Edouard Herriot (1872-1957)
Fils d’officier de l’armée française, Edouard Herriot bénéficie d’une bourse d’étude pour préparer l’Ecole Normale Supérieure dont il sort agrégé de Lettres en 1893. Durant ses années d’études il est au cœur des mouvements intellectuels de l’époque travaillant notamment pour Maurice Barrès, le député républicain François-Antoine Boissy d’Anglas, le sénateur dreyfusard Auguste Scheurer-Kestner.
En 1896, Edouard Herriot est nommé au Lycée Ampère de Lyon. Quelques mois plus tard, il s’inscrit au Parti Radical du 6° arrondissement. Il épouse Blanche Rebatel le 30 octobre 1899. Cette union avec la fille du président du Conseil général du Rhône lui facilite l’entrée en politique. En mai 1904, Herriot est élu au conseil municipal sous l’étiquette radicale. Il devient le 5° adjoint de Victor Augagneur et obtient la charge de l’Instruction Publique.
Lorsque Victor Augagneur quitte la mairie de Lyon pour un poste de gouverneur général à Madagascar, il désigne Herriot comme « héritier ». Par 30 voix sur 52, Herriot est élu maire le 03 novembre 1905. Il le restera jusqu’en 1940 puis de 1945 à sa mort, en 1957, élu en tout à 11 reprises !
Maire bâtisseur, secondé par l’architecte Tony Garnier, Lyon lui doit l’hôpital de Grange-Blanche, le Palais de la Foire (pour la nouvelle Foire de Lyon), les première fouilles du Théâtre romain, la Bourse du travail, les abattoirs et le marché aux bestiaux, le stade de Gerland, le port Rambaud, puis le port du Rhône appelé plus tard port Édouard Herriot…. Près de 80 édifices publics, dédiés à l’instruction, aux œuvres sociales, à la culture ou aux sports, au développement économique de la ville.
Elu sénateur du Rhône en 1912 puis député en 1919, il occupe à plusieurs reprises des postes ministériels et la présidence du Conseil, sans compter ses différentes présidences à la Chambre des députés ainsi qu’au Parti Radical Socialiste. Durant sa carrière nationale, Herriot n’a pas délaissé la vie municipale lyonnaise. Il était à Paris du mardi au vendredi et à Lyon du samedi au lundi.
En 1946, Édouard Herriot l’universitaire (auteur de deux thèses), l’humaniste, homme et ami des lettres, est élu membre de l’Académie française.
Le 30 mars 1957 ont lieu à Lyon les obsèques d’Édouard Herriot. Le maire défunt a droit à l’hommage de près de 100 000 Lyonnais et à des obsèques nationales.
Le Fonds Edouard Herriot
Le fonds Edouard Herriot est entré en 2007 dans les collections de la bibliothèque municipale de Lyon. Il est le fruit du don d’Etienne et Michel Bérard, fils de Suzanne Bérard et petits-fils d’Edouard Herriot.
L’inventaire de ce fonds est désormais en ligne.
Présentation du contenu
Le fonds contient des documents concernant la carrière d’Edouard Herriot en tant que professeur et homme de lettres. Sa carrière politique est peu représentée au regard des multiples fonctions et différents mandats qu’il a occupés (maire de Lyon, député, sénateur, président du conseil, ministre) : les documents présents dans le fonds se concentrent sur les
débuts d’Edouard Herriot à Lyon. En revanche, sa vie politique est évoquée par des documents relatant sa position et ses actions durant la guerre de 1939-1945, précisément en tant que président de la Chambre des députés et surtout pendant sa captivité. C’est un ensemble intéressant regroupant des notes manuscrites (textes publiables mais aussi notes d’écoute prises sur le vif et de la correspondance.
Son travail d’écrivain et d’homme public apparaît au travers des manuscrits de ses oeuvres littéraires publiées ou non, des manuscrits ou exemplaires imprimés de ses cours, conférences, discours, articles et préfaces. Ses archives personnelles renferment des documents datant de sa scolarité, du lycée à la Roche-sur-Yon jusqu’à l’ENS à Paris, des papiers personnels et de la correspondance, ainsi que des agendas et carnets de voyage. Enfin, on trouve certains documents émanant de Suzanne Bérard, et en particulier de la correspondance ou des notes à propos du fonds d’archives lui-même. Le fonds comprend un grand nombre de documents manuscrits. La plupart de ces documents sont structurés de façon semblable : la page est organisée en deux colonnes :
à droite, le texte. En général il n’est rédigé entièrement que sur les premières pages, puis la trame des notes semble de plus en plus lâche, jusqu’à se réduire à quelques formules ou citations.
à gauche, un espace laissé vierge pour d’éventuelle notes ou corrections.