Le centre de ressources sur le Genre : le Point G
Bibliographie Sexualité et politique
Cette bibliographie sélective traite des mobilisations politiques autour des questions « LGBT » (lesbiennes, gay, bisexuelles, transgenres et transsexuelles), en France, de 1968 aux années 2000. Il y est question tant des revendications et rapports des militant-e-s à la sphère politique que du traitement de ces questions par les responsables politiques. Les documents, disponibles en divers sites du réseau des bibliothèques municipales de Lyon, sont pour la plupart, ordonnés de manière chronologique.
Elaborée par le Centre de ressources sur le Genre à l’occasion du 4e festival du film gay et lesbien de Saint-Etienne (2008).
Cette bibliographie sélective traite des mobilisations politiques autour des questions « LGBT » (lesbiennes, gay, bisexuelles, transgenres et transsexuelles), en France, de 1968 aux années 2000. Il y est question tant des revendications et rapports des militant-e-s à la sphère politique que du traitement de ces questions par les responsables politiques. Les documents, disponibles en divers sites du réseau des bibliothèques municipales de Lyon, sont pour la plupart, ordonnés de manière chronologique.
- De 1968 à nos jours
- Années 70
- Années 80
- Années 90
- Années 2000
- Alternatives
- Les minorités dans la minorité
- Réflexion générale
De 1968 à nos jours (ouvrages couvrant toute la période)
Entretiens sur la question gay / LE BITOUX Jean (dir.), 2005, Paris, H&O
De l’unique entretien accordé par Jean Paul Sartre sur la question homosexuelle aux deux entretiens avec Michel Foucault sur le même sujet, de l’Europe des années 30 à celle des années 80 avec Daniel Guérin, et du FHAR avec Pierre Hahn, Guy Chevalier et Pierre de Ségovia à la méfiance de Jean Paul Aron pour notre société, ce sont des paroles essentielles que Jean Le Bitoux a recueillies pendant 25 ans. Le paysage n’aurait pas été complet sans la problématique du sida, abordée ici avec Michael Pollak et Daniel Defert
Citoyen de seconde zone, trente ans de lutte pour la reconnaissance de l’homosexualité en France (1971-2002) / LE BITOUX Jean, 2003, Paris, Hachette
Des années 1970 à nos jours, du journal Gai Pied à la Gay Pride et au Pacs, Jean Le Bitoux a été de tous les combats pour la reconnaissance de l’homosexualité en France. Trajectoire individuelle et histoire collective s’entremêlent pour restituer trente années de batailles, d’échecs parfois, mais aussi de victoires âprement remportées. Aujourd’hui, l’homosexualité n’est plus perçue comme un " fléau social ", et les couples du même sexe bénéficient d’une reconnaissance juridique. Ces avancées sonnent-t-elles la fin d’une citoyenneté jusque-là de « seconde zone » ?
Lesbianisme et féminisme, Histoires politiques / CHETCUTI Natacha et MICHARD Claire (dir.), 2003, Paris, L’Harmattan
Renouant avec ce qui a constitué la base des mouvements des années 1970, cet ouvrage réunit des textes de militantes et des textes de chercheures-militantes. Il montre que l’histoire de la pensée lesbienne et féministe des années 1970 à nos jours, est marquée par des alliances, des tensions et des ruptures qui ont des répercussions tant du côté des études universitaires que du côté des pratiques militantes. Il montre aussi que le contenu politique du lesbianisme, dans sa mise en cause de l’ordre établi, est constamment occulté, en particulier celui du lesbianisme radical ? c’est-à-dire matérialiste, au sens philosophique et politique.
