Lyon sur tous les fronts !

Une ville dans la grande guerre

Prisonniers de Guerre

Lyon, centre d’échange des prisonniers de guerre

La captivité fut une expérience massive pendant la Grande Guerre. Plus d’un demi-million de soldats français en firent l’expérience, le plus souvent en Allemagne. En 1918, environ 350000 prisonniers allemands étaient retenus captifs en France. Le lien avec le pays d’origine était très encadré et très difficile. Le courrier et les paquets n’en étaient que plus importants, d’autant que les conditions de vie se dégradèrent à mesure que la guerre durait.

La logique de guerre totale, de plus en plus prégnante, se traduisit par une mise au travail – théoriquement encadrée par les conventions de La Haye de 1899 et 1907 – des prisonniers de guerre. Quasi systématique en Allemagne, elle était aussi très importante en France où, en 1916, environ 100 000 prisonniers allemands travaillaient déjà comme à Lyon sur les chantiers du Stade de Gerland et de l’hôpital de Grange-Blanche.

Ces mêmes conventions prévoyaient la possibilité pour les personnels médicaux et pour les prisonniers blessés d’être renvoyés dans leur pays d’origine. La proximité de Lyon avec la Suisse, dont la Croix-Rouge organisait les échanges, en fit la principale plaque-tournante de l’accueil des prisonniers blessés de retour d’Allemagne. Les prisonniers allemands étaient ainsi stationnés à proximité de la gare de Perrache, on en retrouve notamment à l’école du service de santé aux armées avenue Berthelot, avant d’être renvoyés par train en Allemagne via Genève. Du côté allemand, c’est la ville de Constance qui servait de centre d’échange des prisonniers. Si le départ des allemands se faisait discret pour éviter les heurts avec la population, les arrivées de blessés français étaient quant à elles l’occasion de célébrations patriotiques. Celles-ci perdirent un peu de leur importance à mesure que la guerre durait et que la vision de ses foules de blessés français atteignait le moral de la population locale.