La Case de l’Oncle Tom, d’Harriet Beecher Stowe

La Case de l’Oncle Tom, ouvrage édité en anglais, sous le titre de Uncle Tom’s Cabin, est un roman de la femme de lettres américaine Harriet Beecher Stowe. Elle écrit ce roman, en réponse à l’adoption en 1850 du second « Fugitive Slave Act », qui punit ceux qui aident les esclaves fugitifs, en diminuant leurs droits, ainsi que ceux des esclaves libérés. La majeure partie du livre est rédigée à Brunswick dans le Maine où le mari d’Harriet, Calvin Ellis Stowe, est enseignant.

Cet ouvrage est publié d’abord sous forme de feuilleton - en 40 épisodes - dans le National Era, un journal abolitionniste, à partir du 5 juin 1851. L’éditeur John Jewett, basé à Boston, propose à Harriet Beecher Stowe de transformer le feuilleton en un livre, ce qui est fait le 20 mars 1852. Le succès est immédiat et le roman a un profond impact sur l’état d’esprit des Afro-Américains et de l’esclavage aux États-Unis. Il est surtout l’un des facteurs de l’exacerbation des tensions qui mèneront à la Guerre de Sécession en 1861. L’impact du roman est tel que l’on attribue au Président Abraham Lincoln cette déclaration, prononcée lorsqu’il rencontre Harriet Stowe, au début de la Guerre de Sécession : «  ?C’est donc cette petite dame qui est responsable de cette grande guerre ? ».

Harriet Beecher Stowe, née en 1811 dans le Connectitut, pasteure à la Hartford Female Academy, est une abolitionniste convaincue. Son roman est centré sur le personnage de l’oncle Tom, un esclave noir, patient et tolérant, autour duquel se déroulent les histoires d’autres personnages, aussi bien esclaves que blancs. Ce roman sentimental dépeint la réalité de l’esclavage tout en affirmant que l’amour chrétien peut surmonter une épreuve aussi destructrice que l’esclavage d’êtres humains.

La Case de l’oncle Tom est le roman le plus vendu au XIXe siècle, derrière la Bible. Dans l’année qui suit sa parution, en 1863, 300 000 exemplaires sont écoulés aux États-Unis. Le livre se vend également en Grande-Bretagne, où la première édition est publiée en mai 1852 et s’écoule à 200 000 exemplaires. En quelques années, plus d’un million et demi d’exemplaires sont mis en circulation en Grande-Bretagne, la plupart sont des copies illégales, le même phénomène a lieu aux États-Unis. A la même époque, les traductions - notamment en français, avec comme sous-titre La vie des nègres en Amérique - se multiplient.

Le roman, et encore plus les films et les pièces de théâtre qu’il inspira, contribuèrent à la création de nombreux stéréotypes concernant les Noirs, dont beaucoup persistent encore aujourd’hui dans la société. C’est la raison pour laquelle plusieurs leaders, ou militants des droits civiques, ont remis en cause La Case de l’oncle Tom comme vecteur d’émancipation.

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