La collection jésuite des Fontaines

La Collection jésuite des Fontaines est en dépôt à la Bibliothèque municipale de Lyon. Elle provient du centre culturel jésuite à Chantilly.

Foire aux questions

Les jésuites et leurs bibliothèques

Je ne connais pas l’ordre jésuite, pouvez-vous m’en dire plus ?

La Compagnie de Jésus fut fondée par Ignace de Loyola en 1540. Dirigée par un supérieur général et divisée en provinces géographiques, sa devise est : Ad majorem Dei gloriam ("Pour une plus grande gloire de Dieu"). En 2013, La Compagnie comptait 16 986 membres, répartis dans 112 pays. Le site des Jésuites de la Province d’Europe occidentale francophone constitue une bonne introduction pour mieux connaître l’ordre.

Quelle était la finalité de la Collection jésuite des Fontaines ?

Les bibliothèques rassemblées à Chantilly à partir de 1951 étaient avant tout un outil de formation. Les novices devaient pouvoir y trouver des ressources à même de les accompagner tout au long de leurs quinze années d’apprentissage. Les jésuites tenaient à ce que tous les domaines qu’ils jugeaient utiles d’aborder dans le cadre d’une formation visant l’excellence soient représentés. Ceci explique sa rare diversité. Les œuvres de Saint Augustin y côtoient celles de Darwin, Zola ou Marx.

La Collection des fontaines

Pourquoi la collection jésuite est-elle dite « des Fontaines » ?

Avant son arrivée à Lyon, cette collection se trouvait à Gouvieux, près de Chantilly, au nord de Paris. Le nom des Fontaines correspondait au lieu-dit où le centre culturel se trouvait. Elle est couramment désignée sous diverses appellations :
- Centre documentaire de la Compagnie de Jésus à Lyon (nom mentionné dans la Convention de 1998)
- Collection jésuite des Fontaines
- Collection des Fontaines
- Fonds jésuite

En chiffres ?

• 340000 volumes
• plus de 100000 gravures ou images religieuses (dont la collection du père Charles Cahier)
• 200 incunables (ouvrages imprimés antérieurs à 1501)
• 800 manuscrits anciens et modernes
• 3000 périodiques « morts »
• 280 périodiques « vivants »
• 1900 m² sur 3 étages du silo de conservation
• 9 800 mètres linéaires

Comment ce fonds est-il classé ?

Ce fonds ayant été pensé dans une optique de formation, les livres y sont classés par domaines, et non uniquement par taille et ordre d’arrivée, comme dans la majorité des bibliothèques de conservation. Il s’agit donc d’un classement thématique.

D’où proviennent ces 500 000 documents ?

Ce schéma, bien que non exhaustif, donne une bonne vision d’ensemble. Pour aller plus loin, les travaux de Sheza Moledina font référence en la matière.

Comment le déménagement s’est-il déroulé ?

En deux mois, fin 2008 et début 2009. A noter que les 40 000 Jesuitica ainsi que la majorité des livres de philosophie n’ont pas été transférés à Lyon ; ils sont désormais consultables au Centre Sèvres, facultés jésuites de Paris.

Quels sont les plus beaux ouvrages conservés au sein de cette collection ?

Tout d’abord, l’objectif des Jésuites était d’acquérir de bons livres afin de constituer des bibliothèques de travail et de recherche, non des collections de bibliophiles. Ensuite, tout dépend de ce que l’on appelle un bel ouvrage. L’ancienneté, la rareté, l’édition, l’état, une dédicace… les paramètres sont nombreux. L’exposition virtuelle donne cependant une bonne idée des pièces remarquables qu’elle contient.

Pourquoi trouve-t-on des documents en chinois ?

La grande part des documents en chinois n’est pas à proprement parler d’origine jésuite, puisqu’elle est constituée par la bibliothèque personnelle d’André Yacinthe Rocquette dit André d’Hormon (1881-1965) qui vécut à Pékin de 1906 à 1955 où il œuvra au sein de l’Université franco-chinoise de cette ville - dont il fut l’un des fondateurs -, partagé entre l’enseignement du français et son goût pour la littérature chinoise dont il était un fin connaisseur. A son retour en France, après avoir été chassé de Chine par le pouvoir communiste, il a fait don de sa bibliothèque au Centre culturel de Royaumont qui l’a transmise, après la mort d’André d’Hormon aux jésuites de Chantilly.

Qu’est devenu le fonds slave que possédaient les Jésuites ?

Le fonds slave est aujourd’hui conservé à la bibliothèque de l’ENS de Lyon.

La consultation du fonds

Je suis étudiant(e) ou chercheur/chercheuse, comment faire pour avoir accès à des documents de ce fonds ?

La Collection jésuite des Fontaines est consultable dans la salle de lecture du Fonds Ancien. Sa consultation en respecte le règlement.
Le catalogue des imprimés et des manuscrits est consultable sur le catalogue en ligne de la BmL.
NB : une lettre d’introduction rédigée par leur directeur/directrice de recherche sera demandée aux étudiants souhaitant consulter des documents antérieurs à 1800.

