Chansons
Au sein du fonds Chomarat, la chanson se révèle être une pratique sociale fortement transversale. Comme le jeu, elle croise de vastes pans de l’histoire politique et culturelle. Elle condense toutes les problématiques du fonds : les cultures populaires, la fascination pour les marges, le genre et la sexualité, la franc-maçonnerie, etc.
Elle apparaît également comme une pratique qui permet à un groupe social de se constituer, de se souder, voire de s’affirmer publiquement. Au XIXe siècle en particulier, la chanson est un des vecteurs de la constitution d’un espace public et d’une politisation, parfois indirecte, des classes populaires.
Elle pose également la question de la représentation des minorités et des groupes marginaux dans les cultures populaires. C’est par exemple le cas du « Juif errant », mythe inventé par le christianisme et l’antijudaïsme chrétien, presque banal dans l’imagerie. C’est aussi la fascination pour le crime et la délinquance. C’est également la présence de l’homosexualité, parfois de façon brutalement homophobe, mais qui témoigne également de la visibilité des sous-cultures LBGTIQ+ au fil du XXème siècle.
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Le « canard » désigne un imprimé occasionnel retraçant l’actualité et vendu dans la rue. Dédiés aux faits divers, lesquels étaient mis en chanson et inspiraient des « complaintes criminelles », les « canards sanglants » connaissaient d’énormes succès. Celui-ci a été décliné en plusieurs versions. Censés être réels, les crimes relatés pouvaient parfois s’avérer totalement fictifs.

Angélina Lamy (paroles) et Charles Pourny (musique), L’Impôt des célibataires. Marseillaise féminine, Paris, Le Bailly éditeur, 1890.
Bm Lyon, Chomarat Ms 2184 (32)