Le fonds chinois 里昂市立圖書館中文部

Cai Yuanpei naît le 11 janvier 1868 à Shaoxing (province du Zheijiang). Issu d’une famille de commerçants aisés qui lui donne une éducation traditionnelle, fondée sur la connaissance des classiques, il passe avec succès les examens impériaux et, dès 1890, obtient le titre de jinshi (docteur).

Durant la deuxième moitié du XIX^e siècle, les confrontations militaires entre la Chine d’un côté, les pays occidentaux et le Japon de l’autre font clairement apparaître le retard de la Chine dans les domaines technologiques. Cai Yuanpei décide alors de se consacrer à l’étude et à la traduction d’ouvrages européens afin de comprendre les raisons de cette suprématie.

Convaincu de la faiblesse du système scolaire chinois, Cai Yuanpei se rend en 1907 en Allemagne, à Berlin puis à Leipzig, où il suit des cours de philosophie, d’esthétique et de psychologie. Durant son séjour en Allemagne, il rédige des manuels pour l’enseignement de la morale dans les écoles secondaires, écrit un ouvrage sur l’histoire de l’éthique chinoise et traduit plusieurs ouvrages allemands en chinois.

En 1911, Cai Yuanpei rentre en Chine et est nommé Ministre de l’éducation par le gouvernement républicain, poste qu’il quitte en 1912 pour protester contre le régime de Yuan Shikai. Il repart en Allemagne pour reprendre ses études.

En 1913, il se rend en France où il apprend le français. Commence alors son œuvre pour l’éducation franco-chinoise, notamment par la création en 1916 de la Société franco-chinoise d’éducation dont il est le président. Cette association permet de faire venir en France plus de deux mille étudiants chinois.

En 1916, Cai Yuanpei est nommé recteur de l’Université de Pékin, poste qu’il occupe jusqu’en 1926. Pendant ces dix années, son action à la tête de l’université contribue à en faire le premier établissement d’enseignement supérieur de Chine. En 1927, il est nommé président du Daxue yuan (Conseil des universités) qui prend la place de l’ancien Ministère de l’éducation. Au début de 1928, il participe activement à la fondation de l’Academia Sinica, destinée à stimuler la recherche scientifique et technologique en Chine.

Cai Yuanpei pèse de tout son poids et de son autorité de recteur de l’Université de Pékin pour organiser l’accueil d’étudiants chinois en France et en Belgique. Il est à l’origine de la proposition faite par Li Shizeng au recteur Paul Joubin de créer une université franco-chinoise à Lyon. Il fait de fréquents séjours à Lyon à la fin de l’année 1920 et en 1921.

Cai Yuanpei tombe malade en 1936 et décède le 5 mars 1940 à Hong Kong, à l’âge de soixante-douze ans.