Dai Wangshu (1905-1950)

Dai Wangshu naît non loin de Hangzhou, dans le district de Hangxian (province du Zhejiang) en 1905.

Passionné par la littérature étrangère et plus particulièrement française, il se forge une solide culture à l’Aurore, l’université jésuite de Shanghai. Les années qu’il y passe seront décisives dans sa vie et pour sa carrière littéraire.

Poète et traducteur, il est l’une des principales figures de l’école « moderniste ». Son rôle dans l’introduction de la littérature étrangère en Chine est fondamental, en particulier par ses traductions de poésies et d’ouvrages en prose d’auteurs français, russes, espagnols, italiens...

Vers la fin des années 1920, la publication, en revues, de ses poèmes assoit sa réputation de poète moderniste. Son premier recueil, Ma mémoire (Wo de jiyi), obtient un succès retentissant. La fondation de la revue Xiandai – Les Contemporains (Shanghai, 1932-35) qui prône une littérature indépendante de toute influence politique et dont il est un contributeur important, marque une nouvelle phase dans l’évolution de son parcours littéraire.

Dai Wangshu arrive en France en novembre 1932 avec une solide réputation de poète, d’éditeur et de traducteur. À Paris, il entre en contact avec d’importants hommes de lettres français : André Malraux, Jules Supervielle, André Breton et le jeune René Étiemble, avec lequel il développe nombre de projets de traduction.

Il entre en relation avec Paul Vaillant-Couturier, éditeur du quotidien communiste l’Humanité et représentant de l’organisation « Amis du peuple chinois ». Il contribue à la diffusion des informations concernant la Chine en France, fréquente les cercles de gauche français et s’engage dans des activités anti-fascistes.

Enregistré sous le no 345, il entre à l’Institut franco-chinois de Lyon le 1er octobre 1933 pour y rester jusqu’au 8 février 1935, choisissant la filière littéraire. À Lyon, il partage sa chambre avec Luo Dagang et continue ses activités de traducteur, en partie pour financer son séjour, avec la publication dans Xiandai et Dongfang zazhi - The Eastern Miscellany de textes d’écrivains occidentaux.

Son voyage en Espagne entre l’été et l’automne 1934 constitue l’une des raisons de son expulsion de l’Institut. Il est accusé, par des camarades sympathisants de droite, de s’être rendu en Espagne pour y mener des activités révolutionnaires aux côtés de la gauche espagnole, ce dont il se défend. Cependant, le fait qu’il privilégie son activité littéraire, ainsi que la découverte de la France et de sa culture, aux dépens des cours universitaires joue en sa défaveur. Le règlement de l’Institut interdit en effet aux élèves toute activité politique et leur impose de passer régulièrement des examens en vue d’obtenir un diplôme.

Après son retour en Chine, en 1935, Dai Wangshu continue ses activités, d’abord à Hong Kong puis à Pékin où il décède le 28 février 1950.


Chang Shuhong (1905-1994) | Jing Yinyu (1901-1930)


Remerciements : Département des Études chinoises - Université Jean Moulin Lyon 3, établissement propriétaire du fonds de l’Institut franco-chinois de Lyon.

Crédit photographique : Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole.