Quand on parcourt la vie et l’œuvre de Pier Paolo Pasolini, on est frappé par la violence, tant morale que physique, qui a été son quotidien. Une métaphore vient alors immédiatement à l’esprit, celle du Chemin de Croix et de ses quatorze stations. Comme le Christ, Pasolini, figure emblématique de l’homme blessé, vilipendé, humilié, trahi, s’est chaque fois relevé, pour finalement succomber sous les coups (dans la nuit qui va de la fête de tous les Saints à celle de tous les Morts) dans un terrain vague à Ostia. Sa mort tragique rappelle étrangement celle du Christ crucifié, et Pasolini, avant de donner son dernier souffle, aurait été en droit aussi de crier à la face du monde : "Père, pourquoi m’avez-vous abandonné ?".
- Pier Paolo Pasolini lors du tournage de "Carnet de notes pour une Orestie africaine". 1970.