Fabriquer un livre au XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, si l’organisation du travail et l’amélioration des machines ont permis quelques améliorations, les principes généraux de l’imprimerie à caractères mobiles n’ont presque pas changé depuis Gutenberg.
Pour faire un livre, il faut donc distinguer plusieurs étapes qui parfois s’entrecroisent. Une fois son texte rédigé, l’auteur le propose à un libraire* qui accepte de l’éditer avec certaines caractéristiques (format, taille des caractères, illustration, etc.). Cela décidé, le libraire confie alors le manuscrit de l’auteur, ou une copie, à un imprimeur* qui compose le texte, imprime une épreuve, corrige le texte et réalise un tirage. Une fois les feuilles* imprimées, le libraire les transmet parfois à un relieur, et entreprend enfin de vendre et diffuser le livre. Tout l’art du libraire est de savoir faire le lien entre les différents acteurs, aux différentes étapes.
Dans le goût de
Si la fabrication du livre relève a priori du travail de l’imprimeur, de nombreuses lettres conservées de Marc Michel Rey montrent que les choix d’édition et d’impression sont objets de discussion, preuves de l’importance accordée à la qualité du livre.
L’une des premières caractéristiques à définir avant de fabriquer un livre est son format bibliographique* :
l’In-folio (ou in-f°) est un grand format, utilisé pour des ouvrages de luxe, des livres liturgiques ou des sommes savantes ;
l’In-quarto (ou in-4°) est un livre de belle taille, semblable à ceux des livres neufs d’aujourd’hui, qui convient à une lecture assidue, savante ou non ;
l’In-octavo (ou in-8) et l’in-12 sont des petits livres, destinés à une lecture plus intime, comme les récits, ou certains livres de piété. Ils sont souvent vendus moins cher.
Le libraire choisit ensuite avec l’imprimeur les caractères avec lesquels il va faire imprimer le livre, ce qu’aujourd’hui nous appelons la « police d’écriture ». La lisibilité et l’esthétique de ces lettres donnent un caractère particulier au livre. Il choisit ensuite la hauteur des caractères utilisés, qu’on appelle leur « corps » mesuré en points. De même, il définit la taille des lignes (indiquée souvent en nombre de « m » par ligne), décide d’un nombre de lignes par page, sélectionne des ornements, commande des illustrations, propose des mises en pages. Toutes ces caractéristiques donnent un style particulier au livre, plus ou moins luxueux, soigné ou élégant.
Surtout, à partir de ces informations, le libraire peut calculer le nombre de caractères par ligne, puis par pages*, et de là un nombre approximatif de pages, et donc un nombre de feuilles. Cela lui permet de se faire une idée du coût de fabrication du livre.
Jean Lévesque de Burigny (1692-1785)
Vie de Grotius, avec l’histoire de ses ouvrages, et des négociations auxquelles il fut employé : par Mr. de Burigny. Avec de nouvelles remarques.
Amsterdam, Marc Michel Rey, 1754, 4°
Bibliothèque municipale de Lyon
157871
Document consultable dans Numelyo
Jean Lévesque de Burigny (1692-1785)
Vie de Grotius, avec l’histoire de ses ouvrages, et des négociations auxquelles il fut employé : par Mr. de Burigny. Avec de nouvelles remarques.
Amsterdam, Marc Michel Rey, 1754, deux tomes 12°
Bibliothèque municipale de Lyon
SJ X 435/28
Document consultable dans Numelyo
Ces deux livres ont paru la même année, ont été imprimés dans le même atelier et proposent exactement les mêmes textes, mais à des formats différents. Le grand est un in-quarto et le petit est un in-12. Habituellement, pour réaliser des formats différents, il faut ranger les caractères, puis tout recomposer car la taille d’une ligne d’in-quarto déborde du format in-12. Cela demande donc un gros travail.
