1853 marque le début de l’installation d’une première chimie industrielle dans la Vallée de la Chimie, plus précisément à Saint-Fons, encore hameau de la commune de Vénissieux.

Etroitement liées à l’industrie textile, les premières fabrications entrent dans cette chaîne : décreusage, remplissage, apprêt, assouplissage, blanchiment, teinture et impression sont autant d’étapes qui nécessitent l’intervention d’une première chimie à base d’acide sulfurique et de ses dérivés. Les premiers ateliers sont d’abord artisanaux, puis la construction de la « Grande Usine » par les Perret marque un tournant. Cet ensemble va devenir un pôle d’attraction pour les autres usines exploitant ces matières premières, qui elles-mêmes en attirent d’autres. Saint-Gobain, Société Chimique des Usines du Rhône, CIBA, Etablissements Coignet, Audibert-Lavirotte, colorants Picard sont autant d’infrastructures qui s’installent dès cette première période dans ce territoire de la Vallée de la Chimie. Espace qui se caractérise par sa proximité avec le marché économique de Lyon, par la présence d’infrastructures de transport comme le Rhône et le chemin de fer, la présence de l’eau pour les besoins en chimie mais aussi par le caractère peu habité de ces espaces, qui en feront un lieu attractif. Parmi les premières fabrications, on retrouve : l’acide sulfurique et ses dérivés, mais aussi les colorants, les parfums synthétiques, les lance-parfum, la vanilline, l’acide salicylique, ….

C’est la naissance de cette grande zone industrielle chimique du Sud de Lyon, berceau historique de la chimie française. La chimie appliquée au textile a donc permis le développement d’une nouvelle chimie, diversifiée et désormais industrialisée. Bien qu’elle abandonne celle des colorants, la chimie rebondit pour se concentrer sur les domaines pharmaceutiques, les arômes et les textiles synthétiques.