La société moderne de l’alimentation
En matière d’alimentation, les Trente glorieuses pourraient se résumer en deux éloignements majeurs qui sont aujourd’hui au cœur de tous les débats.
D’abord et avant tout, l’éloignement du consommateur urbain de la terre. En effet, dès lors que les 3/4 des achats des Français se font dans les grandes surfaces, d’ailleurs construites le plus souvent sur du foncier agricole, le mangeur perd tout contact avec ceux qui produisent et transportent sa nourriture sur les marchés.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, on doit nourrir 40 millions d’habitants qui ont faim et le deuxième éloignement va se produire avec la transformation et l’arrivée massive des industries agroalimentaires qui mettent alors en vente des produits très lointains, dans leurs formes comme dans leur composition, de leur origine naturelle, quand ils ne sont pas entièrement composés de produits de l’industrie chimique.
Aujourd’hui, ces industries restent incontournables car elles représentent près de 450 000 emplois directs et on estime que 2,4 millions d’emplois sont dépendants de ce secteur. L’agroalimentaire est le deuxième secteur pesant dans la balance commerciale, après l’aéronautique. Les villes s’adaptent à ces mutations et se réorganisent pour se fournir en denrées fraîches grâce à une chaîne d’approvisionnement efficace mais de plus en plus longue.
Sylvestre, Jules (1859-1936)
Société des entrepôts frigorifiques lyonnais : camion
Lyon (Rhône), Juin 1949.
Bibliothèque municipale de Lyon [P0546 S 1359]