Marc Michel Rey, dans un souci d’économie, utilise ici une astuce. Il fait le choix d’une mise en page en deux colonnes sur l’in-quarto. Le texte est donc d’abord composé au format in-12, puis imprimé. Ensuite, l’ouvrier récupère l’ensemble du bloc de texte de la première page et le place sur le marbre de l’in-quarto. Par cette astuce, répétée page après page et colonne après colonne, il n’est nécessaire de recomposer que les notes de bas de page.
Lettre de Marc Michel Rey à Samuel Formey (1711-1797) du 19 mars 1754
Dans sa lettre du 19 mars 1754 au professeur de philosophie franco-allemand Samuel Formey, Marc Michel Rey accepte la publication d’un « abrégé de Wolff » faisant suite au « Grotius ».
En 1754, Rey vient en effet de publier la Vie de Grotius, qui fut vraisemblablement un succès. Samuel Formey prépare une édition française de textes choisis tirés du Jus nature et du Jus gentium du grand philosophe allemand Christian Wolff (1679-1754), alors sur le point de mourir. Le texte sera effectivement publié chez Rey en 1758, sous le titre Principes du droit et de la nature des gens.
La lettre est intéressante à plus d’un titre. On apprend d’abord que Rey « n’entend point le latin » et qu’il accepte le texte car il a en Formey « une parfaite confiance ». Cette confiance se traduit par la suite quand il propose à Formey de sélectionner, parmi des notes latines que Samuel von Cocceji (ou Coccey) a écrites sur Grotius, celles qui méritent d’être éditées. Il précise en effet qu’il l’ôtera « en ce cas des mains de celui qui y travaille actuellement remarquant qu’il ne possède point cette matière. ». Il s’interroge toutefois sur l’originalité de l’ouvrage : « cet abrégé de Wolff n’a-t-il jamais paru en latin ou en allemand ? »
Cependant, la partie la plus intéressante se situe dans le premier paragraphe de la lettre. Rey donne en effet des détails sur la façon avec laquelle le libraire estime la taille (et le coût) de l’ouvrage : « Les 690 pag[es] de 33 lig[nes] & de 42 lettres donnerai[en]t 33 feuilles dans le meme gout que j’ay imprimé la vie de Grotius [in-quart]to scavoir 54 lignes à 34 lettres [par] collonne [sic] [par] ligne ». Finalement, l’ouvrage ressemble en effet à la Vie de Grotius, publiée en 1754.
La fin de la lettre traite d’un autre sujet. Rey négocie avec un libraire, sur une proposition de diffusion d’un roman. Le professeur Formey jouant simplement le rôle d’intermédiaire. Rey propose d’en acheter 50 « en argent a prix honneste », ou une centaine « en change à la feuille », c’est-à-dire qu’il propose d’échanger 100 romans non pas contre autant de livres, mais contre autant de feuilles imprimées que cela fait. Il discute même de la possibilité d’en prendre 200 s’il a l’exclusivité « pour ce païs ».
Biblioteka Jagiello ?ska (Varsovie), Fonds V. von Ense-Fd Formey, VS 213 K1
Christian Wolff (1679-1754)
Principes du droit de la nature et des gens. Extrait du grand ouvrage latin de Mr. de Wolff. Par Mr. Formey.
Amsterdam, Marc Michel Rey, 1758, 4°
Bibliothèque municipale de Lyon
103881
Document consultable dans Numelyo
Lettre de Jean Nicolas Sébastien Allamand (1713-1787) à Marc Michel Rey du 3 mai 1772
Cette lettre, accompagnée de quelques épreuves, est écrite par Jean-Nicolas Allamand, professeur de mathématiques et de philosophie à Leyde, en mai 1772. L’échange porte sur la mise en page et le choix du caractère d’un livre commandé par Rey. Sans doute Allamand joue-t-il ici le rôle d’intermédiaire avec l’imprimeur. Notons que le libraire commande et l’imprimeur applique : « si donc vous l’approuvez, nous procéderons à l’impression […] on suivra d’ailleurs toutes vos directions ».
