Le Carillon de l’Hôtel de Ville de Lyon
Adresse
1 Place de la Comédie, 69001 Lyon
Création ou construction
11 Novembre 1919 : inauguration par le maître-carillonneur d’Anvers Staf Nees. Il s’agit d’une commande du Conseil municipal remontant au 16 février 1914.
Description
Le carillon de l’Hôtel de Ville comporte 29 cloches en 2 octaves chromatiques complétées par l’ancien tétracorde grave. 25 cloches, s’étendant du Mi 3 (cloche de 936 kg) au Mi 5 (cloche de 34 kg) sont fondues, en 1918, par la Maison Burdin, spécialiste à Lyon de ce genre de travaux. Leur poids total est de 5900 kilos. Elles rejoignent les 4 cloches, dont un bourdon de 5 tonnes, sonnant les heures, les quarts et les demies, coulées par le fondeur Léonard Dupont entre 1645 et 1675.
Une machine à carillonner mise au point par Désiré Sommers, célèbre facteur de carillons de Malines (Belgique) est également commandée pour jouer des mélodies en automatique à divers moments de la journée. Ce clavier permet de jouer à volonté à la main, comme sur un piano les jours de fêtes ou de solennités n’importe quel air tandis que le carillon automatique joue de 8 heures du matin à 8 heures du soir, deux airs alternant d’heure en heure.
Ce mécanisme installé au 2ème étage du beffroi, juste au-dessous du cadran de l’horloge ne modifie pas le caractère architectural de l’édifice. Seules les vitres sont changées laissant la place à des lames de verre formant abat-jour.
Pour actionner cet instrument, le carillonneur rejoint un réduit en empruntant un interminable escalier raide, étroit, et obscur dont les marches semblent taillées dans le mur.
Genres musicaux représentés dans ce lieu
Les Lyonnais peuvent entendre un concert donné au Carillon de l’Hôtel de Ville à chaque fête de l’Armistice et à chaque 14 juillet ainsi qu’environ 25 concerts annuels. S’ajoutent à cela les concerts accueillant les délégations étrangères et visiteurs officiels.
Les programmes sont variés et peuvent être des pièces pour carillons anciens ou modernes, des adaptations de pièces pour pianos à la demande, des pièces folkloriques de toutes les provinces françaises et étrangères mais aussi des chansons de l’époque comme La Madelon (musique de Camille Robert) ou Vous êtes si jolie (Musique : Paul Delmet).
Carillonneurs
Jean-Louis Debard de 1919 à 1939
Louis Chavand de 1939 à 1952
André Combe de 1952 à 1986
Jean-Bernard Lemoine (1986 à 2002
Charles Dairay, maître carillonneur, officie actuellement pour la Ville de Lyon
Charles Dairay, maître carilloneur
Charles Dairay est maître carillonneur (diplôme obtenu en 1996), médaille d’or et 1er prix au Conservatoire National de Région de Douai. Elève d’Aimé Lombaert, célèbre maître carillonneur de Bruges, il remporte plusieurs prix d’interprétation dans des concours internationaux.
En 2004, il est lauréat du diplôme d’excellence Jef Denijn avec haute distinction (degré le plus haut) à l’École royale de carillon de Malines. À l’heure actuelle, il est le seul français détenteur de ce titre. L’Ecole internationale de Malines est la plus ancienne pour le carillon. Elle a été créée en 1922 par Jef Denijn et est reconnue mondialement comme la maison mère de toutes les autres.
Charles Dairay est depuis 2000 professeur de carillon à l’Ecole de musique de Saint-Amand-les-Eaux (France), une des 5 écoles françaises proposant l’enseignement du carillon, et depuis 2008, professeur de carillon à l’Académie de musique de Deinze (Belgique).
Il est actuellement titulaire du carillon de Saint-Amand-les-Eaux (59).
Quel rapport avec Edouard Herriot ?
Lors d’un voyage d’études du Conseil municipal en Belgique, M. Herriot et Rambaud, charmés par les carillons d’Anvers, Bruges et Gand, décident d’ajouter aux quatre grosses cloches (4300 kg, 2100 kg, 1200 kg et 900 kg) qui sonnent les heures, les quarts et les demies un carillon assez complet pour jouer des airs connus. M. Meysson, architecte de la Ville chargé du dossier, découvre 5150 kilos de cloches inutilisées (4300 kilos à l’Eglise St Pierre, 80 à la mairie du 5ème, 65 dans un immeuble de la rue de Sèze, 700 au Grand-Théâtre) qui sont refondues et réutilisées. Il insiste sur la nécessité d’avoir au moins 25 cloches, donnant deux octaves chromatiques. Le coût est estimé à quelques dizaines de milliers de francs.
Histoire du lieu
Lyon peut se targuer d’être l’une des villes les mieux fournies en art campanaire. Cette particularité lui vaut le surnom de Ville Sonnante par Rabelais et plus tard celui de Ville aux cent mille cloches. L’influence religieuse en est la principale raison, mais est aidée par la topographie de Lyon, principalement des quartiers rive droite de la Saône et de la Presqu’île qui entre les deux fleuves forment avec les hautes collines de la Croix-Rousse et de Fourvière, une véritable boîte de résonance dont on ne trouve de réplique nulle part. Il faut ajouter à cela le talent des maîtres fondeurs régionaux pour l’exécution de ces pianos aériens.
Outre le carillon du beffroi de l’Hôtel de Ville, les Lyonnais peuvent entendre d’autres carillons, notamment ceux de Fourvière (13 cloches), de Sainte-Croix (14 cloches), de Saint-Pierre de Vaise (14 cloches) ; de Saint-Paul (11 cloches), de celui de l’Annonciation (10 cloches), de Saint-Georges et de Saint-Irénée.
- Pour en savoir plus : quatre films réalisés par la Direction de la Communication et le Service patrimoine de la Ville de lyon sur l’histoire du carillon de l’Hôtel-de-Ville.