A propos de la Bibliothèque municipale de Lyon

NUL DOUTE, CE NUMÉRO DE TOPO fera date : placé sous le signe du masque, il tente de rendre compte pour la bibliothèque à la fois de sa vie confinée et de sa vie déconfinée pendant cette période inouïe qui aura vu toute la planète bouleversée par le virus Covid 19.
Naturellement nous ne parlerons ici que de bibliothèque et naturellement chacun devine l’importance de l’impact dudit Covid 19 sur ladite bibliothèque : la seule fermeture au public du vendredi 13 (!) mars au soir au mardi 2 juin permet de mesurer ce choc. Mais plus largement et sans doute sur un plus long terme encore a été posée la question d’une bibliothèque lieu de vie… fermée à ses publics ! et ne pouvant rouvrir qu’en mode dit « adapté » : c’est-à-dire limité au prêt et au retour et n’autorisant pas (encore) le séjour sur place, la lecture des journaux, la consultation sur place, les rendez-vous d’action culturels etc. bref pratiquement tout ce qui anime, au sens premier de donner un souffle de vie, notre établissement.
L’accumulation des contraintes aurait pu nous faire douter… il n’en n’a rien été pour les équipes de la BmL que je tiens à saluer ici : tout d’abord l’hybridation physique/numérique déjà largement entamée nous a permis pendant le confinement d’adapter notre offre : avec L’Influx élargi aux onglets « Ensemble à la maison » et « Fabrique de l’info » tout d’abord ; avec le blog du confinement ensuite mettant en avant nos ressources numériques rendues gratuites grâce à l’abonnement connexion et valorisant nos ressources patrimoniales issues de Numelyo ; sans oublier enfin nos ressources jeunesse tellement utiles pendant ce « grand enfermement » d’un nouveau genre ni l’accompagnement offert par nos animateurs numériques pour l’utilisation de toutes ces ressources.
L’explosion des consultations en ligne a montré la pertinence de cette offre et donne bien évidemment des pistes pour le fameux « après », le « pendant » nous ayant appris beaucoup de choses sur lesquelles bâtir justement d’autres choses. Il nous aura confirmé aussi, si besoin était, l’importance persistante du besoin vital d’être ensemble. Et « plus que jamais », c’est cette persistance bienheureuse que nous travaillerons à partir du 2 juin avec vous, d’abord dans un cadre très contraint nous en avons bien conscience, mais qui n’attend qu’une chose : être élargi, plus encore qu’avant sans doute, différemment peut-être et d’ailleurs… pourquoi pas ?

Aussi présentons-nous d’ores et déjà malgré les incertitudes qui pèsent encore sur toute programmation publique mais de façon très volontaire nos grands rendez-vous ; que parmi ces rendez-vous figure notre rendez-vous avec un éditeur, Cheyne en l’occurrence, « éditeur de poésie et typographe depuis 40 ans », est bien évidemment significatif comme l’est symboliquement le titre de son exposition : « Sous les mains de qui aurait l’audace ». Tout un programme pour l’après ?

Gilles Éboli, directeur de la Bibliothèque municipale de Lyon