Le fonds chinois 里昂市立圖書館中文部
Jing Yinyu (1901-1930)
Jing Yinyu, originaire de Suining dans la province du Sichuan, naît en 1901, deuxième fils d’un médecin.
Après la perte de ses parents en 1911, il aurait été envoyé par le curé de son village d’origine faire ses études au collège catholique de Chengdu. Après un passage à Hangzhou, où il rencontre Dai Wangshu et d’autres francophones, il est à Shanghai en 1921, au centre jésuite de Xujiahui (Zikawei). Il poursuit probablement ses études à l’université l’Aurore, tout en fréquentant les cercles littéraires et en particulier les écrivains sichuanais liés à la société littéraire Création (Chuangzaoshe), parmi lesquels Guo Moruo, Lin Ruji, Mao Yibo, Chen Weimo…
Jing Yinyu est introduit sur la scène littéraire chinoise grâce à une lettre que l’écrivain français Romain Rolland, lauréat du prix Nobel de littérature en 1915, lui adresse en juillet 1924 et qui est publiée dans la revue Xiaoshuo yuebao = The Short story magazine. Le nom de Romain Rolland, que Mao Dun vénère, était déjà connu en Chine, mais c’est Jing Yinyu qui assure la première traduction partielle en chinois de son roman-fleuve Jean-Christophe. Avant de quitter son pays pour l’Europe en 1925, Jing Yinyu publie quatre nouvelles qui seront réunies à la fin de la même année dans l’ouvrage Mali (Mary and other stories).
Entre 1925 et octobre 1928, Jing Yinyu voyage en Suisse, où il rencontre Romain Rolland ; il séjourne à Lyon et à Paris. Il travaille à la traduction en français de textes de Lu Xun, avec lequel il entretient des relations épistolaires, qui paraissent dans la revue Europe, fondée par Rolland lui-même. Jing Yinyu livre ainsi la première traduction en langue française de la nouvelle La Véritable histoire d’Ah Q (A-Q zheng zhuan).
Le 16 octobre 1928, Jing Yinyu est admis à l’Institut franco-chinois sous le numéro 248, après avoir passé une épreuve écrite destinée à évaluer son niveau de français.
Dans le même temps, il traduit en chinois Clarté d’Henri Barbusse et établit une anthologie de conteurs chinois modernes (1929).
La maladie dont il souffre ne lui laisse pas de répit. Il est aidé par Romain Rolland qui prend en charge ses frais médicaux. Le 10 janvier 1930, il quitte la France. Le 24 février, il aurait mis fin à ses jours en se jetant à la mer.
Dai Wangshu (1905-1950) | Lin Keming (1901-1999)
Remerciements : Département des Études chinoises - Université Jean Moulin Lyon 3, établissement propriétaire du fonds de l’Institut franco-chinois de Lyon.
Crédit photographique : Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole.