La bibliothèque

La bibliothèque de l’Institut franco-chinois de Lyon présente plusieurs particularités.
Tout d’abord, sa mission première était de fournir aux étudiants des matériaux nécessaires à leurs études. C’est ainsi qu’une bibliothèque de documents en langues occidentales – principalement en français, mais aussi en anglais ou en allemand – a été constituée. Riche de plusieurs milliers d’ouvrages et de centaines de titres de périodiques, elle couvre les domaines d’études nécessaires aux pensionnaires de l’Institut : sciences naturelles, appliquées, médicales et sociales, mais également littérature, arts, etc.

Les études se déroulent au sein de l’Institut, puis à l’université de Lyon ou dans des écoles spécialisées de la ville. Les cours sont dispensés en français.

Fait particulièrement notable – et c’est une des grandes qualités de la bibliothèque de l’Institut franco-chinois –, cette bibliothèque comporte une importante collection de documents en chinois.

Les étudiants de l’Institut franco-chinois de Lyon – mis à part quelques-uns qui prirent la Chine pour sujet de thèse – n’ont pas besoin d’une telle bibliothèque chinoise pour leurs études. Pourquoi l’Institut consacre-t-il alors tant d’argent à l’acquisition de plusieurs milliers de livres et à la souscription de nombreux abonnements à des revues chinoises ? La vie particulière que mène alors ces jeunes Chinois exilés à Lyon peut permettre de le comprendre. Loin de leur pays d’origine, à une époque où l’information circule lentement, alors que la situation politique, sociale et économique chinoise est très troublée, ces jeunes intellectuels éprouvent très certainement le besoin de côtoyer quotidiennement des livres en chinois, qu’il s’agisse des classiques et des canons de la pensée chinoise, ou encore d’œuvres littéraires récentes, de textes de penseurs politiques, de revues diffusant des informations récentes, etc. Il faut aussi indiquer la présence dans cette bibliothèque chinoise de nombreux documents ayant appartenu à des étudiants qui, quittant Lyon, les ont offerts à l’Institut. De la même façon, Wu Zhihui a lui aussi donné de nombreux ouvrages qui portent tous sur la couverture une dédicace de sa main.

Xiong Guangchu, bibliothécaire originaire de la province du Hunan, est un proche de Mao Zedong. Il arrive en France en 1920 avec Cai Hesen, Li Fuchun et d’autres, répondant à l’appel du Mouvement travail-études. Entre 1926 et 1937, il est le bibliothécaire de l’Institut et, à ce titre, chargé des acquisitions en langue chinoise. D’autres Chinois remplissent cette tâche, mais moins longtemps. Ils ne sont d’ailleurs pas bibliothécaires, mais exercent cette mission tout en étudiant, voire en remplissant d’autres fonctions administratives.


Les études suivies | La vie politique


Remerciements : Département des Études chinoises - Université Jean Moulin Lyon 3, établissement propriétaire du fonds de l’Institut franco-chinois de Lyon.

Crédit photographique : Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole.