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Nos collections patrimoniales couvrent l’ensemble des champs du savoir. Elles rassemblent des documents d’une grande diversité, par leur nature (imprimés, manuscrits, photographies…) comme par leur date de production (de la période mérovingienne à nos jours).

Livres imprimés anciens, rares et précieux

Livres anciens

Les Imprimés anciens (XVe siècle-1920) comptent près de 300 000 ouvrages, parmi lesquels beaucoup sont rarissimes voire uniques. Si l’on prend par exemple les imprimés parisiens entre 1501 et 1530 et que l’on compare notre fonds à la bibliographie de B. Moreau, 18 ouvrages se trouvent uniquement à la bibliothèque municipale de Lyon, 27 figurent aussi dans un autre dépôt, 32 dans deux autres dépôts.Dans son ensemble, il s’agit d’un fonds encyclopédique. S’il est loin de tout posséder, pratiquement tous les domaines y sont représentés pour l’Europe occidentale.
Parmi les multiples manières d’aborder ces kilomètres linéaires, on peut envisager les lieux et pays d’impressions.

Bien entendu Lyon constitue, comme on s’y attend, un pôle d’excellence : les 20 000 éditions présentes, si elles constituent un ensemble inégalé, s’accroissent de quelques dizaines d’unités tous les ans, tant la matière semble inépuisable. En effet, en dehors des éditions signalées dans les bibliographies, on en découvre toujours d’inconnues jusque là, par exemple les Misse familiares publiées par Jacques Moderne en 1530, qui sont le plus ancien exemple connu d’impression musicale de cet imprimeur-libraire. Citons encore l’Apocalypse de Duvet, Tournes, 1561, l’une des plus importantes suites de gravures françaises du XVIe siècle qui, malgré ses manques, appartient d’après l’enquête de Bersier, aux deux exemplaires connus comportant le texte.
Les autres domaines typographiques largement représentés englobent l’Italie et l’Allemagne. Parmi les Italiens nous citerons Alde Manuce et Bodoni, et de nombreuses éditions vénitiennes, romaines, florentines. Les éditions humanistes dont elles regorgent se trouvent aussi dans le domaine germanique, représenté entre autres par Bâle, Zurich, Nuremberg, Strasbourg. En moins grand nombre se rencontrent les livres imprimés en Angleterre, et encore moins nombreux ceux provenant de l’Espagne et du Portugal. Mais il faut savoir apprécier des chiffres même faibles : une enquête internationale sur les livres espagnols publiés entre 1501 et 1560 a révélé que sept bibliothèques en France en possédaient. Celle de Lyon occupe la première place après la Bibliothèque nationale de France, avec… quinze ouvrages.
La protection de ces volumes est assurée par des reliures dont certaines constituent, par leur finition et leur décor, de véritables œuvres d’art. Le décor à froid, non doré, à plaques, petits fers, roulettes, apparaît au XVe siècle et se prolonge au XVIe en France, et, avec les reliures en peau de truie, jusqu’au XVIIIe en Allemagne.
Le décor doré, parfois mosaïqué de cuirs de différentes couleurs, avec des peintures, ou des parties métalliques sous mica, éblouit encore l’œil malgré l’usure des siècles. On trouve parfois des matières plus rares : paille, écaille, voire même peau humaine ou des décors insolites comme les emblèmes funèbres utilisés pour Henri III. Ce souverain avait donné à son ancien confesseur, le P. Auger, une bibliothèque destinée au collège jésuite de la Trinité de Lyon qu’il allait diriger. Il nous en reste une centaine d’ouvrages, habillés de veau, avec pour décor les armes du roi. Henri IV, à la demande du P.Coton son confesseur, donna quelques livres à ses armes. Une éblouissante série de sept volumes contenant les œuvres du cardinal Toschi porte également les armes d’Henri IV dans leur reliure italienne de présentation. Bien entendu les reliures lyonnaises, quoique non signées, apparaissent sur les livres ayant appartenu à Benoît Le Court, ou d’autres bibliophiles lyonnais, en particulier les décors à la cire.

