À propos de l’expo
Cent ans après !
Partout, en France, en Europe et dans le monde, le centenaire de la Grande Guerre n’a pas manqué d’éveiller un vif intérêt auprès d’un très large public. Le long des anciennes lignes de front qui déchirèrent le continent européen à l’ouest, à l’est et au sud, en y creusant un profond sillon de sang, mais aussi souvent très loin de ces territoires où régnait la mort, des initiatives à la fois mémorielles et historiques se multiplient pour nous rappeler ce que fut et ce que représenta ce conflit pour celles et ceux qui le vécurent.
Cet intérêt à la fois profond et étendu, alors que les derniers témoins directs ont disparus, est largement dû à la nature même de l’événement que fut cette guerre, que ses contemporains baptisèrent « Grande » dès 1914. Ils soulignaient notamment par là son ampleur incommensurable, inégalée, mais aussi sa dimension éminemment tragique.
Cette guerre que les historiens qualifient aujourd’hui de « totale » - ou du moins en voie de « totalisation » - n’épargna, il est vrai, personne. Certes, sa violence la plus paroxystique frappait d’abord et avant tout le front qu’on appelait aussi parfois « l’avant ». Mais « l’arrière » n’était pas ménagé pour autant. Il était touché lui-aussi, déjà, par l’immense deuil qui dès août 1914 recouvrit de son ombre portée les sociétés belligérantes. Puis, à mesure que la guerre s’installa pour durer, les populations civiles purent prendre conscience des malheurs qui accompagnaient la guerre, à mesure que les blessés, les réfugiés, les rapatriés arrivaient en masse des zones du front. Enfin, la Grande Guerre demanda un investissement massif de la part de celles et ceux qui devaient l’endurer. Il fallait produire pour la guerre mais aussi produire le sens nécessaire à la représentation de ce qui était vécu, que la guerre soit acceptée ou bien refusée. Bon gré ou mal gré, « l’arrière » était aussi un front, il subissait et faisait la guerre.
La conscience de vivre une rupture dans le temps historique doublée de la recherche du sens de l’événement vécu se traduisit notamment par de multiples collectes de documents de toutes natures sur le conflit en cours, destinés à faire témoignage, pour le présent et pour l’avenir, de ce qu’il fut. La ville de Lyon, son maire et ses bibliothécaires, s’inscrivirent pleinement dans cette prise de conscience, en rassemblant, par centaines, puis bientôt par milliers des livres, des affiches, des tracts, des périodiques venus du monde entier. Si cette volonté était particulièrement aigüe ici, c’est aussi parce que Lyon, fut, entre 1914 et 1918 véritablement « sur tous les fronts ».
Pour toutes ces raisons, il nous a semblé nécessaire, par cette exposition et le catalogue qui l’accompagne, de rendre à la fois hommage et justice à cet immense effort de documentation qui permet, « cent ans après », à l’historien comme au citoyen, de prendre la mesure d’une « Grande Guerre » qui fut à la fois, inextricablement, locale et mondiale.
Anne Charmasson-Creus
Conservatrice à la Bibliothèque de la Part-Dieu. Commissaire de l’exposition.
Nicolas Beaupré
Maître de conférences en histoire à l’Université Blaise Pascal, membre de l’Institut Universitaire de France et du Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre. Commissaire scientifique de l’exposition.
Thomas Breban
Assistant de conservation, responsable du fonds de la guerre 1914-1918.
Fanny Giraudier
Doctorante en histoire (Université de Lyon 2, LARHRA), attachée de conservation contractuelle, chargée de mission pour l’exposition 1914-1918 : Lyon sur tous les fronts !
Conseil scientifique de l’exposition 1918-1918 : Lyon sur tous les fronts !
Conseil scientifique de l’exposition 1918-1918 : Lyon sur tous les fronts !
- Christian Sorrel (Président du conseil scientifique) est professeur d’histoire contemporaine à l’Université Lyon 2 et membre du LARHRA (UMR CNRS 5190).
- Nicolas Beaupré est maître de conférences en histoire et membre de l’Institut Universitaire de France et du Centre International de Recherche de l’Historial de la Grande Guerre. Spécialiste de la Grande Guerre, il est commissaire scientifique de l’exposition 1914-1918 : Lyon sur tous les fronts !
- Annette Becker est professeure d’histoire contemporaine à l’université Paris Ouest Nanterre, membre de l’Institut Universitaire de France, vice-présidente du centre International de Recherches de l’Historial de la Grande Guerre.
- Bruno Benoit est professeur en histoire contemporaine à l’Institut d’Études Politiques de Lyon et membre du LARHRA (UMR CNRS 5190) et de la Société d’histoire de Lyon. Il est également Président de l’APHG.
- Thomas Breban est assistant de conservation à la Bibliothèque municipale de Lyon, responsable du fonds de la guerre 1914-1918.
- Anne Charmasson-Creus est conservatrice à la Bibliothèque municipale de Lyon, responsable du département civilisation et commissaire de l’exposition 1914-1918 : Lyon sur tous les fronts !
- Evelyne Cohen est Professeure en Histoire et anthropologie culturelle (XXe siècle) à l’Enssib (Université de Lyon). Elle est membre du LARHRA (UMR CNRS 5190).
- Marie Derrien est ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, agrégée d’histoire, et doctorante à l’Université Lumière Lyon 2, rattachée LARHRA (UMR CNRS 5190).
- Stéphane Frioux est maître de conférences en histoire contemporaine, membre du Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes et du Labex « Intelligences des Mondes urbains ».
- Fanny Giraudier est doctorante en histoire à l’Université Lumière Lyon 2, rattachée LARHRA (UMR CNRS 5190), attachée de conservation contractuelle, chargée de mission pour l’exposition 1914-1918 : Lyon sur tous les fronts !
- Pierre Guinard est archiviste-paléographe, directeur des Collections et des contenus de la Bibliothèque municipale de Lyon.
- Bernard Hours est directeur du LARHRA, Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes, (UMR CNRS 5190)