laisse la parole à un narrateur différent, Telenko dans les 1er, Martha dans le 2nd, et Dillon dans le 3e, permettant de développer la façon dont la haine s’est installée en chacun d’eux et comment elle a grandi, jusqu’à un dénouement libérateur.
Un chef d’œuvre du genre.

Pepe Carvalho

Hernan Migoya

Pepe Carvalho est chargé de découvrir l’identité d’un homme retrouvé noyé sur une plage des environs de Barcelone. Pour seul signe distinctif, il portait un tatouage étrange, en forme de message : né pour révolutionner l’enfer. L’enquête mènera Pepe jusqu’à Amsterdam où il a travaillé autrefois comme enquêteur.
Pepe Carvalho, c’est bien entendu le détective privé crée par l’écrivain Manuel Vazquez Montalban.
Réputé macho, amoureux de la bonne bouffe et doté d’un nez très fin quand il s’agit d’enquêter, Carvalho a tout pour (dé)plaire !
Ce qui nous a beaucoup plu dans cette enquête graphique : la peinture nonchalante de l’Espagne des années 70, les rencontres étonnantes, les digressions en tous genres pour tenter de résoudre la disparition de Julio le tatoué… et les repas de l’intrépide estomac sur pattes !

Il faut flinguer Ramirez

Nicolas Petrimaux

Attention il va y avoir du gros flingue ! Le prénom de Ramirez, c’est Jacques. C’est un petit employé tranquille qui emploie ses journées à l’électroménager dans un bled perdu de l’Arizona. Sauf que. Deux Mexicains ma foi fort sympathiques croient reconnaître en lui l’ancien cave qui les trahis par le passé.
Oui. Le tranquille réparateur d’aspirateur pourrait bien être un dangereux tueur à gages.
Une bd chargée d’adrénaline, très rythmée, et dont la force brute et le découpage de l’action rappellent les meilleurs films de William Friedkin, Quentin Tarantino ou Robert Rodriguez.

Chronicles of crimes

Jeu de plateau/réflexion

Avec Chronicles of crimes, investiguez pour le compte de la police londonienne de manière coopérative. Au menu : des enquêtes bien ficelées et un fil rouge entre les différentes affaires qui donne vraiment envie d’aller jusqu’au bout pour connaître le fin mot de l’histoire.
Côté gameplay, Chronicles of crimes est un jeu qui innove puisqu’il a recours à la réalité virtuelle. Outre les cartes de jeu que vous trouverez dans la boîte, il vous faudra également vous munir de votre smartphone pour pouvoir, avec l’application associée au jeu débusquer de nouveaux indices et même étudier les scènes de crime en 3 dimensions.
Bref, de quoi rendre le système d’enquête encore plus vivante.

COPS

Jeu de rôle

Bienvenue dans l’Amérique de 2030 : la Californie à fait sécession, les conglomérats et consortiums règnent sur le monde, le transhumanisme et les nouvelles technologies sont partout, les sectes pullulent, la drogue coule à flot, l’air est irrespirable et le crime atteint des chiffres records. Dans ce futur pas si lointain, vous incarnez des agents du COPS, unité d’élite de la police de la nouvelle République de Californie.
COPS vous propose de découvrir le quotidien de ces flics confrontés aux gangs, à la misère, aux politiciens véreux, aux tueurs en tous genres et aux lourdeurs administratives. Un univers d’une incroyable richesse avec des personnages hauts en couleurs et des enquêtes qui ne ménageront ni votre matière grise, ni vos personnages ; le tout porté par un système léger au point de parvenir à se faire oublier.
Un must rôlistique pour les amateurs de polar.

Sherlock Holmes Détective Conseil

Jeu de réflexion

Envie de mettre votre cerveau en ébullition et de vous confronter aux talents de déduction du grand Sherlock Holmes himself ? Voilà qui est désormais possible avec cette série de jeux qui vous propose d’incarner des détectives embauchés par le grand Sherlock Holmes pour l’aider sur certaines affaires. Un jeu de réflexion qui demande aux joueurs de mettre en branle leurs cerveaux afin de traquer les incohérences dans les récits de témoins, d’établir la chronologie des faits, de choisir qui interroger, etc … tout cela pour parvenir à percer le mystère de chaque enquête et à démasquer les bons coupables.
Loin d’un traditionnel jeu de plateau, c’est ici un jeu à la limite du livre dont vous êtes le héros ou du jeu de rôle que vous proposent Ystari Games. Un excellent jeu d’investigation collaborative (plusieurs cerveaux ne sont pas de trop pour résoudre certaines affaires) dans un Londres victorien extrêmement bien rendu par les supports de jeu : journaux, description des lieux, dialogues avec les témoins, illustrations…
Une immersion sans pareil dans la peau de détectives d’un autre siècle.

This is the police

Jeu video PS4, Switch, PC

Avec This is the police, vous aborderez l’univers policier de manière inédite. Vous incarnez Jack Boyd, le chef de la police de Freeburg, une localité rongée par la corruption politique et la mafia, peu avant son départ en retraite. Et pour lui, pas question de finir ses vieux jours sans avoir raflé le pactole.
Se glisser dans la peau d’un dirigeant de la police corrompu jusqu’à l’os, voilà donc le pitch particulier de ce jeu de stratégie en temps réel. Pour pouvoir empocher le magot, il vous faudra gérer vos équipes, leurs budgets et leurs enquêtes, mais aussi naviguer dans les eaux troubles de la politique, des médias, et de la pègre locale. Saurez-vous assumer les conséquences des choix que vous aurez faits pour y parvenir ?
Un jeu atypique sur la corruption au sein des forces de police avec en prime une ambiance à la The Shield et une très bonne bande son.