Bibliothèque du 7e Gerland
Fermeture de la Part-Dieu jusqu’au mercredi 18 septembre inclus (sous réserve de l’avancée des réparations) : Lire la suite
Une nouvelle Grainothèque à Die
Quand les grainothécaires lyonnais essèment leurs bonnes pratiques
Carnet de voyage d’une grainothécaire à Die
Un jour est arrivé dans ma boîte mail une invitation des plus surprenantes :
"Avis aux collègues motivé.e.s, et disponibles : L’association l’Ecologie au quotidien organise "les rencontres de Die et de la Biovallée" et à cette occasion projettent de créer une grainothèque, Ils auraient besoin d’un petit coup de pouce vert. ".
Le diois, un pays rêvé pour les amoureux de la verdure, et du soleil, des paysages époustouflants, et, j’allais le découvrir, des humains aussi lumineux que généreux et attachants. Mon hésitation n’a pas duré longtemps. Je me suis dit : allons-y !
Munie de la double intention d’aider et me nourrir de cette rencontre, je suis donc partie un samedi après-midi. Une petite heure de train m’a déposée à la gare de Valence où m’attendait un car départemental. Nous avons avalé les kilomètres, touché du doigt la beauté des bourgades dioises : Crest, Aouste-sur-Sye, Sayans, Vercheny, Pontaix, Sainte-Croix, et enfin, découvert, accroché à un virage de la rivière Drôme, la petite ville de Die.
Etais-je arrivée à bon port ? Non, je le savais. Mais la suite et fin du trajet se ferait en voiture, avec la douce compagnie de Marie, sa voiture, les fenêtres grandes ouvertes, remplies de cagettes et de plants.
Après quelques virages, l’édifice grandiose nous est apparu : l’ Abbaye de Valcroissant reconvertie en ferme et maison d’hôte, mais aussi lieu d’accueil collectif. Ma petite vie de lyonnaise me semblait bien loin derrière moi. Et pourtant je n’étais partie que depuis quelques heures...
Au pied d’un mur de roche délimitant le Vercors, cette ancienne abbaye cistercienne fondée au XIIe siècle et classée Monument Historique était l’écrin rêvé pour ce type d’évènement. Les organisateur.rice.s m’ont accueillie avec un verre de jus de gingembre dont le caractère désaltérant et stimulant m’a vite permis de me remettre de ce long trajet.
J’étais prête à rencontrer les participant.e.s et à témoigner de ma petite expérience de grainothécaire.
L’atelier auquel j’étais conviée aurait lieu dans le cloître. Nous étions tou.te.s assis.e.s sur un grand tapis. Estelle, l’animatrice nous a demandé de fermer les yeux en nous imaginant graine enfermée dans la coque, qui pousse et devient une plante pour toucher le ciel. Vu d’ici, ce petit exercice de méditation peut paraître un peu infantilisant, mais il a permis aux participant.e.s de se connecter les un.e.s aux autres et assoir leur présence pendant ce temps de réflexion et de partage.
Puis, nous sommes passé.e.s aux éléments concrets : pourquoi et pour qui cette grainothèque ? Par qui sera-t-elle gérée ? Comment sera-t-t-elle alimentée ? Quelle règle de fonctionnement veut-on mettre en place ?
Il faut préciser que les habitudes de vie des drômois de Die diffèrent beaucoup de celle des lyonnais. Presque chaque habitant fait son propre potager, et les trocs de graines sont déjà de mise. Cette grainothèque serait donc une manière d’entériner et valoriser un système d’échange solidaire déjà en place.
Puis, Estelle et moi avons fait travailler en groupe les participants sur des éléments concrets du projet : quel meuble ? quelle médiation ? etc...
Avant de nous séparer, je leur ai montré un exemple d’animation pour adultes et enfants autour de la reconnaissance des graines.
On peut dire que le projet de grainothèque fait à présent sens dans la tête de chacun. Il s’intègre parfaitement dans le projet participatif de l’association "Ecologie au quotidien" : permettre aux habitants d’agir ensemble dans les domaines de l’écologie, la souveraineté alimentaire, l’urgence climatique, la solidarité et l’économie circulaire.
Un grand merci aux membres très actifs de l’association "Ecologie au quotidien" pour leur accueil et leur chaleur. Une mention spéciale à Estelle chez qui j’ai pu goûter au savoir vivre si particulier des habitants dudiois.
Longue vie à la Grainothèque de Die !