La bande à Bonnot Bonnot représente le glissement de la cause anarchiste vers le grand
banditisme et lintroduction en France du hold-up "à laméricaine",
utilisant lautomobile naissante.
Jules Bonnot travaille comme mécanicien à Lyon, mais soccupe
surtout de cambriolages et du maquillage de voitures volées, trafiquées dans un atelier
installé 23 bis route de Vienne.
ll monte à Paris, fréquente un groupe de jeunes anarchistes et se
lie avec Octave Garnier et Callemin dit "Raymond la Science", beau
parleur qui aime à fustiger la société.
Bonnot regarde plutôt vers la Société Générale. Le 21 décembre
1911, il est au volant quand Raymond et Garnier revolvérisent un garçon de recette.
Laffaire fait grand bruit et les "bandits en auto"
font la une des journaux, dautant plus quils attaquent ensuite deux
armureries, tuent un rentier, puis un agent de police qui veut verbaliser Bonnot... pour
"excès de vitesse" .
En forêt de Sénart, la bande attaque une voiture, liquide les deux
passagers et va attaquer la Société Générale de Chantilly, tuant un employé de 17 ans
et en blessant deux autres.
Une véritable psychose sempare de lopinion : la police
est vilipendée, le gouvernement interpellé à la Chambre. On finit par arrêter Raymond
la Science, mais Bonnot, découvert chez un boutiquier dAlfortville, tue le
sous-chef de la Sûreté Jouin et réussit à senfuir.
Quatre jours plus tard, il est localisé à Choisy-le-Roi. Le 28
avril 1912, la maison est cernée. Retranché au premier étage, le bandit soutient un
siège qui mobilise quatre cents policiers et soldats. Couché sous un matelas, criblé de
balles, Bonnot meurt peu après.
Un autre siège sorganise contre Garnier localisé à
Nogent-sur-Marne. 300 gardiens de la paix, 800 hommes de troupe et jusquaux zouaves
dun fort voisin y prennent part. La maison est attaquée à la dynamite. Garnier se
suicide.
Homme pratique, le propriétaire du pavillon installe alors un
tourniquet payant pour faire visiter sa maison... |