L’envers du Grand-Théâtre

Gustave Girrane est chargé en 1896 par le Progrès de réaliser des reportages sur l’envers du Théâtre. Autorisé à pénétrer dans les coulisses du Grand-théâtre, il est très impressionné par la complexité et la dangerosité des manœuvres de changement des décors.

Il entreprend de chercher des solutions pour augmenter la solidité et la stabilité des décors, réduire les risques d’incendie, mais aussi pour réaliser des décors plus esthétiques.

Convaincu de la nécessité de changer le décor en bloc et non par parties, il invente alors un système de double-scène : pendant qu’on jouerait sur l’une des scènes, l’autre se préparerait et vice-versa. Les deux scènes seraient totalement indépendantes, chacune avec son plateau, son dessous, son gril, son mécanisme, son éclairage et se présenterait au public par un système de va et vient, grâce à un pivot central. Girrane réalise une première maquette en 1905, la montre à Edouard Herriot en 1909. En 1921, associé aux Ateliers Otis-Pifre, il présente un projet qui est adopté par le Conseil municipal.

Entre 1921 et 1922, le Grand-Théâtre fait l’objet de nombreux travaux : on installe la double-scène ou scène tournante ainsi qu’un bar-fumoir dans les dessous du théâtre, on restaure également la salle. Le théâtre rouvre le 15 novembre 1922 avec Carmen, mais en l’absence de Girrane, mort le 15 avril. Pendant l’entracte, on fait fonctionner rideau levé la scène tournante en hommage à son inventeur.

La scène tournante, jugée peu commode par les utilisateurs, est rapidement délaissée au profit des vieux systèmes de contrepoids et d’huile de coude…