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Bruno Théry

peintre, affichiste

Dans quel contexte as-tu commencé à faire des affiches ?
Disons que je tentais une carrière d’artiste peintre plutôt à Paris. Mais vraiment peintre : j’ai étudié à l’Ecole des Beaux Arts de Marseille, très branchée - on dirait maintenant - arts contemporain, et ensuite à celle de Lyon dans un atelier de peinture plus classique, sans aucune connexion avec le graphisme - je me demande même si cette discipline y était enseignée - mais avec une ouverture très importante avec le TNP - Théâtre National Populaire. Entre autres, j’ai exposé à Paris dans une galerie rue du Faubourg Saint-Honoré à deux pas de l’Etoile et du quartier des grandes agences de communication, et donc de Promo 2000. Son directeur Lionel Chouchan et créateur du festival d’Avoriaz m’a acheté un tableau et a réalisé dans son agence une affiche pour ce prestigieux festival avec ma peinture. Ce fut ma première affiche et un signe car c’était le festival du « Cinéma Fantastique ». A l’époque lorsque l’on me demandait de réaliser une affiche je refusais car je ne m’en sentais pas capable. Après ce hasard j’ai considéré que je pouvais tenter de gagner le budget qui y était souvent alloué, et de profiter de ces occasions pour réaliser des tirages papier des peintures car j’adorais les lithos et autres sérigraphies.

Quelle place prend cette activité d’affichiste dans ta vie professionnelle ?
Je n’ai donc jamais eu de formation de graphiste et ne me considère pas comme tel. Je travaille pour des événements divers et suis accompagné d’une vraie graphiste pour les documents de communication. Nous faisons équipe. Mais je réalise totalement mes affiches et ne rechigne pas à faire le directeur artistique de ma petite équipe. J’ai continué de réaliser de nombreux décors des spectacles pour lesquels je réalisais aussi les affiches mais pas seulement, aussi pour des grands salons genre Pollutec ou pour des villes pour des événements festifs qui souvent aussi accompagnaient les affiches.

La peinture s’est dissoute dans cette intense production d’affiches qui, je le reconnais, m’a complètement dépassé (400 affiches présentées pour une rétrospective présentée à la région Rhône Alpes en avril 2015).

Comment se passent les relations avec le commanditaire lors de la réalisation d’une affiche ?
La liberté et la liberté d’expression se sont toujours imposées à mes choix. C’est principalement dans le théâtre avec des textes d’auteurs et des metteurs en scène aventureux que je me suis exprimé le plus pleinement. Le hasard des rencontres nous met sur la route de quelques compagnies de théâtre dans lesquelles on se retrouve dans les équipes de création et il faut produire sans relâche. Maintenant, il s’agit d’un terrain d’aventures et je me retrouve fatalement dans les lieux de diffusion des spectacles et comme j’ai aussi besoin de sous pour vivre je ne refuse pas des propositions de saisons culturelles et de festivals, surtout lorsque l’on y croise des passionnés d’éducation populaire avec qui j’ai mené des compagnonnages, fidèles et passionnants. La relation avec le commanditaire dépend du commanditaire et est totalement primordiale, dans la mesure où celui ci est allé chercher un artiste pour l’accompagner dans sa création.

Sur le plan créatif, quelles sont tes sources d’inspiration ?
Les questions de l’inspiration et de la technique sont intimement liées, il y va du fond et de la forme, dans la mesure où j’ai une formation d’artiste plasticien, peintre et sculpteur et qui ne dédaigne pas l’architecture. J’adore Bonnard et Miro, Tinguely et Moore, Turner et Fellini et Reiser et Topor... et tellement d’autres qui sont tous dans mon panier à provisions. Sans parler des obsessions et des rêves. Une idée peut s’imposer comme devant répondre à un sujet proposé. Mais ce peut être aussi un mode d’expression, dessin ou peinture ou sculpture qui s’imposera et induira la forme et donc entraînera le spectateur vers sa rêverie afin qu’il s’en empare. Par exemple, l’affiche réalisée pour Diogène... Finalement cette affiche mélange assez bien le fond et la forme, la technique picturale suit et renforce l’idée mais parfois la précède. C’est assez bien LUI et je le voulais le représenter comme sur ces immondes tapisseries de scènes de chasse avec chiens et lions valeureux et saignants, fiers et piteux.

Œuvres exposées

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