A propos de la Bibliothèque municipale de Lyon

TOPO Mars -Avril 2022

L’ANNÉE 2021 a été, en France, une année exceptionnelle pour le commerce du livre, qui a connu une croissance inédite (+ 12,5%), deux fois supérieure à l’évolution générale du commerce de détail. Le retard lié à la crise sanitaire a non seulement été rattrapé, mais le marché est en hausse significative (+ 7,4%) par rapport à 2019, dernière année avant la pandémie.

Tous les secteurs de l’édition ont bénéficié de cette embellie, et plus particulièrement la bande dessinée, le manga, les livres pour la jeunesse et la littérature. Parmi les points de vente, les librairies indépendantes ont été les plus dynamiques, nettement plus que les grandes surfaces culturelles et les hypermarchés. Cette redécouverte de la proximité et du conseil a de quoi réjouir tous les amoureux des livres.

Le tableau est hélas moins réjouissant pour les bibliothèques. Contrairement aux librairies, qui ont accédé au rang de commerce essentiel, elles sont soumises depuis deux ans, comme les autres lieux culturels, à des mesures sanitaires spécifiques et à des restrictions qui constituent une rupture forte par rapport à leur tradition d’accès libre et inconditionnel. Si les théâtres et les cinémas ont connu une baisse de 25% de leur fréquentation en 2021, d’après les derniers chiffres dévoilés par le ministère de la Culture, cette baisse est encore plus prononcée dans les bibliothèques, atteignant près de 50%, à Lyon comme ailleurs. Certes, l’activité de prêt se maintient peu ou prou (- 20% en moyenne, variable selon les sites du réseau lyonnais), mais beaucoup d’autres activités, ont dû en revanche être réduites (les rendez-vous culturels) ou suspendues (celles dédiées au jeu par exemple). Les espaces ont naturellement perdu en convivialité, les capacités d’accueil ont été réduites, ainsi que les horaires d’ouverture à certains endroits. Enfin, l’obligation du passe sanitaire, en place depuis l’été 2021, a exclu une partie de nos publics habituels, à commencer par les plus fragiles socialement.

Cette situation, et la pandémie qui n’en finit pas, pourraient inciter à la morosité. Il ne faut cependant pas céder au découragement. Après l’hiver vient le printemps. Le printemps lyonnais sera résolument littéraire et la BmL entend y prendre toute sa part, en s’appuyant sur ses nombreux partenaires. Vous retrouverez ainsi dans ce numéro de Topo les multiples rendez-vous proposés ces prochaines semaines, dans le cadre du « Magnifique printemps », du « Tremplin poétique », de « Quais du polar », ou des cycles « Écritures d’aujourd’hui » et « La Fabrique de l’écrivain », sans oublier les ateliers d’écriture, ou encore les cercles de lecture, proposés par de nombreuses bibliothèques, où vous pourrez partager vos découvertes et vos coups de coeur.

Les beaux jours finiront par arriver, le reflux de la pandémie également, ainsi que l’arrêt des restrictions sanitaires. À nous de vous redonner le goût des bibliothèques. « Le printemps est inexorable ». Acceptons cet augure du poète Pablo Neruda et gardons espoir.

Nicolas Galaud, directeur de la Bibliothèque municipale de Lyon