Louis Lumière conçut lui-même les machines et l’appareillage industriel nécessaire à la fabrication des autochromes: lamineuses, centrifugeuses, séchoirs…
Celle-ci se divise en plusieurs étapes.
- Au préalable, des fécules de pomme de terre sont extraites spécialement : l’approvisionnement se fait par une féculerie de l’Est dans laquelle les Lumière ont installé des machines spéciales pour permettre l’extraction immédiate de petits grains.
- Ces grains de fĂ©cule sont d’abord sĂ©lectionnĂ©s par un appareil utilisant le courant de l’eau, qui ne garde que ceux dont la dimension est comprise entre 10 et 15 millièmes de millimètre. Ceux-ci sont ensuite teints pour former trois groupes colorĂ©s (orange, vert et violet) qu’une machine mĂ©lange en les dosant.Â
- Le mélange obtenu est alors appliqué en couche régulière sur la lame de verre enduite d’un vernis poisseux, étape qui est aussi réalisée par une machine. Les interstices entre les grains colorés, qui laissent passer la lumière, sont bouchés par de la poudre de charbon de bois finement pulvérisée.
- On procède ensuite au laminage avec un appareil inventé à cet effet pour écraser les grains de la couche et uniformiser les absorptions.
La lamineuse exerce sur les grains de fécule de pomme de terre et sur le verre une très grosse pression (7000 kilos par centimètre carré).
- Sur la plaque enduite, on applique un vernis du même indice de réfraction que celui de la fécule pour isoler les pigments.
- Enfin, une couche d’émulsion panchromatique au gélatino-bromure d’argent, indispensable pour obtenir l’image, est appliquée sur le tout.

Détail d'un autochrome.

Les grains de fécule de la plaque autochrome vus au microscope.
Colorés en orangé, vert et violet, et mélangés, les grains ont été saupoudrés sur la plaque de verre revêtue d'un enduit poisseux. Ils sont au nombre de 8000 à 9000 par millimètre carré. Mais ils n'ont pas encore été écrasés au laminage, et les intervalles microscopiques qui les séparent laissent filtrer de la lumière blanche.

La mĂŞme
plaque vue au microscope après laminage.
Les grains de fécule orangés, vert et violet ont été écrasés par le laminage, et
les intervalles subsistant encore ont été bouchés par de la poudre impalpable de charbon. Il ne reste plus qu'à recouvrir la couche de grains d'un vernis isolant sur lequel sera étendue l'émulsion sensible.