Mon corps









Avortement
L’avortement est légal depuis 1975 et la loi Veil, notamment portée par Simone Veil, ministre de la Santé. L’IVG (interruption volontaire de grossesse) est à la charge à 100% de l’Assurance Maladie depuis 2013. L’anonymat est garanti si les jeunes filles mineures le demandent.
Contraception
La contraception féminine (pilule) est autorisée dès 18 ans depuis la loi Neuwirth (1967). L’accès aux contraceptifs médicaux est gratuit pour les mineures âgées de plus de 15 ans depuis 2013. Celles-ci peuvent avoir accès à certains contraceptifs de façon anonyme si elles le souhaitent. Une version masculine de la pilule est étudiée par les chercheurs ; les plus optimistes pensent qu’elle ne verra pas le jour avant une dizaine d’années.
Port du pantalon
La loi française datant de 1800 interdisant juridiquement le port du pantalon aux femmes est abrogée en 2013. Elle n’était plus appliquée depuis bien longtemps, mais au regard de la loi ce n’est juridiquement légal que depuis huit ans de porter un pantalon lorsque l’on est une fille.
Chaussures à talon
En 2017, la Colombie-Britannique, province au Canada, interdit aux entreprises de forcer leurs employées à porter des talons hauts, cette pratique étant considérée comme dangereuse et discriminatoire. Au Japon, des femmes ont présenté une pétition au gouvernement en juin 2019. Les militantes du mouvement #KuToo (kustu : chaussures et kutsuu : douleurs) critiquent l’obligation implicite faite aux femmes de porter des talons pour trouver un emploi et ensuite travailler dans un bureau. Cela constitue pour elles une “discrimination sexuelle” et du “harcèlement”.
#nobrachallenge (#pasdesoutif)
Le no bra, mouvement et tendance qui consiste à ne pas porter de soutien-gorge, apparaît dans les années 60 aux Etats-Unis. Il fait en 2018 l’objet d’un défi sur les réseaux sociaux. Cet acte peut être considéré comme militant et comme contribuant à la libération du corps des femmes car participant d’une meilleure acceptation de son corps. Il critique également les normes de beauté et l’hypersexualisation dont font l’objet les femmes.
Menstruations
Parler de menstruations (ou règles) est encore compliqué. Dans certaines régions du Népal, le sang des règles, considéré comme impur, entraîne un isolement forcé des femmes. Au Japon, une coutume disant que l’équilibre des goûts serait perdu pendant les règles, empêche les femmes de devenir maître sushi. Les pays occidentaux ne sont pas en reste et de nombreux stéréotypes circulent encore à ce propos.
Protections hygiéniques
En juillet 2019, le quotidien français Le Monde estimait à 3800€ le montant total des protections hygiéniques et des anti-douleurs nécessaires en moyenne à une femme tout au long de sa vie. L’addition augmente si le linge de lit, les sous-vêtements ou les visites médicales (gynécologue, généraliste etc.) sont comptabilisées. Pour lutter contre la “précarité menstruelle” qui touchent en France plus d’un million et demi de femmes, la TVA (une taxe payée obligatoirement lors de tout achat) sur les protections hygiéniques est passée de 20% à 5,5%.
Ménopause et andropause
L’andropause ou déficit androgénique lié à l’âge (DALA) est un phénomène biologique qui touche les hommes entre quarante et cinquante ans. Dans le même temps, les femmes connaissent un processus analogue, la ménopause, qui se caractérise par l’arrêt des règles. Femmes et hommes voient tous deux leur niveau d’hormones -oestrogènes pour les femmes et testostérone pour les hommes- diminuer. Dans les années 1940, l’andropause fait son apparition dans le vocabulaire médical ; son diagnostic est en revanche plus récent. La différence de recherches scientifiques entre ces deux phénomènes tient beaucoup au fait qu’il est dur socialement d’accepter qu’un homme est sujet à des fluctuations d’hormones car “dévalorisant” et “dévirilisant”.
Pilosité
Avec la création de la photographie de mode dans les années 1920, les femmes sont fortement poussées à s’épiler les aisselles. Au fil des années, cette incitation à l’épilation s’étend aux jambes et au maillot. Les poils ne seraient pas compatibles avec les caractéristiques “féminines” traditionnelles telles que la douceur, la beauté, le soin… La pilosité des hommes entretiendrait au contraire, la vision normée (c’est-à-dire diffusée majoritairement dans la société) d’un homme viril, fort, qui prend peu soin de son apparence physique. Les poils féminins sont vus comme quelque chose de “sale” voire même de “répugnant”. Dans les années 1960 et 1970, des féministes choisissent d’arborer fièrement leurs poils dans la logique du slogan “Mon corps m’appartient” et contestent ainsi les injonctions sociales faites aux femmes en matière de pilosité.