Par la suite, interrogé sur le tirage, Allamand propose de tirer « pas moins de 1500 exemplaires » de ce livre « qu’on attend avec impatience en divers païs de l’Europe ». La fin de la lettre traite d’un retard de paiement.
Royal Collections, The Hague, G16-A29, n° 77 et 87
Composition et impression
Chez l’imprimeur, la première étape consiste à composer le texte. Dans une casse, sorte de casier avec plusieurs petites cases, dits cassetins (un par caractère), l’ouvrier compositeur choisit les lettres et les place une par une dans un composteur en bois ou en métal, qui fait la taille d’une ligne de texte. C’est là que le compositeur justifie le texte, en ajoutant des espaces de façon à ce que chaque ligne fasse exactement la même longueur.
Les lignes sont ensuite disposées une à une sur une galée, planche de bois plus ou moins grande selon la taille de la page, et dont les rebords permettent de maintenir le texte. C’est sur la galée que s’effectue la mise en page du texte. La page est ensuite placée sur un « marbre », c’est-à-dire une table, sur laquelle on peut faire des ajustements de mise en page, puis serrer ensemble les différentes pages à imprimer sur une feuille. Ainsi serrées ensemble dans un châssis, ces pages deviennent une « forme ».
La forme est ensuite placée sur une presse. Elle est encrée avec des balles par un premier ouvrier pressier. Un second ouvrier pressier place la feuille sur un cadre relevé appelé le tympan. Il fabrique une feuille qui entoure les pages qui vont être imprimées, appelée « frisquette », la fixe, puis la rabat sur le tympan. Cela permet de s’assurer que les marges restent blanches. Ensuite, il rabat le tympan sur la forme encrée. La forme est ensuite glissée sous la presse, et à l’aide d’une vis sans fin, l’ouvrier baisse le tympan qui appuie la feuille sur la forme encrée et permet d’imprimer le texte. La feuille est ensuite retirée et mise de côté, c’est une épreuve.
L’épreuve est corrigée par le prote, parfois envoyée au libraire, voire à l’auteur. Les corrections sont reportées sur la forme, puis le premier tirage commence en répétant les opérations. Une fois le tirage des premières pages effectué, on change la forme pour mettre les pages composées qui correspondent au verso de la feuille. On reprend les mêmes feuilles, en les plaçant à l’inverse de la première presse, et on imprime le verso de façon identique.
On estime à plusieurs centaines le nombre de feuilles imprimées par jour par une presse et deux ouvriers. Il faut compter souvent plusieurs semaines pour sortir un ouvrage à un ou deux milliers d’exemplaires, mais tout dépend du nombre de feuilles imprimées (et donc du format bibliographique), qui demeure la mesure principale du coût d’un ouvrage.
3 caractères mobiles d’imprimerie
Alphabet romain dans le goût des caractères gravés par Simon-Pierre Fournier le jeune
Corps : 14 points Fournier.
Un caractère, appelé aussi « type », possède de nombreuses faces. La « hauteur en papier », sur laquelle est placé un « cran », incision qui permet au compositeur de placer le type dans le bon sens d’un simple toucher. La largeur du type, appelée la chasse, dépend de la lettre : un « m » a une plus grande chasse qu’un « i ». La hauteur de la partie imprimée, appelée le « corps », doit en revanche être toujours identique pour toutes les lettres d’une même fonte, au risque de ne pas aligner correctement les lettres sur une ligne. Le corps se mesure en « point », dont la taille varie selon les systèmes. Au milieu du XVIIIe siècle, le point Fournier est le plus utilisé, avant d’être détrôné par le point Didot. Les caractères ont généralement un corps de 12 à 16 points, soit de 3 à 6 mm de haut. Le plus utilisé à partir de la fin du XVIIIe siècle étant le Cicero, qui mesure environ 4,5mm.
