Occultisme, ésotérisme et prédictions
Les pratiques occultes et ésotériques, les prédictions et pronostics se situent à l’intersection de multiples intérêts du fonds Chomarat. Elles peuvent constituer des pratiques banales de la vie quotidienne, méprisées par la science et le savoir. Honoré de Balzac, dans Le Cousin Pons (1847), opposait aux disciplines scientifiques du Collège de France les habitudes du peuple de Paris. « On ne se figure pas ce que sont les tireuses de cartes pour les classes inférieures parisiennes, ni l’influence immense qu’elles exercent sur les déterminations des personnes sans instruction. […] La croyance aux sciences occultes est bien plus répandue que ne l’imaginent les savants, les avocats, les notaires, les médecins, les magistrats et les philosophes. » Pratiques douteuses voire dangereuses, elles ont fait l’objet d’une surveillance et d’un contrôle, voire d’une répression.
Occultisme et ésotérisme nourrissent une large fascination culturelle, et de multiples représentations au fil des siècles. Ainsi que l’illustrent les éditions de Nostradamus, ils sont aussi liés à l’histoire du livre : la multiplication des pronostics et almanachs, parfois contrefaits, accompagnés d’illustrations et de riches planches, a profité de la circulation massive de l’imprimé et a nourri une abondante production.
Jean-Baptiste Alliette le Jeune dit Etteilla (1738-1971) est un « tireur de cartes », interprète du tarot. Son Etteilla, ou manière de se récréer avec un jeu de cartes de 1770 est considéré comme un des premiers traités de cartomancie. À une époque d’orientalisme et d’égyptomanie, il attribue l’invention des tarots aux « Égyptiens primitifs ».