Le fonds chinois 里昂市立圖書館中文部
Pan Yuliang (1894-1977)
Pan Yuliang (née Yang Xiuqing) naît le 22 mai 1894 à Yangzhou (province du Jiangsu).
Elle connaît une enfance particulièrement malheureuse : son père décède l’année de sa naissance et elle est âgée de seulement huit ans lorsqu’elle perd sa mère. À treize ans, elle est vendue comme prostituée par son oncle et passe quatre ans dans une maison close de Wuhu (province de l’Anhui). Elle doit son salut à sa rencontre avec Pan Zanhua, lettré formé au Japon, qu’elle épouse en 1913 (le témoin de cette union serait Chen Duxiu) ; c’est à cette date qu’elle prend le nom de Pan.
Le couple s’établit ensuite à Shanghai. En 1918, Pan Yuliang entre à l’École des beaux-arts de la ville.
En 1921, avec le soutien de son mari, elle décide de partir pour la France et arrive à Lyon en septembre pour faire partie du premier groupe d’étudiants entrant à l’Institut franco-chinois. À Lyon, elle suit des cours à l’École nationale des beaux-arts où elle étudie la peinture à l’huile, puis en 1923 se rend à Paris où elle suit les cours de Lucien Simon (1861-1945), professeur à l’École des beaux-arts. Elle fait alors la connaissance de Xu Beihong (1895-1953).
Elle continue ses études de peinture avec grand succès puis, en 1925, part pour l’Italie. Là, elle étudie la sculpture, perfectionne sa technique de peinture à l’huile et gagne un prix.
De retour en Chine, fin 1928, Pan Yuliang enseigne à l’Académie des beaux-arts de Shanghai et à l’Université nationale de Nanjing sous la direction de Xu Beihong, rentré l’année précédente.
Déçue par l’accueil de ses œuvres dans son pays, Pan Yuliang retourne en France en 1938 pour y rester jusqu’à sa mort. Son décès survient à Paris en 1977 alors qu’elle est dans un très grand dénuement, proche de celui qu’elle a connu dans sa prime jeunesse.
Pan Yuliang fait partie de ces artistes chinois formés en Europe qui ont subi une très forte influence de l’art français, mais dont le style emprunte toutefois aux deux cultures.
Sa peinture, où la couleur joue un rôle de premier plan, est riche en nus et en portraits. La femme y est un sujet particulièrement présent.
Si des musées parisiens (Musée Cernuschi et MNAM) conservent certaines de ses œuvres, la plus grande part se trouve aujourd’hui au Musée provincial de l’Anhui à Hefei, terre d’origine de son mari.
Lin Keming (1901-1999) | Su Xuelin (1900-1999)
Remerciements : Département des Études chinoises - Université Jean Moulin Lyon 3, établissement propriétaire du fonds de l’Institut franco-chinois de Lyon.
Crédit photographique : Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole.