Raconter son histoire
Le récit de la traversée de l’exil fait entrer l’histoire individuelle dans une Histoire collective.
Au sein de l’Atlas en mouvement, les textes collectés par Mathieu Pernot durant ces dix années de rencontres avec des personnes en exil, ajoutent aux données factuelles des ressentis émotionnels et existentiels poignants. Ces textes, écrits dans la langue d’origine de la personne ayant migré, peuvent évoquer le souvenir du pays dont ils sont exilés, les conditions de leur voyage qui les a menés en France ou bien un témoignage sur leur nouvelle vie dans ce pays d’accueil.
Ces feuillets sont mis en perspective avec un ensemble de manuscrits de différentes natures, présents dans les collections de la bibliothèque. Deux ensembles de documents sont particulièrement mis en avant. Le premier est issu du fonds donné par Alexandre Lacassagne, médecin légiste lyonnais. Analyste en criminologie, ce dernier se penche sur le cas des condamnés en leur demandant de tenir un journal intime. Ces cahiers de détenus, loin de tout amalgame avec la situation des populations migrantes, intègrent l’exposition au titre des témoignages individuels qu’ils constituent. Dans un autre contexte, l’Inventaire des enquêtes auprès des rapatriés sur la situation des régions envahies durant la Première Guerre mondiale constitue également un témoignage important. Initié par le Bureau de recherches des réfugiés et des rapatriés belges et français en 1914, cette collecte d’informations à but philanthropique s’était donnée pour mission de venir au secours des victimes de la guerre et notamment des familles séparées, originaires des régions envahies.