Le fonds chinois 里昂市立圖書館中文部

Fonds et collection Li Tche-houa

Li Tche-houa</br>(1915-2015) Né à Pékin en 1915, Li Tche-houa (Li Zhihua) fait ses études supérieures au département de français de l’Université franco-chinoise de Pékin où il a pour maître André d’Hormon.

Diplômé en 1937, il part pour la France et est inscrit à l’Institut franco-chinois de Lyon sous le numéro 423.

C’est à la Faculté de lettres de l’Université de Lyon qu’il rencontre Jacqueline Alézaïs qui deviendra sa femme et collaborera à ses travaux de traduction. Il est licencié ès lettres en 1942.

Li Tche-Houa débute sa carrière universitaire en 1948 comme répétiteur à l’INALCO (alors appelé Langues’O), où il a occupé pendant un an le poste du professeur Robert Ruhlman avant de reprendre ses fonctions. Il est nommé maître-assistant à l’Université Paris VIII (Vincennes) où il enseigne jusqu’à sa retraite en 1980.

Infatigable traducteur, Li Tche-houa consacre son temps libre à introduire en France la littérature chinoise. Son œuvre embrasse plusieurs siècles, du théâtre de la dynastie Yuan aux romans contemporains.

Avec le concours de sa femme et de son ancien professeur, André d’Hormon qui assure la révision du texte, il consacre vingt-sept ans à la traduction de ce monument de la littérature chinoise classique qu’est Le Rêve dans le pavillon rouge de Cao Xueqin. L’ouvrage paraît en 1981, avec le soutien de l’Unesco, dans la bibliothèque de la Pléiade (éditions Gallimard).

Il compte parmi les membres fondateurs de l’Association des intellectuels chinois en Europe, créée à Lyon en 1981, dont il est vice-président. À vocation interculturelle, cette association organise des colloques internationaux et édite une revue académique : le Journal of ACSE.

En 1985, il devient membre de l’Association des écrivains chinois. Il se rend en Chine avec son épouse à l’invitation de cette association et donne une série de conférences.

Il est naturalisé français en 1992.

En 2003, certaines associations, dont l’Association chinoise d’études consacrées au Rêve dans le Pavillon rouge, adressent à Li Tche-Houa et Jacqueline Alézaïs leur reconnaissance pour la traduction française intégrale du roman.

En 2006, le Musée de la Littérature moderne chinoise de Pékin ouvre le fonds Li Tche-houa et Jacqueline Alézaïs pour exposer les travaux des deux époux.

Lui remettant les insignes d’officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres en 2006, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication, salue en Li Tche-houa « un grand homme de culture et de communication, un fin lettré, un passeur de savoirs et d’émotions, de mots et de littérature, un immense traducteur. »

En 2014, il avait participé à l’inauguration du Nouvel institut franco-chinois, en présence du président chinois, Xi Jinping, et du sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb.

Li Tche-houa nous a quitté le 21 septembre 2015, à l’âge de cent ans.

Il a fait don de sa bibliothèque personnelle et d’une part de ses archives au fonds chinois de la Bibibliothèque municipale de Lyon. Riche de plusieurs milliers d’ouvrages, cette collection concerne la traduction, la civilisation et la littérature chinoises, aussi bien classique que moderne, avec un intérêt particulier pour Le Rêve dans le pavillon rouge.

Bibliographie sélective de ses traductions :

Cao Xueqin, Le Rêve dans le pavillon rouge, traduction, introduction, notes et variantes par Li Tche-Houa et Jacqueline Alézaïs, révision par André d’Hormon, Gallimard, Paris, 1981, 2 vol.

Lao She, Gens de Pékin, préf. de Paul Bady, trad. du chinois par Paul Bady, Li Tche-houa, Françoise Moreux [et autres], Gallimard, Paris, 1982, 291 p.

Lou Siun, Contes anciens à notre manière, trad. du chinois et présenté par Li Tche-Houa, Gallimard, Paris, 1988, 198 p.

Dai Houying, Étincelles dans les ténèbres, Seuil, Paris, 1987, 441 p.

Bai Hua, Ah ! maman, trad. du chinois par Li Tche-houa et Jacqueline Alézaïs, Belfond, Paris, 1991, 345 p.

Tchen T’ing-yu et Ts’in Kien-fou, Le signe de patience et autres pièces du théâtre des Yuan, trad. du chinois, présenté et annoté par Li Tche-houa, Gallimard, Paris, 1991, 373 p.

Lao She, L’enfant du nouvel an, trad. du chinois par Paul Bady et Li Tche-houa, Gallimard, Paris, 1986, 216 p.