La longue marche des gays / MARTEL Frédéric, 2002, Paris, Seuil
L’homosexualité, qui se cantonnait à la vie privée et se vivait plutôt la nuit, devient, après mai 1968, la " question " gay. Elle se transforme en une affaire publique et se vit plus souvent au grand jour. Les références culturelles, essentiellement littéraires dans les années 1950, s’ouvrent au cinéma et à la pop music. L’homosexualité est finalement " dépénalisée " en 1982 et le couple gay légalisé en 1999. En trente ans, du militantisme radical à la lutte contre le sida, du Mouvement des femmes au PACS, la libération gay aura donc contribué à changer en profondeur la société. Frédéric Martel fait revivre les débats et les combats de cette révolution, à la fois individuelle et collective, féminine et masculine, en France et à l’étranger.
Le rose et le noir. Les homosexuels en France depuis 1968 / MARTEL Frédéric, 1996, Paris, Seuil.
Ce livre est une chronique des homosexuels en France, hommes et femmes, de 1968 à nos jours. Depuis trente ans, l’homosexualité est un fil rouge qui permet de relier entre eux des phénomènes majeurs : libération sexuelle, féminisme, mutation des modes de vie, chamboulement intellectuel et, enfin, la lutte tragiquement nécessaire contre le sida. Entre radicalisme et socialisation, l’auteur nous invite à une ample réflexion sur les transformations de la société française.
Années 70 : La « révolution sexuelle »
Le militantisme est alors essentiellement anti-institutionnel.
La révolution du désir. 1970 : la libération homosexuelle / AVELLIS A., 2007 (2006), Hystérie Prod.
DVD
Pour retracer l’histoire du FHAR, Front homosexuel d’action révolutionnaire, Alessandro Avellis fait appel aux figures proches du mouvement, comme la cinéaste Carole Roussopoulos, le philosophe René Schérer ou la photographe Catherine Deudon. Des jeunes du mouvement des Panthères roses complètent ce film patchwork et révèlent la survivance du travail militant des deux personnalités fondatrices, Guy Hocquenghem et Françoise d’Eaubonne.
Ma saison super 8 / AVELLIS A., 2006, Paris, Antiprod.
DVD
Un film librement inspiré de l’histoire du FAHR, et dédié à ses deux leaders, François d’Eaubonne et Guy Hocquenghem. Paris, début des années 1970. Après l’échec de son comité pédérastique dans la Sorbonne occupée de mai 68, Marc, un jeune étudiant, vit tant bien que mal sa condition d’homosexuel.
Bleu, Blanc, Rose : trente années de vie homosexuelle / JEULAND Yves, 2002,Paris, Cinétévé – Forum des images – Ina Entreprise – France 3
DVD
Images d’archives et témoignages d’anonymes et de Jean-Paul Montanari (directeur de Montpellier Danse, fondateur du GLH de Lyon), André Baudry (fondateur d’Arcadie), René-Paul Leraton (sexologue, animateur de Sida Info Services), Jean-Louis Le Bitoux (journaliste, membre du FHAR, fondateur de Gai Pied), Christine Delphy (chercheuses CNRS, fondatrice du MLF et des Gouines rouges)…
Le FAHR (Front homosexuel d’action révolutionnaire), / OUSSOPOULOS C., 2005, Paris, CNC-Images de la culture.
DVD
+ Documents d’époque
FRONT HOMOSEXUEL D’ACTION REVOLUTIONNAIRE, 1976 (1971), Rapport contre la normalité, Paris, Champ Libre.
HOCQUENGHEM G., 1974, L’après mai des faunes, Paris, B. Grasset.
HOCQUENGHEM G., 1972, Le désir homosexuel, Paris, Editions Universitaires.
D’EAUBONNE F., 1970, Eros minoritaire, Paris, André Balland.
Groupe de lesbiennes, Centre des femmes de Lyon, 1978-1980, Quand les femmes s’aiment
Revue
Groupe de Libération Homosexuel (Lyon), 1977-1979, Interlopes
Revue
Recherches n° 12 (mars 1973), Trois Milliards de Pervers : Grande Encyclopédie des homosexualités.
Revue
Tout ! Ce que nous voulons : tout. n° 12, 23 avril 1971.