Musée de l’imprimerie et de la communication graphique de Lyon
Atelier typographique
Planche 1 de l’article « Imprimerie en caractères »
Denis Diderot (1713-1784) (éditeur), [Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers...] : Recueil de planches, sur les arts libéraux, et les arts méchaniques, avec leur explication. Sixième livraison, ou Septieme volume, Paris, Antoine-Claude Briasson et André-François Le Breton, 1769, 2°
Cette planche de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert montre les différentes étapes de la composition. A gauche (fig. 1), on voit un compositeur qui prend des caractères (fig. 4) dans la casse et compose une ligne dans son composteur (fig. 5), en suivant le texte manuscrit de l’auteur sur un petit appareil appelé « visorion ». Au milieu (fig. 2), un autre transfère une ligne composée vers une galée. A droite (fig. 3), un dernier ouvrier égalise bien la hauteur des caractères insérés dans une forme. Au fond, de grandes boîtes renferment différentes fontes. Au plafond, des feuilles imprimées sèchent.
Bibliothèque municipale de Lyon
SJ BD 710/28 planche 1 (reproduction)
Document consultable dans Numelyo
Composteur d’imprimerie métallique (XXe siècle)
Contenant les premières lignes de la fable de J.-B. Rousseau
Le composteur est réglé en fonction de la taille de la ligne décidée, ce qui permet de justifier toutes ses lignes, c’est-à-dire de faire en sorte qu’elles soient toutes alignées à gauche et à droite. Une fois arrivé en fin de ligne, l’ouvrier rajoute des espaces entre les mots ou ajoute un tiret en fin de ligne. Pour la poésie, il lui suffit d’ajouter des espaces jusqu’à la fin de la ligne. Au XVIIIe siècle, les composteurs métalliques venaient de faire leur apparition. Ils étaient utilisés en parallèle de composteur en bois, plus ancien.
Musée de l’imprimerie et de la communication graphique de Lyon
Atelier typographique
Galée d’imprimerie en bois
Contenant le titre et les ornements de la fable de J.-B. Rousseau
La galée est un instrument qui sert à composer la page. Chaque ligne assemblée dans le composteur est ensuite placée sur la galée, de manière à former la page. On peut y effectuer des corrections diverses sur le texte ou la mise en page. Puis le texte est déplacé, à l’aide d’une ficelle, dans une « forme », avec les autres pages imprimées sur la même feuille. Les galées en bois étaient encore courantes au XVIIIe siècle.
Musée de l’imprimerie et de la communication graphique de Lyon
Atelier typographique
Planche 14 de l’article « Imprimerie en caractères »
Denis Diderot (1713-1784) (éditeur), [Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers...] : Recueil de planches, sur les arts libéraux, et les arts méchaniques, avec leur explication. Sixième livraison, ou Septieme volume, Paris, Antoine-Claude Briasson et André-François Le Breton, 1769, 2°
Cette planche de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert montre l’impression d’une feuille pour un in-quarto. La feuille blanche (Y) est placée sur le tympan (fig. 1 et SQRT). Un ouvrier encre les balles (fig. 4), puis la forme (fig. 2 et XPOR). L’ouvrier rabat la frisquette (VSTX) sur la feuille, la fixe, puis rabat le tympan (SQRT) sur la forme. L’ensemble est placé sous la presse à l’aide de la manivelle (P) et on abaisse la platine à l’aide d’un barreau et d’une vis sans fin (fig. 3). Les feuilles imprimées sont stockées à l’arrière en attendant l’impression des versos (fig. 4 et Z).
