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Une ville dans la grande guerre

Nouvelles du front

Les liens entre le front et l’arrière

La Grande Guerre sépara brutalement les couples, les familles, les amis. Très vite, le front de l’avant se distingua de celui de l’arrière. Puis la guerre, qu’on imaginait courte, s’installa dans la durée. La perspective de sa fin toujours espérée devint de plus en plus incertaine. Dans ce contexte, la communication et les liens entre front et arrière devinrent fondamentaux. Les civils à l’arrière avaient une soif inextinguible d’informations sur le front, son quotidien et son évolution. L’État put exploiter cette soif via la censure et la propagande qui permettaient de filtrer et d’orienter à son profit les informations qui circulaient, notamment dans la presse.

Mais d’autres canaux, même en partie contrôlés et censurés, tels que la correspondance, la littérature de guerre, la photographie, les œuvres d’art et d’artisanat produites par les combattants permirent à la fois d’entretenir les liens si essentiels mais aussi de tenter de partager avec l’arrière, par delà le « bourrage de crâne », ce qu’était l’expérience de la violence de guerre. Les journaux de tranchées sont révélateurs de ce besoin d’évoquer la vie au front. Encouragés et contrôlés par les autorités militaires, ils étaient rédigés par les poilus au cours des moments de répit. Ces feuilles illustrées contiennent souvent des jeux de mots, des poèmes ou autres textes légers sur le quotidien des tranchées, l’arrière idéalisé, les embusqués…

Nombreux sont ceux qui ont senti le besoin de raconter leur guerre à travers des écrits, des témoignages largement publiés à l’époque. Ceux-ci ont été conservés dans le Fonds de la guerre. Ils révèlent les multiples expériences du feu car on retrouve dans ces témoignages de grands écrivains, à l’image de Henri Barbusse, Roland Dorgelès ou Fritz von Unruh, mais aussi des anonymes.

Ces liens entre le front et l’arrière sont symbolisés par deux petites poupées : Nénette et Rintintin. On portait ces poupées fétiches comme gri-gri pour se protéger des bombardements allemands. Elles étaient très populaires et nous les retrouvons donc dans les livres, cartes postales…Contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est le garçon que l’on nomme Nénette et la fille Rintintin. C’est au dessinateur Francisque Poulbot que nous devons leur naissance en 1913.