Marcelle Vallet, photographe des années 1950

Cette femme reporter-photographe des années 1950-1960 a parcouru la région lyonnaise pendant une vingtaine d’année, saisissant sur ses pellicules la diversité de la population de Lyon et de sa banlieue...

Née à Beauvais, Marcelle Vallet est une fille du Nord. Jeune institutrice, elle épouse un étudiant en médecine passionné par la photographie.

Ensemble ils arpentent marchés forains, bals, fêtes de famille, noces et banquets… Submergés par les commandes, "les marchands d’épreuves" comme on les appelle alors, décident de se lancer dans le reportage. Ils ouvrent ensemble un magasin de photographie, cours Vitton dans le 6e arrondissement de Lyon.

Reflet de la photographe dans un miroir

A cette époque, la photo est un métier masculin mais l’arrivée du flash électronique "L’Eclatron" dans les années cinquante va permettre à Marcelle Vallet de démarrer sa carrière. La jeune femme, équipée de son appareil de 3,5kg se rend le soir sur son vélo, au Palais d’Hiver, "le plus grand dancing d’Europe". Elle y photographie les artistes, puis travaille toute la nuit pour tirer les clichés avant de les présenter et de les vendre aux intéressés au petit matin.

Rapidement reconnue pour ses portraits, elle s’invite sur les plateaux de l’émission radio de Maurice Montans, Merci d’être venu, où elle croise des invités prestigieux de passage à Lyon.
Elle immortalise les vedettes de l’époque : Yves Montant, Ingrid Bergman, Denise Grey, Bernard Blier, Françoise Sagan…

Jacqueline du Bief au micro de Maurice Montans

Marcelle Vallet profite de la naissance de la revue culturelle Résonances lancée par Régis Neyret. Elle fixe ainsi sur la pellicule les "Rencontres de Résonances", ces dîners organisés au restaurant Morateur, un endroit à la mode, où l’on convie personnalités de passage et célébrités locales.
Plus de 450 photos, conservées à la Bibliothèque Municipale de Lyon, saisies de 1955 à 1957 témoignent de ces réunions amicales organisées sur le principe des cafés littéraires.

Marcelle Auclair et Combet-Descombes chez Morateur

Parallèlement à ce travail de commande, elle développe une œuvre plus personnelle.
Elle aborde, avec tendresse et humour, les thèmes qui lui sont chers et qui caractérisent le paysage populaire lyonnais de l’époque : la misère humaine avec son contingent d’anonymes et de marginaux, les puces de la place Rivière, les gens du voyage et du cirque, l’enfance buissonnière...

Une petite fille avec son chat

Après cette période lyonnaise, retirée à Nyons dans la Drôme, Marcelle Vallet ne photographie plus. Elle décède le 12 février 2000. Quelques années auparavant, elle a déposé une grande partie de ses clichés à la Bibliothèque municipale de Lyon.

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