LGBTQI+
La création de centres d’archives LGBTQI+ reflète la conscience des groupes minoritaires de devoir porter leurs luttes dans la culture et dans l’histoire, contre l’effacement et la reproduction des dominations. Au sujet des déportés pour homosexualité dont l’existence a été longtemps niée, Guy Hocquenghem écrivait qu’ils étaient « morts deux fois : personne ne s’en souvient, pas même les familles. » Ce n’est pas seulement une préoccupation des minoritaires sexuels : « l’Histoire est un hymne aux Blancs écrit par des Blancs » qui « détiennent le droit de nous laisser entrer ou non dans l’Histoire », affirmait l’écrivain afro-américain James Baldwin.
Pionnière, la bibliothèque de Lyon a accueilli dès 2002 les « Assises de la mémoire gay et lesbienne », puis, en 2005, l’exposition « Follement gay ! » dont Michel Chomarat était commissaire. La même année, le « Point G », centre de ressources documentaires, a été créé. Avec le fonds Chomarat, la bibliothèque abrite des archives inestimables, ainsi qu’une collection unique dans une institution publique française.
Tentaculaire, partiellement catalogué, le fonds LGBTQI+ se laisse difficilement résumer. Par la cartographie des cultures et des expressions minoritaires qu’il permet de dresser, il donne à voir les multiples manières dont se sont formés des combats politiques et des espaces de résistance, voire de survie, dans des sociétés hostiles.
Ce vinyle est issu d’un spectacle donné en 1980 à Paris, au théâtre Fontaine, à une période d’affirmation politique et culturelle de l’homosexualité. Avec humour, les chansons proposent une description fine des modes de vie homosexuels mais aussi de la domination sociale et de l’homophobie.