Impressions premières
La page en révolution de Gutenberg à 1530

Commentaires intercalés

67. Bechoffen, Joannes (actif en 1500)

Quadruplex missalis expositio…
Bâle : Michael Furter, 1505
In-quarto de 84 feuillets non chiffrés

BML, SJ Inc c 003,1, f. F5v-F6r

Johannes Bechoffen, maître en théologie originaire de Bavière, est essentiellement connu pour sa Quadruplex missalis expositio (Quadruple Exposition de la messe). Les pages présentées concernent le canon, l’une des parties essentielles de la messe comprenant notamment la consécration du pain et du vin. Aisément repérable sur la page, le texte du canon est cité phrase par phrase et mis en valeur par une impression en gros caractères. Les commentaires qui l’accompagnent sont doubles et se différencient par leur emplacement comme par la taille des caractères utilisés : de courtes notes explicatives sont placées au-dessus des lignes et liées au texte principal par des lettres minuscules ; des développements plus importants figurent à la suite de chaque phrase du canon. La mise en page de cette œuvre est imprégnée des codes des livres glosés de la fin du Moyen Age. Toutefois l’imprimeur n’a pas opté ici pour une forme encadrante du commentaire : il a préféré l’insérer entre chaque partie du texte.


68. Martin (saint ; † vers 580)

Seneca de quattuor virtutibus cardinalibus
Ouvrage attribué à tort à Sénèque (4 av. J.-C.-65)
Leipzig : Melchior Lotter, 1502
In-quarto de 24 feuillets non chiffrés

BML, Rés 317240, f. B1v-B2r

Ce traité sur les quatre vertus cardinales, généralement intitulé Formula uitae honestae, a longtemps été attribué à tort à Sénèque. Il s’agit en réalité de l’œuvre de saint Martin, évêque de Braga, qui, il est vrai, s’est largement inspiré du philosophe stoïcien. Les pages présentées ici sont consacrées à la prudence et à la magnanimité, vertu associée au courage. Quatre tailles de caractères – tous gothiques – ont été adoptées : la plus grande met en valeur les titres des parties et les titres courants ; les trois autres permettent de différencier, au premier regard, le texte de saint Martin, doté de larges interlignes, sa traduction en allemand, également mise en valeur par un important retrait à droite, et les commentaires en latin, qui, sur cet exemplaire, ont fait l’objet de nombreuses annotations manuscrites.


69. Champier, Symphorien (vers 1472-vers 1539)

Symphonia Platonis cum Aristotele : et Galeni cu[m] Hippocrate D. Symphoriani Cha[m]perij. Hippocratica philosophia eiusdem. Platonica medicina de duplici mundo : cum eiusde[m] scholijs. Speculum medicinale platonicum : & apologia literaru[m] humaniorum
Paris : Josse Bade, 1516
In-octavo de 172 feuillets

BML, Rés 355990, f. 131v-132r

Ce recueil d’œuvres philosophiques de Symphorien Champier renferme notamment la Philosophia platonica, un traité reproduisant des passages du Timée de Platon (vers 427-vers 338 av. J.-C.) introduits par des commentaires de l’humaniste lyonnais. Les uns et les autres ont fait l’objet d’une mise en page identique qui les place au même niveau. Rompant avec le modèle des ouvrages glosés, ce livre apparaît davantage comme un dialogue entre deux auteurs d’époque différente mais faisant tous d’eux autorité. Seule l’indication du nom des auteurs en début de sections – « Champerius » pour « Champier » et « Timeus Platonis » pour « Timée de Platon » – permet de distinguer le texte du philosophe grec des commentaires qui lui sont associés.


70. Aristote (384-322 av. J.-C.)

Contenta decem librorum moralium Aristotelis, tres conuersiones : prima Argyropili Byzantii, secunda Leonardi Aretini, tertia vero antiqua… [Ethique à Nicomaque]
Traduction par Jean Argyropoulos (vers 1410-vers 1480), commentaire par Giorgio Valla (1447-1500), Leonardo Bruni (1370-1444) et Jacques Lefèvre d’Étaples (vers 1450-1536)
Paris : Simon de Colines, 1527 (à l’explicit : 1528)
In-folio de 140 feuillets

BML, Rés 107266, 54v-55r

Cette publication parisienne des œuvres morales d’Aristote offre un bel exemple d’édition humaniste. Un parfait équilibre a été trouvé entre le texte du philosophe grec et les commentaires qui l’accompagnent. Imprimés en petits caractères, ceux-ci sont rassemblés à la fin de chaque chapitre. Un système de renvois a été élaboré pour guider le lecteur : la numérotation des paragraphes permet d’établir de manière immédiate la relation entre le texte d’Aristote et les notes.


71. Martial d’Auvergne (1430-1508)

Aresta amorum. Cum erudita Benedicti Curtii Symphoriani explanatione
Commentaire par Benoît Le Court († 1559)
Lyon, Sébastien Gryphe, 1533
In-quarto de 8 pages non chiffrées, 323 pages chiffrées et 2 pages non chiffrées

BML, Rés 357652, p. 134-135

Quelque 70 ans après la rédaction des Arrêts d’amour de Martial d’Auvergne – une œuvre en français qui met en scène des amants venant exposer leurs plaintes devant le tribunal de l’amour –, le juriste lyonnais Benoît Le Court en propose une édition commentée en latin. L’utilisation de deux fontes de caractères permet de distinguer immédiatement le texte des Arrêts, imprimé en caractères romains, des commentaires de B. Le Court présentés en italique. Les thèmes abordés par celui-ci sont annoncés par des manchettes.

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