Gryphe, revue de la bibliothèque municipale de Lyon
Revue de valorisation du patrimoine de la Bibliothèque municipale de Lyon
Gryphe n°30
Décembre 2020
Le nouveau numéro de Gryphe est paru, il offre une « carte blanche à Jacqueline Salmon », artiste photographe en résidence à la bibliothèque de la Part Dieu depuis mai 2018.
C’est un numéro unique en son genre dans la collection tout en conservant l’ADN de la revue de valoriser le patrimoine de la bibliothèque
Ce numéro se compose principalement d’un dialogue entre des photographies de l’artiste et un texte de Christine Bergé, les photographies sont volontairement sans légendes, elles parlent d’elles-mêmes et font un bel écho au texte.
« Vivre livre » le titre du dossier illustre la continuité des thèmes abordés dans les autres numéros de la revue : rangement, bâtiment, catalogue, restauration, acquisitions...et émerveillement.
En prenant le point de vue des livres Christine Bergé et Jacqueline Salmon invitent le lecteur à s’intéresser à ce que les livres ont à nous dire plutôt qu’à ce que l’on peut leur demander.
Un déplacement du regard donc, pour rappeler que l’intérêt du patrimoine est aussi là où on ne l’attend pas.
La surprise et l’émerveillement se poursuivent avec la mise en valeur par un article de Francis Richard introduit par Lore Derail d’un trésor présent de longue date dans nos collections et pourtant assez méconnu : des manuscrits persans illuminés.
Ici la poésie se retrouve jusque dans le tracé des lettres de l’écriture nasta’lîq et dialogue avec les marges décorées d’or.
Édito
Le présent numéro de Gryphe est quelque peu atypique. Il est consacré pour l’essentiel à la carte blanche confiée à la photographe Jacqueline Salmon, en conclusion de la résidence qui lui a permis d’accompagner depuis 2018 les travaux de rénovation du silo de la bibliothèque de la Part-Dieu. Ses images, et les textes de Christine Bergé qui dialoguent avec elles, nous invitent à un voyage subjectif au cœur des collections patrimoniales de la bibliothèque.
Les déménagements et les réorganisations en cours au sein des 17 étages du silo, véritable « donjon du savoir » autour duquel s’organise la bibliothèque, nous rappellent combien ces collections, sous leur apparente immobilité, ont beaucoup voyagé au cours des siècles. Les catalogues aux allures de jeux de pistes, les systèmes de cotation qui s’enchevêtrent et les multiples signes portés sur les livres eux-mêmes, « qui sont comme des tatouages racontant leur parcours », témoignent de leur histoire complexe.
Ce double regard porté sur la bibliothèque et ses fonds patrimoniaux est aussi une forme d’hommage au travail, souvent peu visible mais si nécessaire, de celles et ceux qui ont la charge de les conserver, de les restaurer et de les valoriser.
« Les architectures qui gardent les livres sont transitoires » note fort justement Christine Bergé dans l’un de ses textes. Un jour prochain, le silo sera plein. Les collections, qui ne cessent de croître, vogueront vers d’autres horizons. Le papier, qu’on dit pourtant fragile, finit toujours par triompher de la pierre et du béton.Nicolas Galaud,
directeur de la BmL