Zhang Ruoming (1902-1958)

Zhang Ruoming naît le 23 février 1902 dans un village du district de Qingyuan (province du Hebei) dans une famille aisée. Son père était militaire.

Lors du Mouvement du 4 mai 1919, Zhang Ruoming participe à plusieurs groupes féministes en compagnie, entre autres, de Guo Longzhen (1894-1931) et Deng Yingchao (1904-1992). Avec Zhou Enlai (1898-1976), elles fondent la Société du réveil (Juewushe), en septembre de cette même année.

En 1920, Zhang Ruoming est emprisonnée six mois, avec d’autres membres de la Société du réveil, pour avoir manifesté contre l’arrestation d’étudiants par la police. Après cet épisode, plusieurs des membres de cette société décident de partir pour la France dans le cadre du mouvement travail-études. Après son arrivée en France, en janvier 1921, Zhang Ruoming ne rejoint pas les étudiants-travailleurs chinois déjà dans les usines françaises mais, tout en apprenant le français, mène des activités de journaliste, à l’instar de Zhou Enlai.

En octobre 1927, Zhang Ruoming devient pensionnaire de l’Institut franco-chinois de Lyon après avoir réussi le concours d’entrée réservé aux Chinois déjà présents en France.

C’est à l’université de Lyon que Zhang Ruoming écrit sa thèse intitulée L’attitude d’André Gide, soutenue et publiée en 1930. Cette thèse fait d’elle la première des étudiantes chinoises à obtenir un doctorat français. André Gide a lui-même déclaré avoir trouvé cette étude de Zhang Ruoming remarquable. Elle attire, d’ailleurs, l’attention de critiques à travers le monde.

Il faut en outre indiquer que Zhang Ruoming fait partie des très rares étudiants chinois en France ayant su poursuivre avec succès des études universitaires tout en menant une intense activité politique.

Cette même année 1930, Zhang Ruoming épouse un étudiant de l’Institut franco-chinois, Yang Kun (1901-1998) qui réside à Lyon depuis 1921. Élève de Marcel Mauss, Yang Kun est considéré comme le père de l’ethnologie chinoise.

Le couple rentre en Chine, via l’Allemagne et l’Urss, en 1930.

Zhang Ruoming consacre alors son temps à l’enseignement de la littérature française et à la traduction d’œuvres chinoises en français. Poussée au suicide lors du mouvement contre les intellectuels de 1958, Zhang Ruoming décède à l’âge de 56 ans.

Sa thèse consacrée à André Gide, a été traduite en chinois et publiée à Pékin en 1994.


Su Xuelin (1900-1999) | Les études suivies


Remerciements : Département des Études chinoises - Université Jean Moulin Lyon 3, établissement propriétaire du fonds de l’Institut franco-chinois de Lyon.

Crédit photographique : Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole.