Sur les traces de Long John Silver
Embarquez marin d’eau douce, venez naviguer dans des mers enluminées, gagnez vos galons de capitaine. Tel Long John Silver, le héros de l’île au trésor de Robert Stevenson, déchiffrez des cartes extraordinaires.
Un portulan ou carte-portulan trouve son origine dans l’italien portolano, livre d’instructions nautiques. Il s’agît d’une carte de navigation utilisée entre le 13e et 18e siècle afin de repérer les ports et leurs dangers. Ces véritables cartes au trésor se distinguent par deux caractères graphiques :
- les 16 lignes de vents ou dîte de rhumb quadrillent les mers et sont perpendiculaires à la côte. Les cartes sont annotées des noms de lieux et de pays.
Elles indiquent les points cardinaux : Nord, Sud, Est, Ouest et peuvent pointer jusqu’à 32 directions. Le W est souvent utilisé à la place du O de Ouest pour l’anglais West, l’Est est annoté par la lettre L pour l’italien Levante et le Nord par la lettre T pour l’italien Tramontana ou par une fleur-de-lys.
Les tracés forment une toile d’araignée géante nommée marteloire de l’italien mar : la mer et teloio : la toile.
Les marins italiens de la fin du 13ème siècle n’ont pas encore connaissance du système de coordonnées connu aujourd’hui. Les cartes sont dessinées grâce aux observations visuelles depuis le bateau qui se déplace le long des côtes.
Un portulan est fondé sur des observations et des relevés faits avec boussole et sextant [1]. Pour autant, la carte reste remarquable de précision, la Carte Pisane par exemple considérée comme l’un des premiers portulans, ne déforme la mer Méditerranée que d’un seul degré par rapport à la réalité.
Il existe 2 types de portulans :
Le premier pour se repérer et naviguer en sécurité en mer Méditerranée.
Le deuxième est un objet d’art qui représente le pouvoir maritime d’un royaume en mettant en scène ses commerces et ses connaissances.
Aux informations cartographiques se rajoutent des dessins de faune et de flore,
et des scènes imaginées par les peintres enlumineurs pour prévenir des dangers réels ou imaginaires.
Un trésor de carte
Le mot « pirate » vient du latin pirata « celui qui tente la fortune, qui est entreprenant » et désigne les bandits qui parcourent les mers pour piller des navires marchands. Les pirates se distinguent des corsaires, qui sont des civils faisant la guerre en mer en étant mandaté par le gouvernement.
Au 16e siècle, la guerre des corsaires est relancée par la découverte et l’exploitation du Nouveau Monde facilitées par les cartes portulans.
Tel le grand Vasco de Gama, grand explorateur portugais, suivez les dorures et illustrations de ces cartes considérées comme secret défense et déjouez dragon, ours ou lion.
Si les portulans disparaissent au 18ème siècle, où les innovations techniques permettent l’élaboration de cartes avec plus de précision, leur beauté ne font-ils pas d’eux les véritables trésors ?