Revue
Années 80 : Mobilisations contre le sida
C’est au cours de la campagne électorale de 1981 qu’on entend parler pour la première fois d’un vote homosexuel et d’un engagement de la part du candidat de la gauche, François Mitterrand. Si la fraction la plus révolutionnaire du mouvement homosexuel issu de 1968 a dû renoncer à ses idéaux libertaires, un certain droit à l’indifférence semble conquis avec la dépénalisation de l’homosexualité en 1982. La première vague de mobilisation associative face au sida et l’interpellation des pouvoirs publics se fera donc dans une certaine neutralité politique et, de peur du stigmate, sans identification à l’homosexualité. Ainsi assiste-t-on à l’institutionnalisation progressive d’un pouvoir politique qui ne se dit pas ouvertement communautaire. Vers la fin des années 80, on voit parallèlement se former une politique de contre-pouvoir basée sur la visibilité et l’activisme homosexuels.
Nos années sida. 25 ans de guerres intimes / FAVEREAU Eric, 2006, Paris, La Découverte.
A partir d’une dizaine d’entretiens, ou de dialogues, réalisés tout au long de ce quart de siècle avec des acteurs clés de cette lutte (chercheurs et médecins, politiques, militants...), Eric Favereau donne à voir tous ces gestes, anonymes ou spectaculaires, qui, à force de se répéter, ont fini par bâtir une réponse collective.
Agir pour ne pas mourir ! Act Up, les homosexuels et le sida / BROQUA Christophe, 2005, Paris, Presses de Science Po
L’auteur révèle la logique des " actions publiques " d’Act Up, de la violence qui leur est souvent imputée, du lien intime qui les unit à la question de la mort. Il analyse les changements induits par l’apparition de nouveaux traitements de l’infection à VIH. Il montre aussi que les positions controversées adoptées par l’association sur les comportements sexuels des gays traduisent les tensions générées par la normalisation en cours de l’homosexualité et sa contestation.
Act Up Une histoire / LESTRADE Didier, 2000, Paris, Denoël
« Ce pourquoi nous nous battons aujourd’hui aura surtout des répercussions dans quelques années. Je suis convaincu qu’il n’y aura pas de réelle amélioration en terme de prise en charge des malades et d’accès aux traitements tant que nous n’aurons pas édifié un réel contre-pouvoir. (…) Je suis persuadé que les centre de pouvoir doivent être décelés, de façon à rabaisser celui des chercheurs et élever celui des malades. »
Sida et Politique, les premiers affrontements (1981-1987) / FAVRE Pierre (dir.), 1992, Paris, l’Harmattan
1981, en France : les dix premiers cas de sida sont identifiés. Six ans plus tard, en 1987, le sida est au centre du débat politique. Michèle Barzach en fait une « grande cause nationale » ; le Front National en appelle à des mesures d’exception. Les auteurs de cet ouvrage collectif analysent les processus complexes par lesquels les hommes politiques se trouvent saisis d’un problème qu’ils négligeaient ou ignoraient jusqu’alors.
Années 90 : Luttes pour l’égalité civique
Le tissu associatif et institutionnel issu des différentes formes de mobilisation face au sida poursuit son action ; politique d’ « intégration » et rhétorique identitaire ne sont désormais plus forcément opposées. C’est aussi sur ce socle sociologique que s’appuie, dès le début des années 90, la lutte pour la reconnaissance juridique du couple homosexuel, et que l’idée d’une famille issue de ce couple fait son chemin. Cette politique d’intégration et de « normalisation » domine les revendications LGBT. Toutefois, les années 1990 sont aussi celles de l’émergence d’une mouvance queer davantage tournée vers une dynamique de subversion des modèles (hétérosexuels et homosexuels) dominants (voir « Alternatives »)
Sur cet instant fragile… / ERIBON Didier, 2004, Paris, Fayard
Le 5 juin 2004, le maire d’une petite commune du sud de la France mariait un couple d’hommes, déclenchant une étonnante prolifération de discours et mettant en crise aussi bien le Parti socialiste que les diverses obédiences de la psychanalyse. Didier Eribon qui fut, avec un groupe d’intellectuels et de juristes, à l’origine de cette mobilisation en faveur de l’égalité des droits, retrace ici la chronique au jour le jour de ce mouvement citoyen et des réactions qu’il a provoquées.
