L’organisation du projet
Le projet d’établissement de la bibliothèque met en exergue la mission de forum dans la cité.
1. L’enjeu pour la BmL
2. Le propos public
3. Temporalité de l’événement
4. Élaboration du programme et des contenus : une démarche participative
1. L’enjeu pour la BmL
Le projet d’établissement de la bibliothèque met en exergue la mission de forum dans la cité.
Le pari de l’événement était d’aborder des thématiques qui sont au cœur des collections en sciences humaines et sociales et donc de donner de la matière et du temps pour organiser des débats sur des sujets d’actualité.
L’enjeu d’un tel événement se situe à plusieurs niveaux :
Peu de bibliothèques s’emparent à ce point de ces sujets au cœur des collections en sciences humaines et sociales. Pourtant, il existe une réelle attente du public pour faire de la bibliothèque un lieu de débats et d’échanges et pour proposer des ressources variées, accessibles et exigeantes sur des sujets d’actualité complexes.
Construire un projet avec l’ensemble des équipes de la bibliothèque pour renforcer la transversalité autour de thématiques communes et couvrir l’ensemble du réseau des bibliothèques municipales.
Intégrer de nouvelles pratiques dans le fonctionnement interne des équipes mais également pour l’action culturelle proposée au public : inciter à la participation et à la co-construction de projets, de contenus.
Renforcer l’action culturelle en direction de divers publics :
• Le public jeune par le biais de l’Automne des gones pour les 6-12 ans mais aussi par le biais d’actions pédagogiques en direction des classes de collèges et lycées y compris les filières professionnelles.
• Le public 15-35 ans grâce à des formes moins formelles comme les cafés-débats et autour de projets qui les concernent directement : la fabrique de l’information, le vote, la démocratie au travail.
• Les publics éloignés : d’abord vers les personnes en situation de grande précarité car l’un des axes forts du projet Démocratie portait sur les vies ordinaires et les invisibles de la société souvent oubliés des grands débats et des politiques locales (Sdf, réfugié.e.s, détenu.e.s…). Cela impliquait dès lors d’instaurer des partenariats forts avec des associations comme ATD Quart-Monde ou les Cités d’or, la SAFORE. Le service du bibliobus a également été moteur en ce sens grâce à son expérience d’action hors les murs auprès de centres sociaux ou de la Maison d’arrêt de Corbas.
2. Le propos public
« Il n’est pas une discussion publique, un débat qui d’une façon ou d’une autre, ne dresse un bilan de santé de la démocratie et pointe l’impuissance des institutions. Les citoyen.ne.s ne se sentiraient plus représenté.e.s, trop loin d’une élite politique détachée des vrais enjeux. Pour ce qui est de gouverner, l’expert aurait remplacé le stratège politique, les multinationales et la finance se seraient substituées aux Etats. Et depuis janvier 2015, c’est le socle de nos démocraties, la liberté d’expression qui a été attaquée. Médias de tous bords et éditeurs relaient ces interrogations. La bibliothèque, à travers une part de ses collections en est le témoin.
C’est pourquoi, à l’orée d’une élection présidentielle évidemment sous tension, elle a choisi plutôt de montrer qu’au-delà ou à cause de ce malaise démocratique, de multiples formes d’actions politiques émergent, ressurgissent. La bibliothèque souhaitait se faire l’écho de ces hommes et de ces femmes qui réfléchissent, s’engagent, agissent afin de favoriser pour le plus grand nombre, le sentiment d’appartenance une communauté politique. Des voies se sont ouvertes pour reconnecter l’idéal démocratique au concret de notre quotidien. Nombreuses sont les initiatives, les collectifs, les démarches citoyennes qui visent à redonner le pouvoir et l’envie d’agir à toutes et tous, à tous les niveaux.
Puisqu’elle l’affirme dans son projet d’établissement, la Bibliothèque, Forum dans la cité, espace ouvert, se devait en effet de faire réfléchir aux manières actuelles d’organiser, de transformer nos démocraties ; et de le faire avec un indispensable recul critique.
A l’ensemble des lyonnais.e.s, la Bibliothèque de Lyon a donc proposé durant 5 mois, tout un programme de découvertes, d’échanges, d’ateliers, d’expérimentation et de moments de réflexions collectives autour de notre pouvoir d’agir et des nouvelles manière de mettre et de gérer en commun des ressources, des idées, des espaces… »
3. Temporalité de l’événement
Cet événement a été pensé autour de 3 temps forts :
Le travail en interne avec les collègues et la mise en place de partenariats
La programmation du 15 novembre au 3 mars 2017 : 7 Expositions/ 59 ateliers/ 38 cafés-débats/ 35 conférences
Le forum du 9 au 12 mars 2017
4. Élaboration du programme et des contenus : une démarche participative
Pour initier cette construction collective d’un programme culturel, plusieurs temps de réflexions et de partage d’expériences ont été proposés aux agent.e.s de la bibliothèque :
Juillet 2015 : mise en place d’un comité de pilotage rassemblant des agent.e.s de différents services et bibliothèques (réseau jeunesse, espaces numériques, bibliobus, territoires Saône, Rhône et Presqu’ile, départements société et civilisation, action culturelle).
les enjeux ont été rassemblé dans une note d’intention qui a servi de point de départ à la mobilisation interne mais aussi à la recherche de partenaires « structurants » (cf partie 5 « partenaires ») :
automne et hiver 2015 : présentation du projet à l’ensemble des services de la bibliothèque et du réseau.
4 février 2016 : une matinée « inspirante » ouverte à tout.e.s les agent.e.s avec des collectifs (mairie de Saillans, Alliance citoyenne de Grenoble, association ALDIL et la directrice adjointe de la rédaction de Mediapart, venu.e.s illustrer différents axes du projet.
février 2016 : deux sessions de formation à la participation citoyenne assurée par « Lyon à double sens » pour 37 agent.e.s.
mars 2016 : une foire aux idées avec tou.te.s les volontaires de la bibliothèque pour définir des thématiques à aborder, des formes d’animation, des partenariats. Deux demi-journées de foire aux idées ont été organisées à la Part-Dieu et à Vaise et ont rassemblé 100 personnes. Elles ont été l’occasion de tester des outils de participation tels que le débat mouvant ou le world café.
avril 2016 : mise en place de groupes de travail transversaux notamment autour des projets web radio, médias, bibliothèque vivante.
juin-septembre 2016 : réunions avec les porteurs de projet pour coordonner l’action culturelle sur toute la durée de l’événement.