Considérant l’origine religieuse de la bibliothèque ou des fonds qui l’ont enrichie, nul ne s’étonnera d’y trouver en abondance des ouvrages religieux : bibles polyglottes, dont celle d’Alcala, hébraïques, latines, françaises, sans oublier celle commanditée par les vaudois à Pierre de Vingle et parue à Neûchatel en 1535 ; 350 livres liturgiques jusqu’en 1960, des ouvrages de théologie et de controverse.

Les ouvrages de droit occupent également une place considérable, à commencer par les corpus juris canonici et civilis, une des spécialités de l’édition lyonnaise, presque toujours publiés en séries d’in-folio dont ne subsistent parfois que des épaves. Les sciences constituent également un point fort de nos collections : alchimie (quatre exemplaires de l’ Amphitheatrum Sapientiae aeternae de Khurnath, Hanau, 1609) ; botanique, par exemple les trois émissions de l’Hortus Eystettensis de Besler : Altdorf (1613) : Nuremberg (1627) et Eichstätt ou Ingoldstadt (1713) ; zoologie ; médecine avec notamment les deux éditions du curieux ouvrage de Remmelin, Catoptrum microcosmicum, Augsbourg 1619 et Francfort-sur-le-Main, 1660, où les différentes représentations des parties du corps humain se soulèvent l’une après l’autre, permettant d’effectuer une dissection sur papier. Signalons ausi les 3 000 autres éditions médicales du XVIIe siècle.
La géographie, grâce en partie aux collections de la Société de géographie de Lyon, est bien représentée : plusieurs éditions de Ptolémée, de nombreux traités de la sphère, 6 000 récits de voyage, dont ceux publiés par les de Bry. A ceux-ci s’ajoutent 40 000 cartes géographiques, quasiment toutes reliées en atlas, où l’on peut remarquer une impressionnante collection de publications hollandaises du XVIIe siècle en reliure d’époque, ou de rarissimes cartes italiennes du XVIe siècle.(voyez l’exposition "Mille et une Lieues")
Pour les beaux-arts on retrouve les plus grands noms parmi les gravures de traités, par exemple la traduction italienne de Vitruve, Côme : Gotardo da Ponte, 1521. La littérature de tous pays n’est pas en reste. Faute de pouvoir tout citer mentionnons le Pro populo Anglicano defensio secunda de Milton, Londres, 1654, donné par l’auteur la même année à un nommé G. Dury, ou encore un Dion Cassius, Paris : Robert Estienne, 1548 avec des annotations manuscrites d’Henri Estienne. N’oublions pas 10 000 pièces de théâtre publiées jusqu’en 1830.
L’histoire est présente sur de nombreux mètres de rayonnage, histoires du monde, histoires particulières, mais aussi ce que d’anciens catalogues décrivaient comme "pièces servant à l’histoire" ; nous énumérerons, un peu au hasard, 4 000 mazarinades (actes officiels exclus), 10 000 factums et autant d’actes royaux, 5 000 décisions du Conseil d’Etat,12 000 pièces révolutionnaires, et l’un des trésors de la bibliothèque, que l’on a surnommé les recueils verts : une collection de 23 000 canards, occasionnels, pièces officielles, remontant en presque totalité aux XVIe-XVIIe siècles, occasion d’évoquer aussi 500 ouvrages populaires du XVIe.

Enfin l’occultisme figure aussi sur nos rayons : sorcellerie et exorcisme, magie, franc-maçonnerie (300 ouvrages parmi lesquels les Constitutions d’Anderson, La Haye,1736 et Beyerlé, De Conventu generali latomorum apud aquas Wilhelminas, prope Hanauviam [Nancy, 1782].)

Contact : Fonds ancien