Deepfake : l’intelligence artificielle au service de la désinformation
Ces dernières années vous avez peut-être croisé sur internet une vidéo de Donald Trump qui annonçant la fin du Sida, Barack Obama insultant son prédécesseur ou encore Tom Cruise jouant au golf sur le réseau social Tik Tok.
Figurez-vous que ce n’était pas vraiment eux. Il s’agissait bien de leurs visages mais ils n’ont en réalité jamais tenu ces propos ou agit ainsi. Avec le perfectionnement des intelligences artificielles permettant de développer les logiciels d’effets spéciaux et de modification d’images, on assiste à une recrudescence des deepfakes.
Dès lors, les vidéos postées sur les réseaux sociaux ou les sites web ne sont plus des preuves suffisantes pour valider une information. Plus que jamais, il faut se méfier des apparences.
Mais en fait, c’est quoi un deepfake ?
Deepfake ou hypertrucage en français est un mot-valise construit à partir de deep-learning désignant les intelligences artificielles dotée de capacité d’apprentissage et de fake (faux en anglais) pour les intox qu’il propage. De manière concrète, ses utilisateurs utilisent des logiciels de synthèse qui vont superposer des fichiers audios et vidéos préexistants sur une nouvelle vidéo. Avec cette technique, on peut reproduire la voix et le visage de n’importe qui, il suffit juste de trouver du contenu sur lequel se baser. De ce fait, les personnalités publiques y sont plus vulnérables et peuvent ainsi devenir contre leur gré les acteurs de canulars et de propagations fausses informations. Avec la vitesse à laquelle se propagent les fake news, notamment grâce aux réseaux sociaux, ce phénomène est devenu un réel problème. Si ces techniques de trucages sont très utiles pour les effets spéciaux au cinéma, entre de mauvaises mains elles deviennent dangereuses.
Mais alors, comment ne pas se faire avoir ?
Comme pour toutes informations provenant du net, il faut se méfier et croiser ses sources. Pour cela les mentions légales et les rubriques « à propos » des sites hébergeant les vidéos peuvent vous mettre la puce à l’oreille. Des sites comme le Décodex du Monde, Checknews de Libération ou AFP Factuel sont également des outils très utiles dans votre chasse aux fausses informations. Enfin, les clignements des yeux sont aussi des indices très précieux pour découvrir la supercherie. Si vous êtes attentifs, ces derniers ne sont pas naturels, trop lents ou trop rapides, et permettent de déceler la superposition d’images.
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Pour aller plus loin
Les deepfakes, ces fausses informations créées pour nous influencer - The Conversation - 20 février 2020
Les deepfakes, une “arme d’illusion massive” ? - La revue des médias, INA - 16 octobre 2020
Deepfake : peut-on s’en prémunir ? - Techniques de l’ingénieur - 16 mars 2020