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1914 - 1939

1ere immigration

Les Algériens combattirent en France dans les troupes coloniales, célébrées par des affiches, des publications, des cartes postales. Ils travaillèrent aussi dans les usines de guerre, recrutés en masse au pays, sans être toujours volontaires. De cette époque date l'apparition de la toute première immigration algérienne, installée autour de la place du Pont, dans le quartier de Gerland et en banlieue, à Vénissieux ou Saint-Fons. En 1923, un recensement des "indigènes originaires d'Algérie" dans le département du Rhône en dénombrait moins de 1500, la plupart vivant dans l'agglomération, notamment autour de la Part-Dieu et de la Guillotière.

Pour l’égalité

L'année suivante, le petit-fils d'Abd el-Kader, l'émir Khaled, capitaine de réserve de l'armée française et inspirateur du mouvement des Jeunes Algériens écrivit une lettre ouverte au nouveau président du Conseil, Edouard Herriot, dans laquelle il réclamait l'égalité des droits. Dans les années trente, à Lyon, une conscience nationale se forma parmi les immigrés algériens regroupés autour de l'Etoile nord-africaine, organisation fondée à Paris, et de son chef charismatique Messali Hadj.

El ouma

Le journal El Ouma et des tracts étaient diffusés par la branche lyonnaise. Des réunions avaient lieu dans les cafés "maures". A plusieurs reprises Messali Hadj vint tenir meeting à Lyon, Villeurbanne ou Saint- Fons, pour épauler les militants locaux.

L’etoile

Les autorités préfectorales s'inquiétaient de cet engagement politique naissant et, afin de le combattre, créèrent un Service des Nord-Africains, chargé de contrôler les 5 à 6 000 Algériens de l'agglomération.
Avant-guerre, la grande presse et une opinion publique volontiers xénophobe ne s'emba rassaient pas de nuances lorsqu'il s'agissait de stigmatiser les Algériens, presque toujours pauvres et marginalisés. Liée aux partis de gauche français, l'Etoile nord-africaine fut ce pendant dissoute par le gouvernement de Front
populaire qui cédait ainsi à la pression colo niale. Le mouvement se reconstitua sous le nom de Parti populaire algérien et fut à nou veau interdit dans les premiers jours de la Seconde guerre mondiale.

Apprendre

Depuis la conquête, l'Algérie était enseignée à l'école. Longtemps, cela se résuma à quelques épisodes justifiant la présence et l'oeuvre française : le coup d'éven tail du Dey à l'ambassadeur de France, la prise
de la Smala d'Abd el-Kader, la casquette du Maréchal Bugeaud. Le mépris transparaissait souvent dans les récits, les histoires pour la jeunesse de l'époque coloniale. Des images d'Epinal furent transmises par l'école mais aussi des réalités, des descriptions qui donnaient à connaître un autre monde.

Se connaître

Les enfants algériens de l'immigration faisaient connaissance de la France dans l'école de leur quartier, parfois une zone de bidonvilles, tandis que les maîtres et les maîtresses touchaient à une réalité que souvent le reste de la population ignorait. Malgré les difficultés, l'école jouait son rôle in tégrateur. Aujourd'hui les nouveaux manuels retracent les faits dans une authenticité qui fai sait défaut autrefois.

 

Photographie de la ZUP des Minguettes (Vénissieux) vue depuis le cimetière de Saint-Fons et ses tombes de soldats coloniaux Affiche de l'Etoile nord africaine Manuel scolaire Mon premier livre de géographie
Photo 1
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Photo 1
Photographie de la ZUP des Minguettes (Vénissieux) vue depuis le cimetière de Saint-Fons et ses tombes de soldats coloniaux
années 1980, Collection particulière

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Photographie de la ZUP des Minguettes (Vénissieux) vue depuis le cimetière de Saint-Fons et ses tombes de soldats coloniaux années 1980, Collection particulière

Photo 3
Manuel scolaire Mon premier livre de géographie par S. Blin, M. Kuhn, R. Ozouf. Cours élémentaire première année
Paris : Delagrave, 1948. Collection particulière

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