Amours égales ? Le Pacs, les homosexuels et la gauche / BORILLO Daniel et LASCOUMES Pierre, 2002, Paris, La Découverte.
Le pacte civil de solidarité (Pacs) est partout présenté comme l’une des grandes réformes sociales de la gauche française. Retraçant les grandes lignes de la controverse qui a conduit de la revendication d’un partenariat pour les concubins jusqu’au Pacs, D. Borillo et P. Lascoumes s’attachent à montrer comment la gauche a finalement contourné l’une de ses valeurs cardinales, l’égalité : si la droite politique assume souvent une homophobie explicite, la gauche est « hétérosexiste » par sa croyance dans une hiérarchie des sexualités.
Années 2000 : Lutte pour la reconnaissance de la famille et le droit à la filiation
« En revendiquant d’être reconnue comme un droit, la parenté homosexuelle est apparue à beaucoup comme une pratique subversive, voire terroriste, s’attaquant aux fondements mêmes de la société et des sciences sociales. » Maurice Godelier, Métamorphoses de la parenté (pp. 579-580).
Père comme les autres / GIRARD Christophe, 2006, Paris, Hachette
L’auteur, adjoint au maire de Paris en charge de la culture, répond à des questions qui animent le débat sur les familles homoparentales grâce à son histoire personnelle. Père d’un garçon de 20 ans, il raconte comment affronter le regard des autres, comment parler d’une famille différente à l’école, etc.
L’inversion de la question homosexuelle / FASSIN Eric, 2005, Paris, Amsterdam.
Eric Fassin inscrit les débats français, du pacs à l’ouverture du mariage, et de l’homoparentalité à l’homophobie, dans une réflexion plus large sur les enjeux actuels de l’homosexualité. Sans doute s’agit-il ici d’égalité des droits ; mais en même temps, se joue une critique des normes, au nom de ce qu’on peut appeler la démocratie sexuelle. Dans ce contexte, l’homosexualité et l’homophobie, de même que la conjugalité et la famille, demandent à être repensées stratégiquement.
Au-delà du PaCS. L’expertise familiale à l’épreuve de l’homosexualité / BORILLO Daniel et FASSIN Eric (dir.), 1999, Paris, Presses Universitaires de France
Politiquement, la double question du mariage et de la filiation a été mise entre parenthèse : il s’agit d’ouvrir à l’homosexualité le couple, mais non la famille. Plutôt qu’il ne propose un modèle de contre-expertise, cet ouvrage collectif se réclame d’une logique d’anti-expertise. La fonction politique du débat intellectuel, c’est en effet d’ouvrir, et non de clore le débat démocratique. Ce retour critique sur les arguments mobilisés dans le débat parlementaire sur le Pacs propose un état des lieux de la réflexion sur la famille française comme révélateur de contradictions plus profondes.
Alternatives
Depuis le début des années 1990, la politique queer (dont les théoricien-ne-s sont beaucoup plus prolixes aux U.S.A.) attire l’attention sur la reproduction de formes d’exclusion au sein des communautés LGBT, donne la voix aux minorités dans la minorité et s’appuie sur un militantisme d’alliance. D’autres courants activistes, influencés ou non par la théorie queer, s’en distancient en introduisant des éléments de critique. Certain-e-s auteur-e-s des années 70, oublié-e-s de la politique « intégrationniste » sont remis-e-s en avant.
