Le Rock’n’roll Mops
Dans ce contexte hostile, un groupe de passionnés mené par les frères Demonet tente de créer un lieu dédié au rock : ce sera l’aventure mythique du Rock’n’Roll Mops, qui ouvre ses portes au printemps 1978.
« Le Rock’n’roll Mops ouvrira ses portes le 28 avril. Au programme, une surprise. Une très très grosse surprise, dont on peut déjà dire qu’elle viendra, avec guitares et amplis, de Londres. […] Le Rock’n’roll Mops se composera de trois salles : une de 800 places, une autre de 250 et la dernière qui pourra accueillir une centaine de personnes, le tout réparti sur trois étages avec plein de recoins partout […] Il sera le sanctuaire du hard et du soft rock, la terre d’accueil du blues et du country, le havre de la new wave et du rythme blues. D’autres musique encore y trouveront certainement leur place, cela ne tient qu’à elles […] Groupe locaux, affinez vos riffs, vérifiez votre balance, astiquez vos cuivres, la scène lyonnaise vous attend ».
Deux mois de concerts intenses mémorables voient monter sur scène Jacques Higelin, Téléphone, ou encore les groupes lyonnais Starshooter, Electric Callas et Marie et les Garçons. Le lieu se transforme en temple du rock et de la new-wave et attire un public jeune et nombreux.
Lyon est alors propulsée « capitale du rock » par la presse nationale.
Cette ébullition sera stoppée en plein élan par une fermeture administrative le 30 juin 1978 : une Nuit du Rock réunira une dernière fois la jeunesse lyonnaise et le rock. Tout au long de la nuit monteront sur scène Electric Callas, Marie et les Garçons, Bijou, Starshooter, Téléphone, Ganafoul et bien d’autres.
Face à cet arrêt net de leur projet, les frères Demonet tentent de faire vivre ailleurs un deuxième projet de Rock’n’Roll Mops, et obtiennent de la ville de Lyon la location du théâtre de Fourvière pour y organiser un festival rock d’une nuit, le premier jamais organisé dans ce lieu.