Je suis intéressé-e par la collection à titre personnel, mais je ne suis ni étudiant(e), ni chercheur/chercheuse. Puis-je y avoir accès ?

Oui, mais sous conditions. Toute demande de document antérieur à 1800 devra être validée par l’un des deux conservateurs responsables du fonds ancien. Dans l’éventualité où vous souhaiteriez poser une question à l’un d’entre eux en amont de votre visite : fondsancien@bm-lyon.fr.

Est-il possible d’emprunter des documents du fonds jésuite ?

Les documents jésuites ne peuvent être consultés que sur place. Ils sont repérables sur le catalogue à leurs cotes alphanumériques précédées des lettres « SJ ».
A titre d’exemple, SJ AR 5/103 correspond à l’édition 1877 de L’Assommoir d’Émile Zola.
En revanche, la Bibliothèque continue à acquérir des documents religieux érudits depuis 1999. Conservés au silo, ces documents sont pour la plupart empruntables.

La bibliothèque de Lyon et la Collection des fontaines

Que s’set-il passé depuis l’arrivé du fonds ?

Nous vous invitons à parcourir cet article : 1999-2019 : 20 ans de Collection jésuite des Fontaines à Lyon (juillet 2019).

Quel type d’accord a précédé le transfert d’un tel fonds ?

Une convention a été signée le 20 octobre 1998. Elle impliquait l’ordre jésuite, la Ville de Lyon (mandature Raymond Barre), ainsi que le Pôle Universitaire Lyonnais (aujourd’hui Université de Lyon). La Bibliothèque s’engageait à continuer l’acquisition de documents à hauteur de 300 000 francs par an (environ 46 000 €) ainsi qu’à valoriser auprès d’un large public ce fonds d’exception ; l’Université de Lyon s’engageait à organiser des actions de recherche faisant ressortir la qualité des ouvrages du fonds. La Collection jésuite des Fontaines a été confiée à la Bibliothèque municipale de Lyon pour 50 ans.

Si le fonds vous a été confié pour 50 ans, alors les Jésuites peuvent le reprendre ?

L’ordre jésuite comme la Ville de Lyon sont libres de dénoncer la convention signée le 20 octobre 1998, dans le respect de celle-ci. Au-delà des 50 ans prévus en 1998, la convention sera tacitement reconduite par périodes de 20 ans.

Quels sont aujourd’hui les liens entre l’ordre des Jésuites et la Ville de Lyon ?

La convention de 1998 prévoit la mise en place d’un Conseil Scientifique dont la fonction est d’assurer une collaboration durable entre les parties signataires.
Ses missions sont de :
• veiller au maintien de la cohérence bibliothéconomique du fonds
• proposer les actions concourant à la valorisation du fonds (recherches, colloques, expositions)
• proposer la politique d’acquisition et d’entretien du fonds

Le Conseil Scientifique se réunit en moyenne 2 fois par an, à l’initiative de son responsable, élu par le Conseil.
Présidé depuis 2011 par M. Philippe Martin (Université Lyon 2), il est composé ainsi :
- Provincial de France de la Compagnie de Jésus
- Maire de Lyon
- Directeur de la Bibliothèque municipale de Lyon
- Président de l’Université de Lyon
- Président-e-s des Universités Lyon 2 et Lyon 3
- Directeur de l’ENS-LSH
- Directeur de l’ENSSIB
- Recteur de l’Université Catholique de Lyon

Continuez-vous d’acheter le même type de documents que les Jésuites ?

Dans le cadre de la convention, la Ville de Lyon s’était engagée à continuer l’acquisition de documents religieux érudits : 287 abonnements de périodiques était en cours en 2008, et plus de 10 000 ouvrages ont été acquis depuis 1999. Passant de 300 000 francs en 1999 à 47 000 € en 2008, le budget est resté stable, comme prévu initialement.
Lorsque l’on parle du « fonds jésuite », il est donc très important de dissocier les 500 000 documents confiés par les jésuites, et qui demeurent propriété de l’ordre, des documents acquis depuis 1999 par la Ville de Lyon sur son budget propre.

Continuez-vous d’acheter le même type de documents que les Jésuites ?

La finalité des deux fonds n’est pas la même. La bibliothèque confiée était avant tout un outil de formation à visée encyclopédique. La Bibliothèque municipale de Lyon possédant déjà un fonds encyclopédique, elle a décidé de restreindre les domaines d’acquisition en vue de constituer un pôle d’excellence en matière religieuse. Les autres départements de la bibliothèque de la Part-Dieu acquièrent chacun leurs disciplines respectives.
Les questions principales qui se posent aux responsables du fonds quant aux acquisitions sont :
• le document concerne-t-il le fait religieux ?
• est-il d’un niveau d’érudition justifiant qu’il intègre le fonds ?

Comment les documents sont-ils achetés ?

La Bibliothèque municipale de Lyon est soumise au code des marchés publics, et passe donc par des libraires sélectionnés dans ce cadre.

Achetez-vous encore des livres anciens ?

Non. En revanche, le service de la Collection des Fontaines est rattaché au département du Fonds ancien, dont les collections s’accroissent par achats et dons.