Faire ses courses

Longtemps le marché de quartier fut l’espace unique d’approvisionnement pour les urbains. Le paysan pouvait connaître quasiment chacun de ses clients. Très vite la logistique et les économies d’échelle déjà bien connues pour les Foires du Moyen-âge sont venues améliorer les modèles de distribution en remettant au goût du jour les Halles.

S’agissant de l’épicerie de quartier, celle-ci a également évolué rapidement au 19e siècle, à Paris avec Félix Potin et à Lyon avec la Société moderne d’Alimentation qui préfigurent tous deux la place essentielle de la rationalisation et de la rapidité de l’approvisionnement. Mais c’est la voiture, considérablement popularisée dans les années 1960, jointe à l’exode rural, qui a réellement modifié en profondeur les modes de vie et ouvert la voie à de nouvelles façons de faire ses courses avec l’avènement des supermarchés, puis des hypermarchés.

L’idée d’un toit unique qui abrite un maximum de références jouxtant un parking a été mise en œuvre pour la première fois en 1958 avec l'Express-Marché de la société Goulet-Turpin en banlieue parisienne. Mais ce sont Leclerc en Bretagne et Carrefour dans l’Essonne, qui affineront le modèle économique et commercial de ces espaces de vente dans les années 1960.

Parallèlement à cette évolution, les industriels de l’agroalimentaire ont aussi très vite compris l’économie d’échelle que pouvaient représenter ces nouveaux outils de distribution de masse, en fabriquant des produits de plus en plus transformés, de plus en plus normés. Aujourd’hui encore, plus des 3/4 des français font leurs courses en grande et moyenne surface, mais un certain mouvement de reconquête des centres villes se fait jour. Développement durable et nouvelles manières de se déplacer engendrent de nouvelles façons de faire ses courses.

Peter Menzel
Hungry Planet : What the world eats
La famille Patkar pose dans le salon de sa maison de Ujjain, région du Madhya Pradesh, en Inde, devant l’équivalent d’une semaine de nourriture. Jayant (48 ans), Sangeeta (42 ans), leur fille Neha (19 ans), et leur fils Akshay (15 ans).
Méthode de cuisson : cuisinière à gaz / Conservation des aliments : réfrigérateur, congélateur.
La famille Patkar est une des trente familles présentées dans le livre : Hungry
Planet : What the world eats (page 166).
Dépense en nourriture pour une semaine : 39,27 $.(Se référer page 167 du livre pour la liste des aliments)
© Peter Menzel / Cosmos - Extrait du livre Hungry Planet : What the world eats

Essertel, Claude (1959 - ….)
Magasin Carrefour à Vénissieux
Fonds Lyon Figaro, 13 juin 1989.
Bibliothèque municipale de Lyon [P0740 FIGRP00172 008]

Marché Saint-Antoine, Carte Postale, Collection particulière Alimentation Générale