Comment l’alimentation a façonné les villes
Les villes n’ont pas toujours été là et les archéologues débattent encore pour savoir quel est le premier ensemble que l’on peut nommer ainsi. Jéricho vers 8 000 avant J.C. ou Uruk vers 3 500 ?
Cela dépend évidemment des critères que l’on se donne, par exemple pour définir à partir de quelle taille une communauté est obligée de mettre en œuvre une certaine division du travail. Cependant, dès l’origine le transport et l’accès à l’eau apparaissent comme absolument nécessaires dans ces critères d’évolution vers une urbanité. Et l’implantation des premières villes – Lugdunum n’y échappe pas – se fait donc essentiellement à proximité des fleuves et rivières.
Si les hommes préhistoriques ne connaissaient que les circuits courts en ne comptant que sur leurs propres compétences de chasseurs-cueilleurs, le nouvel homme urbain doit désormais négocier sa nourriture avec ses voisins paysans. Relations complexes que tout bon gouvernement devra désormais intégrer dans la gestion de la cité.
Et une fois les villes formées, elles vont devoir se lancer dans des échanges commerciaux qui épouseront la politique diplomatique, la globalisation de l’alimentation s’avère ainsi plus ancienne qu’on ne l’imagine.