Bibliothèque municipale de Lyon
SJ BD 710/28 planche 1 (reproduction)
Document consultable dans Numelyo
Cahier S déplié original (p. 273-288)
François-Marie Arouet dit Voltaire, Oeuvres complètes, Paris, Société littéraire-typographique, 1785-89, 8°, Tome XI
Cette feuille, d’un format dit « lombard » (46 x 57cm environ), a été utilisée en 1785 pour l’impression d’un cahier in-octavo. Les pliures et les numéros de pages montrent que la feuille est pliée trois fois pour obtenir un cahier. La première page (p. 273) est notée S, en bas à droite du texte. C’est une « signature » : chaque cahier se voit en effet attribué une lettre pour permettre au relieur de trier les cahiers dans le bon ordre, sans tenir compte de la pagination, qui parfois comporte des erreurs ou des sauts. D’autres feuillets sont notés S2 (p. 275), S3 (p. 277), etc. Cela permet de plier la feuille dans le bon sens.
Dans tous les exemplaires connus de La Pucelle, le premier feuillet S a été remplacé par un feuillet noté S* imprimé après le tirage. La comparaison de ce seul exemplaire connu du cahier S original permet de voir qu’outre des oublis de virgules, l’original comportait une faute p. 274. On y lit « Ont dédaigné leurs fiers estramaçons. » au lieu de « Ont dégainé leurs fiers estramaçons. » dans les versions corrigées.
Bibliothèque municipale de Lyon
Rés. A 508435
Document consultable dans Numelyo
Jean-Baptiste Rousseau (1670-1741)
Portefeuille de J. B. Rousseau. Contenant diverses piéces de vers & de prose, à lui adressées directement & autres qu’il avoit recueillies.
Amsterdam, Marc Michel Rey, 1751, 12°
Cette page montre le texte imprimé en 1751, que l’on peut voir en cours de composition sur le composteur et la galée précédente.
Bibliothèque municipale de Lyon
SJ B 336/23 T. 01
Document consultable dans Numelyo
Brochure et couverture d’attente
Les feuilles ainsi imprimées, laissées à plat et non pliées, peuvent être transportées dans des tonneaux et être vendues ainsi. Toutefois, au XVIIIe siècle, de plus en plus de libraires préfèrent proposer à leurs clients des livres semi-finis plutôt que des feuilles à plat. Ils demandent donc à des relieurs de réaliser les premières étapes de la reliure, à savoir :
plier les feuilles dans le bon sens pour faire les cahiers ;
coudre les cahiers pour les maintenir ;
placer les cahiers dans le bon ordre, parfois les coudre grossièrement ensemble.
Enfin, le relieur colle une couverture d’attente d’un papier de mauvaise qualité, et qui ne porte aucune indication. C’est ce qu’on appelle un volume broché. Le libraire vendait souvent le livre sous cette forme, charge ensuite au possesseur de le faire relier à son goût, avec des matériaux plus nobles : toile, parchemin, ou cuirs (mouton ou veau le plus souvent). Plus rarement, le libraire propose à son client une prestation de reliure plus soignée qu’il sous-traite.
Ainsi, pour un même texte, en jouant sur le format, les caractères et leur espacement, les ornements et illustrations, et enfin le type de reliure, le libraire peut proposer une gamme de produits très différents.
Reliure d’attente
Œuvres complètes d’Alexis Piron, publiées par M. Rigoley de Juvigny, conseiller honoraire au Parlement de Metz, de l’Académie des Sciences & Belles-Lettres de Dijon. Tome premier.
Amsterdam, Marc Michel Rey, 1776, neuf tomes 12°
Reliure en cahier d’un ouvrage de format 12° (un cahier liminaire de 2 feuillets, 16 cahiers de 12 feuillets et un demi-cahier de 6 feuillets), typique de la sortie de l’atelier du libraire. Le volume n’étant pas rogné, on peut en déduire que les feuilles d’impression mesurent environ 46 x 35 cm ; elles correspondent à l’époque à un papier Couronne.
Une fois imprimées, les feuilles sont souvent pliées en cahiers qu’on coud rapidement ensemble. Une feuille de papier de qualité médiocre est ensuite collée sur le volume. C’est souvent dans cet état que le livre est vendu. L’acheteur peut enfin le faire relier à sa guise chez un relieur.
Collection privée