Art et féminisme
Intra larue
La street artiste française Intra Larue réalise des sculptures en plâtre de ses seins et les installent sur les murs des rues à Paris mais également à Lyon.
Guerilla Girls
Les Guerrilla girls, des artistes américaines, critiquent depuis 1985 le racisme et le sexisme dans le mode de l’art en produisant un art engagé et contestataire qui renouvelle les pratiques féministes. Pour maintenir leur anonymat et ne pas mettre en péril leurs carrières, elles portent des masques de gorilles et prennent des pseudonymes.
Campagne Feminism in India
Trois femmes les mains levées crient "Assez maintenant !" en réponse à la culture du viol et aux violences faites aux femmes. Cette image s’inscrit dans une campagne réalisée par Feminism in India, une plateforme numérique féministe intersectionnelle. Le projet sous le #GBVinMedia cherche à créer des images éthiques et artistiques, pour que les médias puissent illustrer des articles portant sur les violences sexistes.
« A Noiva » (The Bride ou La Fiancée) de Joana Vasconcelos
Cette artiste portugaise a réalisé un immense lustre, (cinq mètres de haut) fait de 25 000 tampons hygiéniques, qui lui permet d’acquérir une reconnaissance internationale en 2005 à la Biennale de Venise. En 2012, alors qu’elle avait été la première femme invitée à réaliser une exposition au château de Versailles, “A Noiva” est censurée et ne peut être exposée. Ce refus montre le dégoût que provoquent encore les menstruations et les éléments qui leur sont affiliés. Le titre de l’œuvre, La Fiancée, questionne lui la virginité (le fait de ne pas encore avoir eu de relations sexuelles) féminine avant le mariage.
Renaissance de la Vénus Noire, 2010, Billie Zangewa
Artiste malawite, Billie Zangewa utilise beaucoup la soie dans son oeuvre, un matériau aux nombreuses irrégularités. Utiliser la soie c’est donc montrer qu’une beauté existe dans l’imperfection. En représentant des scènes de la vie quotidienne, personnelle et intime qu’elle nomme “Féminisme du quotidien” (comme prendre une douche, amener ses enfants à l’école, lire le journal assise dans un fauteuil), l’artiste cherche à montrer l’esthétique d’actes quotidiens qui apparaissent comme banals. Elle célèbre également la beauté des femmes et notamment celle des femmes noires.
Vagina Painting de Shigeko Kubota
Cette performance artistique, la plus connue de Shigeko Kubota, a été réalisée en juillet 1965 lors du Perpetual Fluxus Festival à New-York. L’artiste, accroupie au sol, peint sur une toile avec un pinceau imbibé de peinture rouge, accroché à sa culotte. Bien que ne pouvant pas être assimilé à de l’art féministe, Shigeko Kubota n’adoptant pas une posture claire à ce sujet, cette performance contribue à alimenter la critique d’une certaine vision des menstruations, perçues dans de nombreuses sociétés comme comme quelque chose de “sale”, de “répugnant”.
Les nanas, Niki de Saint Phalle (1930-2000)
Peintre et sculptrice franco-américaine associée au groupe des Nouveaux Réalistes. Elle a refusé de rejoindre le “mouvement” féministe considérant que son oeuvre incarnait les valeur du féminisme : Les Nanas, une série de sculptures, débutée dans les annes 1960, représentant des femmes dont les rondeurs (poitrines et fesses) en sont un exemple. Le langage expressif et libérateur ainsi que les rondeurs de ses sculptures contrastent avec les figures féminines ultra-minces et sérieuses du mannequinat. A travers ses créations, elles (re)valorisent ainsi tous les types de corps.
Tomboy, 2011 Céline Sciamma
Scénariste et réalisatrice française, Céline Sciamma propose un cinéma qui parle de femmes, d’homosexualité, essaie de s’extraire des clichés et se revendique féministe. Elle est également très engagée au sein du collectif 50/50 pour 2020, créé en 2018 pour promouvoir plus de diversité, de mixité et de parité dans le cinéma français. Les films de Céline Sciamma se caractérisent par ailleurs par un “female gaze” (regard féminin en opposition au “male gaze” : regard masculin), loin de toute sorte de voyeurisme ou de rapport de domination. Dans Tomboy (“garçon manqué” en anglais), Laure, une petite fille de 10 ans, laisse croire à ses nouveaux copains qu’elle est un garçon. Elle intègre alors la bande en tant que “Mickaël”.
Les Gonaïves, Haïti, 2005, Jane Evelyn Atwood (1947-)
Cette photographie a été prise par la photographe franco-américaine Jane Evelyn Atwood en 2005 à Haïti. Fascinée par les mondes clos (c’est-à-dire fermés), elle a pour habitude de photographier les personnes considérées comme à la marge, exclues et produit ainsi une oeuvre très militante. Elle a photographié des prostituées de Pigalle (un quartier parisien) mais également le premier homme atteint du SIDA qui acceptait de témoigner à visage découvert. En neuf ans, elle s’est rendue dans plus de quarante prisons dans le monde entier et a ainsi pu fournir une production photographique considérable de femmes incarcérées. Elle a également photographié des aveugles, des victimes de mines ou des membres de la Légion étrangère (ces derniers dont les membres sont d’ailleurs presque exclusivement des hommes).
Elle refuse le terme de “femme photographe” le considérant comme sexiste et sectaire, son travail ne pouvant pas se réduire à son sexe.