Une « ville hôpital »
Lyon mobilisée pour soigner les blessés
Eloignée du front et bénéficiant déjà de solides infrastructures médicales, Lyon accueille de nombreux blessés pendant la guerre. Outre les hôpitaux militaires de Desgenettes et Villemanzy et l’école de service de santé aux armées, les hôpitaux municipaux sont réquisitionnés afin de soigner les hommes venus du front. C’est le cas notamment de l’Hôtel-Dieu, de l’hôpital de la Croix-Rousse ou de celui de la Charité. D’autres structures temporaires pallient au manque de place dans ces hôpitaux civils. Les hôpitaux complémentaires sont placés sous l’autorité du Service de Santé militaires. Les hôpitaux auxiliaires sont quant à eux gérés par la Société de Secours aux Blessés Militaires, l’Union des Femmes de France et l’association des Dames françaises et enfin des hôpitaux bénévoles sont le fruit d’initiatives privées. Ainsi, des écoles, pensionnats, couvents, salles de spectacles, et même des brasseries viennent augmenter considérablement le nombre de lits disponibles dans l’agglomération lyonnaise.
Face à cette guerre moderne et industrielle, la chirurgie connaît de grandes évolutions. A Lyon, Albéric Pont développe la chirurgie maxillo-faciale à destination des gueules cassées. Les frères Lumière œuvrent quant à eux pour la radiographie et les soins des blessés : Auguste met au point le Tulle gras destinée à une meilleure cicatrisation des plaies ; Louis invente la pince Lumière, prothèse de bras pour les soldats mutilés.
Dès novembre 1914, Edouard Herriot propose la création d’écoles professionnelles de blessés destinées à former les soldats mutilés à de nouveaux métiers afin de leur rendre une certaine autonomie. Plusieurs écoles voient ainsi le jour : la première, au 41 rue Rachais, est l’école Joffre, puis une deuxième à Tourvielle (quartier du Point du Jour à Lyon) qui prend le nom de Foch, enfin une troisième ouvre ses portes en 1919 à Gerland. A terme, c’est dans cette dernière que sont regroupés tous les élèves mutilés. Ils reçoivent ainsi diverses formations : agriculture, menuiserie, comptabilité, cordonnerie, radiotélégraphie. Des jouets pour enfants sont également fabriqués dans ses écoles, les jouets Job.
Lyon mérite bien à cette époque le titre de « ville hôpital ».