Dans les ouvrages commentés, la page est construite de manière à établir une relation aussi efficace que possible entre le texte de référence et les explications ou interprétations dont il fait l’objet.
La forme « encadrante » des commentaires, héritée des manuscrits glosés du Moyen Âge, reste très présente dans les premiers temps de l’imprimerie. Qu’il s’agisse de la Bible, d’œuvres philosophiques, de traités de droit ou de médecine, le texte qui fait autorité est placé au centre de la page et entouré de nombreux commentaires imprimés à l’aide de caractères de plus petite taille. Ce mode de mise en page était contraignant pour l’imprimeur qui devait faire coïncider avec exactitude, sur la même surface de composition, le texte principal et la glose.
Celle-ci disparaît au cours du XVIe siècle avec la mise en forme qu’elle avait suscitée. Désireux de revenir aux sources et d’appliquer aux textes de nouvelles méthodes d’analyse et de critique, les humanistes éliminent les commentaires accumulés au fil du Moyen Âge. Dans les ouvrages qu’ils publient, ils utilisent les marges latérales pour donner des explications ou fournir des références sous la forme de manchettes. Lorsque le volume des annotations est important, elles sont rassemblées à la fin des chapitres ou parfois même en fin d’ouvrage. Il est fréquent d’insérer les développements du commentateur au fil du texte de référence, l’utilisation de caractères de taille ou de style différents permettant de les distinguer aisément.
Des commentaires variés trouvent leur place en tête d’ouvrage et, dans une moindre mesure, à la fin du livre. Ils ont en commun de mettre en valeur le travail de l’auteur ou de l’éditeur scientifique, orientant ainsi le lecteur dans sa découverte et sa réception de l’œuvre.