Représenter le lointain
Un regard européen (1450-1950)

Le lointain, jusqu’où ?

Courtesy NASA/JPL-Caltech, PIA11667.
Consulter "Saturn at the equinox" sur le site de l’ESA (visité le 12 octobre 2023)

95. CASSINI IMAGING TEAM
Saturn at the equinox / Saturne à l’équinoxe

NASA / JPL / Space science institute, 12 août 2009
Photographie, 7227 × 3847 pixels pour l’originale.

L’équinoxe désigne le moment précis où le plan de l’équateur d’une planète est aligné avec le centre du soleil. Cela arrive deux fois lors de la rotation d’un astre autour de son étoile. Saturne met environ 30 de nos années terrestres à faire le tour du soleil. Son équinoxe n’intervient donc qu’une fois tous les 15 ans, et a ceci d’exceptionnel que pendant un court instant, ses anneaux ne projettent plus qu’un mince trait d’ombre sur la planète et ne sont plus visibles depuis la Terre.

Cassini-Huygens, à l’origine de la photo, est la mission la plus lointaine à laquelle ait participé une agence européenne à ce jour, quand les sondes américaines Voyager 1 et 2, lancées en 1977, ont quitté l’influence du Soleil en 2013 et parcourent actuellement l’espace interstellaire.

Documentation en ligne
- « PIA11667 : The Rite of Spring », dans Photojounal JPL
Disponible en ligne ( [en ligne], consulté le 12 octobre 2023).

En écho
- « Philae waving », 30 août 2016 (ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA).
Disponible en ligne (consulté le 12 octobre 2023).
Philae est le premier atterrisseur au monde à s’être posé sur une comète (Tchouri en novembre 2014), à l’aide de la sonde Rosetta, dans une mission entièrement dirigée par l’agence spatiale européenne (ESA).


Courtesy ESA / NASA.
Consulter la vidéo complète sur le site de l’ESA (consulté le 12 octobre 2023)

96. Cassini-Huygens : a saturn success story / Cassini-Huygens : récit d’une réussite saturnienne

ESA / NASA, 5 septembre 2017
Vidéo, 4 minutes et 50 secondes pour l’original (extraits).

Du nom des deux premiers savants à étudier Saturne au 17e siècle (le Hollandais Christian Huygens et l’Italien Jean-Dominique Cassini), la mission spatiale Cassini-Huygens a été le fruit d’une coopération entre les agences spatiales américaine (NASA), européenne (ESA) et italienne (ASI). Son ambition : non seulement observer le "système saturnien" (Saturne, ses anneaux, ses 16 lunes) avec la sonde américaine Cassini, mais aussi poser un atterrisseur sur la surface de la plus grosse lune de Saturne : Titan. Après 6 ans de vol, le 25 décembre 2004, le module européen "Huygens" devient ainsi, et reste encore à ce jour, l’objet humain le plus lointain à s’être posé à la surface d’un astre.

Les données récoltées par la sonde Huygens ont permis de montrer que Titan dispose d’une atmosphère dense, d’un climat, de saisons et surtout de rivières, de lacs et de mers... de méthane liquide, ce qui en fait le seul objet connu du système solaire avec la Terre ayant des étendues liquides en surface. Plusieurs exobiologistes étudient la possibilité de genèse d’autres formes de vie sur cette lune, à partir d’ingrédients différents de celles de la Terre (le méthane remplaçant l’eau).
Le vol de la sonde américaine Cassini a, quant à lui, été prolongé plusieurs fois pour atteindre 13 ans. Cela a permis à la sonde de faire d’incroyables découvertes, notamment sur Encélade, autre lune de Saturne. Entièrement recouverte d’une couche de neige de 100 m d’épaisseur, elle contient un océan souterrain d’eau salée, d’où sont expulsés des geysers de glace dont certaines particules ont créé et alimentent l’anneau extérieur de Saturne.

Documentation en ligne
- Vahé Ter Minassian, « Mission Cassini : le saut final », dans CNRS, le journal, 12 septembre 2017.
Disponible en ligne (consulté le 12 octobre 2023).
- Vincent Heidelberg (alias Vicnet), « Treize année autour de Saturne », dans Stardust.
Disponible en ligne (consulté le 12 octobre 2024).

En écho
- « Huygens’ descent to the surface of Titan - DISR movie », dans European Space Agency (ESA), 2 mai 2006
Disponible en ligne (consulté le 12 octobre 2023).
Vue d’artiste compilant toutes les données sur l’atterrissage du module Huygens sur Titan.


Conclusion

Sorti de l’atmosphère terrestre, la gravité et la densité de l’environnement sont beaucoup plus faibles. Des objets peuvent alors atteindre d’incroyables vitesses et se déplacer sur des distances gigantesques. Mais pourquoi tenter des voyages si lointains ?

Les retombées militaires, les objectifs scientifiques et le prestige international sont les trois raisons qui poussent Etats-Unis et URSS à financer d’importants programmes spatiaux à partir du milieu des années 1950. L’Europe parvient à se faire une place dans cette compétition dans les années 1970.

Dès les années 1980, l’espace fait l’objet d’un intérêt économique direct, qui se traduit par la multiplication des satellites de communication et de positionnement et, plus récemment, par une forme de tourisme spatial développée par certaines entreprises privées américaines. Pour autant, l’exploration spatiale à but scientifique n’est pas abandonnée et de nombreux programmes spatiaux visent à mieux connaître l’origine et le fonctionnement de l’univers, à rechercher une vie extraterrestre, et à améliorer notre capacité technologique à habiter d’autres planètes. En arrière-plan se dessine alors l’espoir d’échapper à l’extinction de la vie humaine sur Terre par la colonisation de nouveaux mondes.

Aller toujours plus loin donc, pour tenter de répondre à ces questions : d’où venons-nous ? Sommes-nous seuls ? Pouvons-nous échapper à la mort ?