Le manifeste lesbien / LONDEIX Pauline, 2008, Paris, l’Altiplano
Des féministes des années 1970, proches des Gouines Rouges de Monique Wittig déclaraient que le combat des lesbiennes était à l’intersection de celui des féministes et des pédés. Il faut désormais aller plus loin : le combat des lesbiennes est également et fondamentalement lié indissociable de celui des trans’ et au-delà encore, de celui de toutes les autres minorités opprimées, de la majorité exploitée. Prendre acte du passé pour mieux redéfinir les enjeux actuels que soulèvent les questions lesbiennes et se donner un maximum d’armes pour agir, tel est le défi que relève Le Manifeste lesbien. Pauline Londeix est vice-présidente du collectif IDAHO.
La pensée straight / WITTIG Monique, 2007, Paris, Amsterdam
En 1978, Monique Wittig clôt sa conférence sur « La Pensée straight » par ces mots : « Les lesbiennes ne sont pas des femmes ». L’hétérosexualité n’est ni naturelle, ni un donné : l’hétérosexualité est un régime politique. Il importe donc, pour instaurer la lutte des « classes », de dépasser les catégories « hommes »/ « femmes », catégories normatives et aliénantes. Dans ces conditions, le fait d’être lesbienne, c’est-à-dire hors-la-loi de la structure hétérosexuelle, aussi bien sociale que conceptuelle, est comme une brèche, une fissure permettant enfin de penser ce qui est « toujours déjà là ».
Queer zones, politiques des identités sexuelles et des savoirs / BOURCIER Marie-Hélène, 2006, Paris, Amsterdam
Il s’agit d’une boîte à outils destinée aux activistes en quête de cultures et de politiques sexuelles qui ne soient pas (homo ou hétéro)normatives. Stimulants et provocants, les textes réunis dans ce recueil constituent également une introduction critique à la déconstruction des genres et aux travaux de Judith Butler et de Michel Foucault. Ils mettent de plus en évidence l’apport des subcultures trans, butch et SM à une réflexion plus large sur les relations entre pouvoir et savoir, ainsi que le formidable potentiel des sexualités dissidentes.
Sexpolitique : Queer zones 2, politiques des identités sexuelles et des savoirs / BOURCIER Marie-Hélène, 2005, Paris, La Fabrique
On s’attaquera à cette zone brûlante qu’est la frontière entre la sexualité, les genres, la race et l’espace public. On comprendra que les genres ne sont pas deux mais innombrables, qu’ils sont le résultat de toutes sortes, de constructions, qu’il faut les voir comme des performances, des imitations sans original.
Les minorités dans la minorité
Folles de France. Repenser l’homosexualité masculine / LE TALEC Jean Yves, 2008, Paris, La Découverte
Refusant de considérer les folles comme les accessoires d’une homosexualité prétendument « sérieuse », Jean Yves Le Talec montre que les folles occupent depuis longtemps un espace social, à travers une sous-culture spécifique, le camp. Cet art de l’apparence est en pratique une forme de lien et de langage social, de résistance et de stratégie politique : un zazou sous l’Occupation, une folle de Saint-Germain-des-Prés, une Gazoline du Front homosexuel d’action révolutionnaire ou une Pom-Pom Girl d’Act Up s’inscrivent dans une même histoire de la follie. Ce parcours, depuis les années 1930 jusqu’à nos jours, redonne aux folles une vraie place au sein du mouvement homosexuel, de son histoire mais aussi de son actualité, et permet de penser sous un nouveau jour les liens entre sexe, genre et sexualité.
Histoire des transsexuels en France/ FOERSTER Maxime, 2006, Paris, H&O
Même après la « libération sexuelle », les pouvoirs judiciaires, policiers et psychiatriques mettent en place une répression en vue d’empêcher les transsexuels de changer d’état civil et de faire leur transition dans de bonnes conditions. Les années 80 sont marquées par la figure du Pasteur Doucé qui, avec son Centre du Christ Libérateur, ouvre à la politisation de la question transsexuelle. Son assassinat en 1990 entraînera la création d’un tissu associatif rassemblant transgenres et transsexuels dans la lutte pour la reconnaissance de leur dignité Préface de Henri Cavaillet, ancien ministre, membre honoraire du parlement, ancien député européen.
