Prendre la mer

Dans le corpus de l’Atlas en mouvement, l’eau est abordée comme un vecteur, portant les hommes et les femmes vers de nouveaux points de vie et de transits. Les aléas et le versant périlleux des traversées au sein d’embarcations précaires, mêlent ici encore données scientifiques et destins individuels. Les cartes et les itinéraires, qui décrivent le chemin parcouru pointent frontalement les naufrages subis lors des déplacements.
En dialogue avec ces états de fait, combinant itinéraires aux lignes épurées et données tragiques, plusieurs ouvrages et estampes de la collection de la bibliothèque sont présentés. Ces documents mettent en avant les recherches sur la manière de comprendre la mer et de l’utiliser pour la navigation.
A travers les siècles, chercheurs et scientifiques ont élaboré des instruments de mesure, parmi lesquels l’astrolabe, un outil d’observation permettant de mesurer la hauteur des étoiles. Décrit par Johann Stöffler en 1535 dans son ouvrage Elucidatio fabricae vsusque astrolabii, il est également présent dans l’estampe de Sébastien Leclerc représentant son cabinet de recherches. Plusieurs estampes, elles aussi réalisées par ce graveur éminent qui fut aussi connu comme ingénieur géographe, jalonnent l’exposition et mettent en avant cette technique.
A ces avancées scientifiques, s’ajoute une vision plus onirique du voyage, dont les collections de la bibliothèque sont riches. Trois d’entre elles sont particulièrement mises en avant. L’Enéide, poème épique écrit par Virgile, entre 29 et 19 avant J-C, décrit le parcours d’Enée, fuyant la ville de Troie détruite avec sa famille en vue de fonder une nouvelle cité. Les aventures de Télémaque, poème écrit par François de Fénelon en 1699, retrace le voyage du héros parti à la recherche de son père, prisonnier sur l’île d’Ogygie et leur retour à Ithaque. Enfin, l’Exode, deuxième livre de Nouveau Testament, relate la libération du peuple juif de l’esclavage en Egypte, et la recherche de la terre promise.