Les imposteurs
De manière plus anecdotique peut-être, le nom de Marc Michel Rey se perpétue par le biais d’éditeurs plus ou moins scrupuleux qui transforment le nom du libraire, parfois approximatif, en une véritable marque publicitaire, garante d’une certaine autorité et, manifestement, d’une certaine rentabilité commerciale. C’est ce dont témoigne l’édition des Mémoires historiques, critiques et Anecdotes des reines et régentes de France, publiée « Chez Michel Rey » en 1782. En 1785, c’est à l’adresse « Chez les héritiers de Marc-Michel Rey » que paraît un ouvrage intitulé Eusèbe ou les beaux profits de la vertu. En 1789, une édition du Dictionnaire philosophique de Voltaire porte l’adresse « Chez Marc Michel Rey » alors que l’édition de 1765, publiée en pleine tourmente par l’éditeur hollandais, portait la fausse adresse de Londres. On est tenté d’y voir un ultime hommage au travail du libraire pour la diffusion des textes des Lumières.
Jean-François Dreux du Radier (1714-1780)
Mémoires historiques, critiques et anecdotes des reines et régentes de France. Nouvelle édition, revue, corrigée & considérablement augmentée.
Amsterdam, Michel Rey, 1782, 12°
Fausse-adresse pour une édition probablement française, Marc Michel Rey étant décédé en 1780 comme son fils, François-Bernard. Aucune personne du nom de « Michel Rey » n’existe à cette époque à Amsterdam.
Bibliothèque municipale de Lyon
SJ IF 157/4 (tome 2)
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