Changer de sexe. Identités transsexuelles / AUGST-MERELLE Alexandra et NICOT Stéphanie, 2006, Paris, Le Cavalier Bleu
Hier vouées à la clandestinité, aujourd’hui exhibées dans les émissions télé-réalité, les transgenres arrivent sur le devant de la scène. Lassées qu’on parle en leur nom, elles s’expriment désormais publiquement. La question Trans révèle aussi les dysfonctionnements majeurs de la société française et le décalage croissant entre une population attachée au respect de la vie privée et des institutions (médecine, justice, administrations...) arc-boutées sur des visions passéistes. Rédigé par deux transgenres, qui ont fondé en 2004 l’association Trans Aide, le livre brosse le portrait d’une communauté en pleine affirmation de soi et s’efforce de balayer toutes les idées reçues.
Réflexion générale sur la politique de la sexualité et des identités
De la sexualité en démocratie. L’individu libre et ses espaces identitaires / DAOUST Valérie, 2005, Paris, Presses Universitaires de France
L’auteure analyse la sexualité dans les sociétés démocratiques occidentales, à partir des années 1970. La critique des institutions de la sexualité engage l’individu dans un projet réflexif, là où rien n’apparaît défini d’avance. Une existence plus authentique, qui demande l’élaboration de nouvelles identités, ne pourrait se constituer que par une reconnaissance politique de ces identités. Dorénavant, le politique est déterminé par ce qui en était écarté : l’espace de l’intimité sexuelle.La démarche adoptée dans cet ouvrage est doublement comparatiste : entre l’Amérique et l’Europe, entre les textes classiques et les débats contemporains.
Liberté, égalité, sexualités / FABRE Clarisse et FASSIN Eric, 2003, Paris, Belfond
En France, les questions sexuelles font désormais partie de l’actualité politique. Depuis qu’on légifère sur le Pacs et la parité, ces questions investissent la sphère publique : on débat de harcèlement et de violences sexuels, de prostitution et de pornographie, du voile islamique et du mariage homosexuel. Ces questions particulières renvoient à un enjeu plus général : les normes sociales qui définissent le genre et la sexualité ? à la fois les hommes et les femmes, l’hétérosexualité et l’homosexualité.
La culture gaie et lesbienne / RAMBACH Anne et Marine, 2003, Paris, Fayard
Ce livre passe en revue des phénomènes très divers : émergence de mouvements gais de droite, polémiques sur l’homoparentalité, nouveaux discours du monde politique, visibilité des lesbiennes et des gais dans les représentations culturelles, créations de maisons d’édition homosexuelles, etc. En s’appuyant non sur les idéologies mais sur les faits, en plongeant dans l’histoire récente et l’actualité communautaires, il raconte la question gaie et lesbienne de l’intérieur pour l’extérieur.
Papiers d’identité. Interventions sur la question gay / ERIBON Didier, 2000,Paris, Fayard
Didier Eribon rassemble ici une série de textes brefs parus dans les journaux ou prononcés dans les colloques. Vingt fragments d’un discours politique et intellectuel, dont une première partie est consacrées aux « politiques de l’homosexualité ».
Homosexualités, l’adieu aux normes / FORTIN Jacques, 2000, Paris, Textuel
Ni dissolution dans l’indifférence, ni enfermement volontaire dans la célébration d’une différence ! Contre les séparations normatives des idéologies de la différence et contre la ghettoïsation des libertés, Jacques Fortin suggère de « déconstruire les genres pour déconstruire l’homophobie » et dessine un horizon où la catégorie d’homosexualité serait appelée à dépérir dans la diversité et la banalité des pratiques sexuelles. Jacques Fortin est président de l’université d’été euroméditerranéenne des homosexualités, membre du GLH de Marseille et du comité de rédaction de la revue Masque.